Toute la communauté souffre moralement dès que se profilent à l’horizon les fêtes  d’automne : les yamim norayim, car, nous savons tous qu’au long de l’année nous  avons commis des erreurs, notre conduite n’a, parfois, pas été exemplaire et que nous sommes, parfois aussi, restés sourds à des appels à l’aide, à la tsedaka et  que nous devons faire teshouva (amende honorable).  

Et, bien que ces célébrations procureront à la plupart l’occasion de se regrouper,  de se retrouver en famille, de se réjouir, et aussi de produire dans nos cuisines ce  que nous présenterons à nos chers convives ce qui constituera les agapes des  repas conviviaux, cette année, plus que jamais, un voile atténuera la joie des  retrouvailles, car, effectivement, de ne pas savoir où sont nos chers frères et  sœurs otages en des mains ennemies pleines de haine, savoir que nos frères  soldats qui défendent notre honneur et notre droit à une vie sereine sur notre terre,  se trouvent confrontés à des dangers constants, ce souci, cette angoisse pèsent  lourd, très lourd, sur nous. Nous sommes aussi, toujours de tout cœur avec toutes  ces familles qui constateront qu’une chaise vide autour de la table marquera  l’absence d’un être cher….  

Lors des offices de prières de Rosh Hashana et de Yom HaKippourim, selon les  rites de chacun bien évidemment, nous évoquons les souffrances de certaines des  « mères » du judaïsme. En particulier, avec la lecture de la prière de Hana, (future  mère du prophète Samuel) puis, avec ce merveilleux piyouth (poème) composé  par le poète Rabbi Yéhouda ben Shmouël Abbass né au XIIème siècle à Fès et  décédé en Syrie dans la région d’Alep à Aram Tsova.  

Qui était Hana ? Elle était une femme stérile d’un homme nommé Elkana et ils  demeuraient à Ramatayim (aujourd’hui un quartier de Hod HaSharon. La seconde  épouse d’Elkana, répondant au nom de Penina était, en revanche, une femme très  féconde mais, d’après ce que nous rapportent les commentaires midrashiques  entre autres, elle méprisait Hana à cause de sa stérilité1 et c’est ainsi qu’un jour  de pèlerinage, Hana se réfugia au Temple de Shilo pour pleurer et prier tant son  âme était amère.  

A travers l’histoire des Matriarches, nous voyons que ces femmes : Sarah, Rivka,  Rahel et Léah ont toutes été stériles et leurs prières furent entendues non sans  avoir également versé des torrents de larmes amères car, comment une femme  peut-elle supporter de se voir privée d’exercer son devoir de mère, son aspiration  de porter et d’élever, d’éduquer. Lorsque Rahel supplie Jacob de prier pour elle, le troisième de nos grands Patriarches encourage son épouse bien aimée à prier  pour elle-même.  

La prière des femmes s’envole directement vers les cieux et c’est pourquoi, il est  toujours recommandé aux femmes de prier car ces prières (et qui plus est  lorsqu’elles sont accompagnées de larmes sincères) s’envolent vers les cieux et  entraînent dans leur sillage la prière des hommes….  

Le poème de Eth shaârey ratson décrivant toute la scène de la ligature d’Isaac  arrache les larmes des cœurs car, comment imaginer cette scène d’un fils qui  accepte de sacrifier sa vie pour l’Amour d’HaShem et d’une mère qui, dès qu’elle  sera mise au fait de l’évènement ne pourra supporter la nouvelle.  

Rachel/Rahel, épouse de Jacob, mère de Joseph et Benjamin est très souvent  évoquée comme LA mère juive. Celle qui pleure pour le retour de SES enfants  (tout le peuple) dans les frontières de notre Pays !!! Car, dans ce pleur (bekhi : בכי guematriya 32 comme lev = cœur), elle y met tout son cœur.  

On ramène souvent le fait que les femmes n’ont pas été éduquées au « Talmud  Torah/ à l’Alliance » parce que cet enseignement était payant et qu’à choisir on  préférait enseigner les garçons que les filles mais, toujours les prières des femmes  ont été encouragées et, il n’est pas nécessaire de savoir lire pour prier et parler  avec HaShem qui sonde tous les cœurs et comprend toutes les langues… IL sait  combien vous les épouses, les mères, les sœurs vous êtes sincères et que vos prières sont belles, pures et sincères… IL sait ce que chacun endure et, dès que  l’on se tourne VERS LUI, IL REPOND…  

Et, même si les femmes étudient la Torah, la halakha (shoulhan aroukh), les pirké  Avoth ou tout simplement (ce n’est pas si simple non plus) des Psaumes (Tehilim)  que ce soit en hébreu ou dans toutes les traductions possibles et imaginables, tout  est pris en compte par HaShem et chaque femme aura et « amassera » des  mérites…

Songez, le Ben Ish Hay écrivait que si lire un psaume donne un mérite  en les lisant shabbat, c’est 1000 fois plus !!!!  

Dès le début du mois d’Eloul, commencent les sélihoth soit vers minuit soit très tôt  le matin et, vous les femmes, oui, vous les femmes avez la faculté de faire monter  les prières de tout le peuple, joignez votre voix à celle des hommes et demandez,  demandez, que HaShem ait pitié de nous et que par Rahamim Rabbim (avec une  grande miséricorde) IL daigne faire revenir nos frères et sœurs otages, que nos  Soldats reviennent sains et saufs, que soient supprimés de la surface de la Terre  tous ceux qui nous haïssent et qu’enfin soit reconstruit le 3ème Temple pour  qu’enfin, enfin nous puissions ressentir la Présence Divine (shekhina) parmi nous  et que nous puissions prier dans ce Saint Temple et y présenter nos sacrifices de  reconnaissance et enfin vivre en paix sur cette Terre qu’HaShem a donnée à nos  Pères. Amen veAmen… 

Lire la Torah, les psaumes, tehilim, la halakha, vous pourrez les lire constamment,  dès que vous êtes disponibles et il en est de même pour les hommes ou les  enfants…  

Que cette année 5785 soit celle de l’ouverture de la Guéoula :  תשפ »ה = תהיה שנת פתיחת הגאולה….  

Caroline Elishéva REBOUH 

1 Et, les exégètes commentent le fait qu’elle (Penina) a donné naissance à 10 enfants mais qu’elle en a  perdu 9 (à chaque fois que Hana donna naissance à un enfant après avoir eu Samuel, Penina en perdait  (qu’HaShem préserve). 

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