PARASHAT EKEV 5784 – le vendredi 23 août 2024, 19 Av 5784
HORAIRES DE CHABATT, paracha EKEV
NETANYA – 18h55 – 19h53
JERUSALEM – 18h33 – 19h50
HAIFA – 18h55 – 19h53
EILAT – 18h52 – 19h48
ASHDOD – TEL AVIV – 18h55 – 19h53
BEER SHEVA – 18h54 – 18h51
PARIS – 20h32 – 21h39
MARSEILLE – 20h10 – 21h12
LOS ANGELES – 19h11 – 20h07
MIAMI – 19h30 – 20h23
NEW YORK – 19h23 – 20h23
Le mot Ekev qui signifie « à cause de » ou « en conséquence de » ou encore « à la suite de » se différencie par sa vocalisation du mot Akev désignant le talon. Ces deux mots sont liés par le fait que le talon laisse une empreinte. Les traces peuvent montrer le cheminement tant au propre qu’au figuré. C’est au figuré qu’il convient de comprendre le premier verset de cette sidra :
וְהָיָה עֵקֶב תִּשְׁמְעוּן, אֵת הַמִּשְׁפָּטִים הָאֵלֶּה, וּשְׁמַרְתֶּם וַעֲשִׂיתֶם, אֹתָם–וְשָׁמַר יְהוָה אֱלֹהֶיךָ לְךָ, אֶת-הַבְּרִית וְאֶת-הַחֶסֶד, אֲשֶׁר נִשְׁבַּע, לַאֲבֹתֶיךָ.
Si vous obéissez à ces lois et que vous continuez à les observer, l’Éternel, votre Dieu, sera fidèle aussi au pacte de bienveillance qu’il a juré à vos pères.
Il est question ici d’observer la Torah c’est-à-dire d’une seule chose, mais, en y regardant de plus près, c’est de 613 commandements qu’il s’agit qui concernent de multiples sujets. Ceci fut, d’après le midrash le centre de la « controverse » entre le Roi David et HaKadosh baroukh Hou lorsque David dans son psaume n° 109 exhorte HaShem de l’exaucer sur un point mais, dans la suite du psaume il énumère bien des points que le souverain voulait voir se réaliser. Et David répondit : j’ai pris exemple sur Toi : Tu as dit « si tu observes Ma Loi, alors Je serai fidèle à la promesse faite aux patriarches » et la Torah ce n’est pas un point mais c’est un ensemble où les lois forment un tout. L’observance des mitsvoth par l’ensemble du peuple est à l’image d’un puzzle qui, s’il manque une pièce, ne constitue plus un ensemble.
Prenons l’exemple d’un couple de fiancés qui vont contracter un mariage : le fiancé + la fiancée et le dais nuptial en hébreu : hatan + kala + houppa = (en guematriya) 458+55+99=612 plus la bénédiction nuptiale céleste = 1 donc 612+1=613 c’est-à-dire que les efforts du fiancé et de son épouse dans l’union sacrée qu’est le mariage peuvent conduire le couple dans le cadre de cette nouvelle famille qu’ils construisent à accomplir le vœu le plus cher de l’Eternel : voir Son peuple s’attacher à Lui et à Sa Torah et de cette façon que ce peuple si dur à diriger se donne la possibilité de voir s’accomplir son destin tel que HaShem l’a conçu et promis aux trois Patriarches.
Shimshon Rephaël Hirsch (1808-1888 en Allemagne) donna au mot Ekev une interprétation différente à savoir : qu’il ne faut pas négliger (fouler du talon entend le grand commentateur) les mitsvoth qu’elles nous apparaissent légères ou plus difficiles car le plus sage d’entre nous ne pourra jamais savoir ou connaître l’essence des commandements divins. Au contraire, nous devons faire de ce que HaShem a édicté des règles fixes (kévâ קבע les mêmes lettres que le mot עקב en désordre).
Les promesses exprimées par D dès le début de la péricope EKEV démontrent d’un amour profond et sans limite du Créateur pour Ses créatures. Pour l’observation de la Torah et pour rendre à D l’amour qu’IL nous porte, le Saint Béni soit IL promet solennellement de nous épargner tous les fléaux, toutes les plaies, toutes les maladies, de nous faire vainqueurs de tous nos ennemis. A propos des plaies dont Hashem nous épargnera, le Gaon de Vilna se pose la question de savoir pour quelles raisons tous ces rabbins de Bné Brak dans la Haggada de Pessah commentent les plaies et cherchent à en connaître le nombre exact l’un dit soixante, un autre deux cent cinquante et d’autres encore, le Gaon propose de comprendre les choses ainsi étant donné que nous serons dispensés des plaies terribles qui se sont abattues en Egypte, plus nous en dénombrerons et moins nous risquerons d’être touchés mais, la raison qui semble être la plus acceptable est que toutes les plaies et leurs dérivés étaient au nombre de 610 auxquelles s’ajoutent les trois groupes de plaies דצ »ך עד »ש באח »ב ce qui amène le Sefat Emet à affirmer que HaShem nous a donné les 613 mitsvoth de la Torah pour nous permettre de lutter contre tous les fléaux qui s’étaient abattus sur l’Egypte.
Par la suite, le texte de la Torah aborde la question de la nourriture : le pain, entre autres. HaShem donne à Ses créatures toutes sortes d’aliments. La bénédiction et le pays sont les thèmes centraux de cette parasha bien que l’on y évoque aussi les tefiline et la mezouza.
Le pain est la base de l’alimentation encore que D ait dit que « l’homme ne vivra pas seulement de pain mais de tout ce que l’Eternel a créé pour la consommation »…. Pourtant, à chaque fois qu’il est question de subsistance, il est question de « mihya », qui est d’ailleurs un mot qui vient du mot hayim : vie.
La vie du peuple juif doit se dérouler dans ce pays que D donne à Son peuple. La Terre. Le Pays. En l’espace de trois versets le mot eretz est écrit 7 fois allusion aux 7 fruits par lesquels le pays est distingué des autres ainsi qu’il est écrit :
כי ה’ אלוקיך מביאך אל ארץ טובה : ארץ נחלי מים עינות ותהומות יצאים בבקעה ובהר, ארץ חיטה ושעורה וגפן ותאנה ורימון ארץ זית שמן ודבש, ארץ אשר לא במסכנות תאכל בה לחם לא תחסר כל בה ארץ אשר אבניה ברזל ומהרריה תחצוב נחושת. ואכלת ושבעת-וברכת את ה’ אלוקיך על הארץ הטובה אשר נתן לך
A la lecture de ces versets se pose une question : pourquoi les « fruits de la terre » qui sont les 7 fruits dont le pays a été doté apparaissent-ils dans cet ordre ? De là, en effet, on déduira dans quel ordre on devra faire notre berakha on commencera par les produits fabriqués à partir des 5 céréales (blé, orge, seigle, épeautre et l’avoine) puis, si sur une table se trouvent les fruits « d’Erets Israël », on fera d’abord la bénédiction sur le vin/jus de raisins/raisin, puis sur les figues, les grenades, les olives et les dattes. Datte étant désignée sous l’appellation générique de miel, car à l’époque biblique, les abeilles n’existaient pas dans le pays et le miel était celui des dattes (silan).
C’est un peu cette idée que le Sefat Emet reprend lorsqu’il écrit qu’il faut, en mangeant, déceler la présence divine dans tout ce que l’on consomme tant dans la nourriture terrestre que dans la nourriture spirituelle et sacrée à travers l’étude de la Torah. Lorsque le verset enseigne que : לא על הלחם לבדו יחיה האדם c’est-à-dire que la nourriture de l’homme ne reposera pas que sur le pain cela signifie que nous devons aussi nourrir notre esprit autant que notre corps mais aussi que le Saint béni soit-Il a créé d’autres choses encore que nous devons utiliser pour nous en nourrir. Quant à la louange, puisqu’il est certain que RIEN ne nous appartient ici-bas car D est le Maître du Monde, tout se passe comme si on remerciait en quelque sorte notre illustre hôte de nous avoir reçus et permis de nous restaurer avec abondance comme il est écrit dans le Birkat Hamazone : ואכלת ושבעת והותרת וברכת c’est-à-dire : tu mangeras, tu te rassasieras, tu en laisseras et tu remercieras (béniras). Car la bénédiction donne une notion d’abondance…. Une raison supplémentaire de bénir est que sans l’intervention divine en tout et pour tout, la terre ne pourrait être féconde et fructifier.
Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו
Etudes Juive
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