PARACHA DEVARIM 5784 – vendredi 9 août 2024, 5 Av 5784
HORAIRES DE shabbat paracha DEVARIM
NETANYA – 19h10 – 20h09
JERUSALEM – 18h48 – 20h07
HAIFA – 19h11 – 20h10
EILAT – 19h06 – 20h03
ASHDOD – TEL AVIV 19h10 – 20h09
BEER SHEVA – 19h09 – 20h074
PARIS – 20h57 – 22h08
MARSEILLE – 20h31 – 21h36
LOS ANGELES – 19h27 – 20h25
MIAMI – 19h42 – 20h37
NEW YORK – 19h43 – 20h45
Le mois de Av a fait son entrée en tout début de semaine (dimanche et lundi) et le jeûne de 9 beav n’aura lieu que dans la semaine qui suivra (du dimanche 11 au mardi 13).
Le jeûne commencera le lundi soir 12 août et se terminrera le mardi soir 13 août la consommation de viande reprendra le mercredi 14 août après 14h (heure où les cendres du Temple cessèrent de fumer)…
Nous abordons ici la lecture du cinquième livre du Pentateuque DEVARIM ou
Deutéronome en français. D’après la tradition ce cinquième livre fut écrit par Moïse.
Cette section de la Torah est toujours lue le shabbat précédant le jeûne de Tishâ beav, et ce shabbat porte également un nom spécial : « shabbat Hazon » en raison du nom de la haftara lue ce jour-là. HAZON signifie vision ou perspective en l’occurrence, ce passage des prophéties d’Isaïe dévoile ce qui attend le peuple Juif lorsqu’il ne suit pas strictement les lois de la Torah.
Cette période de trois semaines de deuil entre le 17 tamouz et le 9 av est propice aux réprimandes et sera suivie par des consolations beaucoup plus nombreuses que ne l’auront été les reproches.
Pour en revenir à la parasha, au long de ce cinquième livre, Moïse va répéter devant tout le peuple les épisodes les plus importants de la Torah, certains commandements vont apparaître pour la première fois ici.
Dès le début de cette péricope, Moïse va dresser un tableau très positif de la situation devant laquelle se trouve le peuple ici rassemblé pour cette dernière « étape » avant l’entrée dans le pays que D a décidé de donner à ce peuple qui a traversé la mer rouge et le désert avec toutes les épreuves qui ont jalonné ces quarante années de pérégrinations. Souvent le discours du prophète sera un discours de réprimande ou de mise en garde.
La Tradition juive conseille, en suivant cet exemple, lorsque l’on veut adresser des remarques à quelqu’un de les enrober de compliments ou d’appréciations de manière à éviter de blesser l’ego de l’interlocuteur. La force de ce premier « discours » réside dans le fait que Moïse met en exergue que l’union du peuple est le ciment qui rendra cette assemblée indestructible face aux ennemis jurés des Hébreux.
Le peuple est sorti d’Egypte et il ne tient qu’à lui de rester solide et uni face aux nations qui guettent le moindre faux-pas. Si le peuple est fidèle aux prescriptions de la Torah tout ira bien, sinon…………. Les Juifs sortis d’Egypte ont, par leur conduite lors de la faute du veau d’or et des explorateurs et de leurs récriminations diverses sectionné le lien qui les reliait
à D en proclamant que le veau était désormais une divinité et en accusant (kiveyakhol) D de les avoir affranchis de l’esclavage parce qu’IL les haïssait !
Et Moïse de rappeler : c’est parce qu’IL vous hait qu’IL vous a donné la manne pendant 40 ans, de l’eau (avec le puits de Myriam) pendant 40 ans, que vous avez marché à l’ombre et dans la fraîcheur et sans serpents sans scorpions pendant 40 ans, que vous n’avez eu aucun besoin ni en vêtements ni en quoi que ce soit pendant tout ce temps ?
En rappelant les étapes au long du désert, Moïse rappelle tous ces lieux où les descendants de Jacob-Israël ont fauté vis-à-vis d’HaShem… tous ces lieux où, de la fabrication du veau d’or à l’action des Explorateurs, les Bné Israël ont montré leur ingratitude, leur incrédulité et donc leur manque de foi (Emouna) en ce D d’une mansuétude extrême d’un amour infini et d’une justice incommensurable. Cette justice dont HaShem fait preuve vis-à-vis
d’hommes tels qu’Esaü ou même, vis-à-vis de non-juifs tels Og, roi de Bashan, ou plus tard de Nabuchodonosor ou même de Titus. Comment ?
Dans notre sidra de Devarim, HaShem ordonne à Moïse de contourner le Mont Séïr car cette montagne constitue l’héritage d’Esaü. Pour quelle raison ?
Pour le récompenser d’avoir observé le commandement de respect dû aux Parents !
Et pour quelles raisons pour les autres rois/souverains ? Parce que nous enseignent les Sages du Midrash car ils ont « reconnu » la Souveraineté et l’Unicité d’HaShem et c’est pourquoi dirons-nous, en bref ils ont eu la possibilité de détruire les deux Temples ! Et, c’est ainsi que les géants de l’exégèse biblique tels que Rashi, le Kli Yakar notamment mettent l’accent sur le fait que ces rois ont pu détruire ces Temples car ils avaient accumulé un mérite mais ils ont été détruits en punition à cause de leurs autres méfaits
donc Justice implacable !!
Le Rav Dessler fait la lumière sur les deux destructions du Temple qui ont eu lieu : Le Temple construit par Salomon a été détruit en -586 par Nabuchodonosor pour trois raisons qui, à elles seules, enflamment la colère divine : l’idolâtrie (avoda zara), les meurtres gratuits (shefikhout damim) et les relations sexuelles interdites (guilouy ârayot עריות גילוי〉 .
Ces trois infractions vis-à-vis de D suffisent en elles-mêmes à exaspérer D et à provoquer des exils, des famines etc….. Cependant, le Temple n’a été détruit qu’en partie et ses fondations ont été épargnées mais, le peuple revenu sur ses terres après son exil à Babel, l’absence de résidence divine sur la terre des hommes n’a été longue que de 70 ans !!
La différence entre cette destruction et celle qui eut lieu par Titus plus de 500 ans après est énorme : ce qui a entraîné ce « séisme spirituel » est que la faute qui entraîna ceci fut la Haine Gratuite (sin’at hinam חינם שינאת〉 laquelle n’était pas vis-à-vis du Créateur mais, vis-à-vis des humains ignorant le commandement de ne pas haïr notre frère en notre cœur.
La sanction fut terrible étant donné que dans cette destruction même les fondations du
Temple ont été touchées et que plus de 1940 ans après, la haine existe toujours empêchant la reconstruction et, ce qui est tout au moins aussi grave sinon plus grave, nous n’essayons pas d’établir avec le Maître du Monde pour Lui signifier que nous en avons assez de ne pas voir Sa résidence parmi nous et réclamer qu’IL mette fin à cette situation car nous désirons ardemment Le voir résider parmi nous Maintenant.
Voici donc que Moïse s’apprête à montrer à cette assemblée que l’une des premières bénédictions et promesses faites à Abraham auquel D promit une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel s’est réalisée : Moïse leur dit :
Voyez ! Vous êtes devenus aussi nombreux que les étoiles du ciel !
Cette bénédiction rejoint aussi celle que Jacob avait faite à ses enfants et ses enfants-petits lorsquíl leur dit המלאך הגואל אותי מכל רע יברך את הנערים ויקרא » : c’est à dire בהם שמי ושם אבותי אברהם ויצחק וידגו לרוב בקרב הארץ » ‘hamal’akh ‘hagoël oti mikol râ yevarekh eth ‘haneârim veyekaré ba’hem shemi veshem avotay Avra’ham veYitshak veyidegou larov bekérèv ‘haaretz » (1)
Quel est donc le rapport entre le commandement que D a donné à l’homme lors de sa création : croissez et multipliez ou ורבו פרו) prou ourebou) et la bénédiction faite à Abraham d’être aussi nombreux que les étoiles du ciel ou encore d’être aussi nombreux que les poissons de la mer ?
Les Hazal (Hakhamim du Talmud de mémoire bénie) font ce rapprochement de manière très simple et très schématique d’après ce qu’ils enseignent dans les traités talmudiques de Yébamoth, de Ketouboth et même de Sanhédrin : dans le traité de Ketouboth 2a nous trouvons un postulat : » ביום נישאת בתולה החמישי ביום ואלמנה הרביעי « Une jeune fille vierge se mariera un mercredi et la veuve un jeudi. La question va se poser de savoir pourquoi en serait-il ainsi pourquoi le jour des noces ne peut-il être indifférent ?
Les raisons sont assez simples à saisir. En effet : D a créé les poissons le cinquième jour soit un jeudi et Il les a bénis en leur donnant une fonction très à l’abri du regard : se multiplier et fructifier dans l’eau. C’est pourquoi, pour protéger les secrets contenus dans l’union d’un homme et d’une fille vierge il est conseillé de célébrer cette union un mercredi afin qu’au cours de l’union véritable de cet homme et de cette fille, la transformation de la jeune-fille en femme aura lieu et, la femme deviendra un « keli » un outil qui va servir de « moule » aux futures générations et cette union va réunir les conditions de la création où l’homme et la femme ont été créés ensemble. De même que les Sages font remarquer que les 4 femmes de Jacob ont formé le « creuset » (2) dans lequel a été conçu le peuple. En se mariant dans la nuit de mercredi à Jeudi, la jeune-femme va recevoir la bénédiction de se multiplier comme des poissons alors que lorsque la veuve ou la divorcée se marie dans la nuit du jeudi au vendredi, la bénédiction va reposer sur l’homme auquel est attaché le
commandement de se multiplier.
Dans les parashioth précédentes, nous avons compris que l’importance du livre de Bamidbar reposait sur la parole mais, dans devarim bien qu’il s’agisse aussi de paroles il va s’agir d’écouter ישראל שמע Ecoute Israël, écoute ces paroles que D t’adresse et, tente de te conduire en épouse fidèle et aimante lorsque D t’enjoins de faire certaines choses qui peuvent ne pas être comprises par l’homme.
Israël doit reprendre son rôle de Femme vertueuse telle qu’elle apparaît dans les poèmes allégoriques du Cantique des Cantiques ou des Proverbes.
Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו
Etudes Juives
1- Il s’agit de versets tirés du livre de la Genèse qui constitue la bénédiction donnée par Jacob à ses petits-enfants, les fils de Joseph, bénédiction où le patriarche leur promet qu’ils vont croître et multiplier comme les poissons de la mer.
2 – le mot « ברזל « est formé des initiales des 4 femmes de Jacob : Bil’ha, Rahel, Zilpa et Léa.
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