HORAIRES DE SHABBAT
NETANYA – 18h28 – 19h25
JERUSALEM – 18h07 – 19h23
HAIFA – 18h28 – 19h25
EILAT – 18h18 – 19h22
ASHDOD – TEL AVIV – 18h29 – 19h25
PARIS – 19h48 – 20h53
MARSEILLE – 19h33 – 20h33
Très chers Amis,
SI TU PARS EN GUERRE……..
Ce départ en guerre est à prendre sur deux niveaux, le spirituel et le matériel. En effet, il s’agit d’un véritable cas de figure : si d’aventure, lorsque tu pars en guerre tu rencontres une femme qui te plaît etc…
Mais, étant donné que, généralement, cette sidra sera lue pendant la période où le peuple d’Israël se rend compte du fait que les fêtes d’automne arrivent à grand pas, et qu’il faut opérer un changement d’attitude, de comportement civique, social et religieux, (teshouva ou repentance). C’est pour cela que, dans les communautés sefaradioth, les prières des selihoth1 commencent dès le 2 du mois d’Eloul soit un mois moins un jour avant Rosh HaShana et dans les communautés ashkenazioth cela commence le dimanche précédant la fête.
Cette repentance ou retour sur soi-même s’effectue à la fois matériellement et spirituellement.
Le texte de la section hebdomadaire commence une fois de plus à la deuxième personne du singulier (KI TETSE) et le mot OYVEIKHA est au pluriel :
כִּי-תֵ צֵא לַ מִּ ל חָ מָ ה, עַל-א י ֶב יָך; ּוְנ תָ ְנֹו י הָוָה א ֹלה יָך, ְּב יֶָד ָךָ–ו שָ ֶבִּ יתָ שִּ ֶב יֹו
Quand tu iras en guerre contre tes ennemis, que l’Éternel, ton Dieu, les livrera en ton pouvoir, et que tu leur feras des prisonniers
Le texte signifie très clairement sur le plan spirituel qu’il t’appartient à toi, fils d’Israël de livrer bataille à tes ennemis ceux qui te nuisent, ceux qui t’empêchent d’agir comme tu le devrais, selon la Torah, car ces ennemis-là sont tes faiblesses, ton incapacité à lutter contre les tentations, ton incapacité à user de ton libre-arbitre de manière objective.
Sur le plan matériel, la Torah qui est là pour te guider au mieux te donne un conseil de sagesse : ainsi, tu as traversé un territoire et tu as été subjugué par une femme dont la beauté a asservi ton cœur…. Alors, donne-toi le temps de réfléchir et de te comporter humainement et intelligemment : permets à cette femme tout d’abord de s’habituer à un nouveau statut, à une nouvelle nation, à de nouvelles lois, coutumes et autres, ne te l’approprie pas comme un objet et laisse-lui le temps de faire son deuil de ses plus proches parents auxquels tu l’as arrachée et puis, débarrasse-la de ses artifices et de ses parures : sa chevelure, ses atours, ses ongles et autres moyens de séduction. Alors, après un certain temps, tu sauras si ton cœur lui est encore soumis, si tu la désires toujours et sinon, le texte te conseille pour la libérer sans lui porter préjudice…
Il est à ce propos une légende : un prince, traversant une contrée aperçut une jeune-fille à la chevelure longue et dorée et son cœur s’enflamma et il décida de revenir l’observer.
A plusieurs reprises il l’observa à la dérobée et il décida de l’épouser mais, il rencontra dans les couloirs du palais le conseiller du roi qui, devina que le prince était anormalement d’humeur légère et s’adressa à lui respectueusement :
-Votre Altesse me semble très joyeuse n’est-ce pas ?
-Oui, c’est, en effet, le cas, mon cher Comte !
-Fort bien, et puis-je en connaître l’objet, votre Altesse ?
-J’ai rencontré la femme de ma vie !
-De qui s’agit-il ?
-Une jeune-fille du hameau situé dans le val près de la rivière…Elle est fort jolie et mon cœur s’en est épris…. Elle est si accorte, si belle !!!!
Le comte, en homme d’expérience, et sachant que la personne en question n’était ce qui convenait à un futur souverain se permit de conseiller le jeune prince : que votre Altesse me permette de savoir où et quand elle a vu cette personne ?
-Eh bien je l’ai vue lorsqu’elle se préparait à aller à la fête de la ville…entre autres….
-Si je puis me permettre votre Altesse, ce n’est point suffisant pour épouser quelqu’un, vous devriez plutôt la suivre lorsqu’elle sort, la voir alors et puis, allez la voir le matin de très bonne heure lorsque personne n’est encore debout et vous la verrez mieux ainsi…
Le prince pensa qu’il avait reçu un excellent conseil et décida de l’appliquer…Le soir venu, il se déguisa et se rendit à un bal organisé dans la région et il suivit celle qui avait capturé son âme… Lorsque la jeune-fille arriva sur place elle tourna, festoya, dansa, se laissa conter fleurette par beaucoup de jeunes-gens et ce n’est que vraiment très tard qu’elle regagna sa maison. Un peu déçu il décida de continuer son enquête et, se présentant chez elle peu après que le coq eut lancé son cri matinal, il frappa à la porte de ce logis en insistant à tel point qu’elle vint ouvrir, le cheveu défait, la mine pâle et barbouillée, les yeux encore noircis des fards qu’elle avait appliqués la veille. Croyant s’adresser à une autre personne, il demanda à parler à « sa belle » mais, lorsqu’elle lui affirma qu’il lui parlait en personne, il recula, effrayé et désappointé, et regagna le château de toute la vitesse de son coursier qu’il éperonnait sans cesse….
Le lendemain, le conseiller s’adressa à lui :
-Je constate, votre Altesse, que vous avez fait usage de ce que je vous ai dit… -Je ne saurais jamais assez, vous remercier !!!
Ainsi, la Torah par les préceptes qu’elle édicte permet d’éviter des désillusions.
Cette péricope est considérée comme un témoignage car elle contient 74 commandements et 74 est la guematriya du mot « témoin » דֶע tel que nous le voyons mis en évidence dans la profession de foi du SHEMA ISRAEL où les lettres ayin et daleth des mots shémâ et ehad sont mises en évidence.
C’est la raison pour laquelle, lorsque le texte poursuit sur l’opportunité pour « le guerrier » (celui qui lutte contre son mauvais penchant) de rencontrer une jolie femme, (eshet yefat toar : une femme très belle), il s’agit une fois de plus de la lutte contre les mauvais instincts et l’allusion à la lutte 30 jours durant est celle des 30 jours du mois d’Eloul pour faire teshouva au terme desquels, l’individu pourra agir à nouveau normalement. Conformément aux commandements. Parmi toutes les mitsvoth contenues dans cette section, la majeure partie fait allusion au libre arbitre qui va servir à l’homme de moyen de se préserver.
Parmi les autres mitsvoth, il en est une qui est celle de la rambarde ou parapet ( מעקה – maâké). Il incombe à tout homme qui construit une maison d’apposer sur le bord du toit une rambarde de manière à éviter que quiconque grimpe sur le toit ne tombe et que le propriétaire soit involontairement coupable. Ici encore nous retrouvons des allusions : le toit est le faîte de la maison ainsi que le cerveau (וחָמ moah) se trouve au sommet de l’homme faire un parapet revient symboliquement, à imposer à notre cerveau/esprit des limites. Le mot מעקה
décomposé en sigle signifiera désormais : בירהֶמע קשה בירהֶע וררָמע que ce qui vient prévenir une infraction est plus dur que l’infraction elle-même.
En revenant au premier verset de la parasha, nous voyons que l’assurance de l’aide que D apporte à Ses créatures stipulée dans la Guemara ( פתח לכם אפתח מחט של (ou dans la tefila où D nous apporte trois sortes d’aide et de secours : ומגןָ ושיעָומָ וזרָע מלך à propos de ces mots, le Gaon de Vilna enseigne : וזרָע מלך il est écrit dans la Guemara que si le mauvais penchant essaye par tous les moyens de vaincre l’homme, il suffit qu’il fournisse un tout petit effort pour que l’Eternel vienne et te fournisse toute l’aide nécessaire. Lorsqu’il est écrit ושיעָמ cela signifie qu’il s’agit d’un secours inopiné qui vient sauver la créature même dans un moment peu prévisible.
L’aide (עזרה (ne peut être véritable que lorsque le mouvement est initié des deux parties car sinon, cela n’est pas une aide. C’est pour cela que si l’individu commence son retour vers le sentier éclairé par la Torah, D lui viendra en aide pour compléter ses efforts et ses actes.
En ce mois d’Eloul, il est bon de lire matin et après-midi le psaume 27, pratiquez la tsedaka, prenez de bonnes et nouvelles résolutions, pardonnez à votre prochain, observez le shabbat, prenez sur vous de lire trois psaumes par jour de manière à ce que jusqu’à la fin de Yom Kippour soit terminé le livre des Psaumes.
Au mois d’Eloul et de Tishri, si vous ne savez pas l’hébreu, si vous ne savez pas prier, sachez que D est ici, tout proche, et parlez lui, IL est là, IL écoute les prières de chacun d’entre nous et dans toutes les langues. IL ATTEND VOS PRIERES RECITEES AVEC AMOUR ET SORTANT DE VOTRE CŒUR.
Caroline Elishéva REBOUH
1 seliha = pardon/selihoth = prières/textes poétiques à haute teneur liturgique évoquant combien faible est la nature humaine, combien elle est prompte à tomber dans l’erreur