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Ce shabbat nous lisons deux parachiot, MATOT et MASS’EY –  vendredi 2 août 2024, 27 Tamouz 5784

HORAIRES DE shabbat , paracha MATOT-MASSEI
NETANYA – 19h17 – 20h16
JERUSALEM – 18h54 – 20h14
HAIFA – 19h17 – 20h17
EILAT – 19h11 – 20h10
ASHDOD – 19h16 – 20h16
BEER SHEVA – 19h15 – 20h14
PARIS – 21h09 – 22h22
MARSEILLE – 20h40 – 21h46
LOS ANGELES – 19h34 – 20h33
MIAMI – 19h47 – 20h42
NEW YORK – 19h51 – 20h55

Très Chers Amis, Pour ceux qui ont déjà pris leurs vacances et pour ceux qui les prendront plus tard, je souhaite une pause estivale heureuse et rafraîchissante.

La parasha de cette semaine est l’avant-dernière du livre de Bamidbar (les nombres) et, selon les années, elle peut-être jumelée avec la suivante « Mass’êy« .


PARASHATH MATOTH 5784 – PAROLE PAROLE PAROLE….. 

Un refrain populaire a surchargé les ondes de radio il y a des décennies par lequel  on se pénétrait du fait que parler n’a aucune valeur car certains parlent simplement  pour parler pour ne rien dire… 

Parallèlement, un proverbe latin nous a enseigné que les paroles s’envolent mais  que les écrits perdurent. 

Pour en revenir à la Source de la Vérité : notre Torah, Shlomo HaMelekh a exprimé  sa sagesse en confirmant qu’il n’a trouvé comme comportement sage que de  garder le silence. 

En effet, il vaut mieux se taire que de prononcer des paroles insensées. La  péricope de cette semaine, Matoth, apporte comme preuve à ceci que les vœux ou les serments doivent être respectés/observés et la preuve en est que si un vœu ou un serment a été prononcé, il faudra 3 Sages pour relever la personne de sa  parole donnée !!! 

Quelle différence y a-t-il entre un vœu (neder en hébreu נדר(, un serment (  shevouâ en hébreu – שבועה(, le neder est un vœu qu’on s’impose vis-à-vis de D  tandis que le serment concerne plutôt une privation que l’on s’impose vis-à-vis  même d’un être humain comme ne plus jamais parler à quelqu’un pour la vie ou  pour une certaine période l’accent étant mis sur le fait qu’en général le serment  est fait au nom de D. 

Le substantif qui désigne le désert en hébreu est midbar dont la racine est la même  que « parler » ou daber daleth-beith-resh en hébreu. C’est dans le désert que la  Torah est donnée aux enfants d’Israël, c’est dans le désert que se purifie le peuple  juif des erreurs commises…. 

Le désert qui représente l’isolement, la sérénité, le dénuement, le « recyclage ». 

Un verset interpelle notre attention dès le début de la sidra où il est écrit : הדבר זה ‘ה ציוה אשר. Ainsi que nous avons déjà souvent eu l’occasion de le remarquer ce  mot de trois lettres hébraïques : davar signifie une « chose » mais aussi une  « parole ». Or, il est intéressant de noter que Moïse en s’adressant aux chefs de  tribus leur signale : voici la parole que D a ordonnée ! Par ce verset, le Prophète  enseigne que si un homme prononce une parole de manière à s’imposer un vœu  ou faire une promesse il devra mettre en pratique ce qu’il aura prononcé s’il s’agit  d’une obligation ou d’une privation à propos desquelles l’homme a fait une  promesse, il doit observer et accomplir ce qui a été promis comme par exemple  faire un don à une personne ou à une association dès que le vœu ou le serment  ont été prononcés, cela devra être accompli. 

Ceci vient nous enseigner qu’il n’est pas conseillé de prononcer des paroles à la  légère. L’homme se distingue de la créature animale par le don de la parole.  Rappelons à ce propos que lorsque l’être humain doit communiquer c’est par la  parole, s’il doit prier c’est encore par la parole qu’il s’adresse au Créateur. Et dans  ce domaine, tout comme dans d’autres, nous devrons nous diriger vers le bien et  veiller à ne prononcer que de bonnes paroles.  

C’est en prononçant des paroles que D créa le monde et c’est en en prononçant  d’autres que le déluge s’abattit sur le monde pour le détruire. De même les uns les  autres se sont encouragés par la parole à construire la tour de Babel et c’est à  cause de ces paroles qu’ils ne se sont plus compris. 

C’est par 10 paroles magistrales que D nous a comblés en nous offrant Sa Loi. La  parole possède donc une force intellectuelle et morale de même qu’elle a une  valeur et que, si elle peut être employée à tort et à travers elle comporte la faculté  de véhiculer une sainteté incommensurable et la parole peut donc être le véhicule  de la consécration et de la dédication c’est la raison pour laquelle le texte nous  précise que dès que le vœu ou que le serment est prononcé il ne pourra être  profané. Pourtant, l’être humain n’étant pas toujours capable de sublimer ses  sentiments et ses émotions il aura pu s’engager dans un vœu pour lequel, au fond,  il ne souhaitait pas s’engager et c’est la raison pour laquelle, D a prévu une  possibilité de revenir sur sa parole. 

La mise en garde est que le vœu prend effet dès la parole émise ou selon le texte  « dès que la parole est sortie de sa bouche » et cette personne n’aura pas le droit  de se dédire sauf : pour un homme en réunissant trois personnes qui le délieront  de son vœu, pour une femme qui pourra être déliée de son vœu par son mari et  pour un enfant de moins de 12/13 ans par son père. 

La Torah demande aux membres du peuple juif d’observer la Torah sans en  ajouter ou sans en retirer quoique ce soit. Se pose alors la problématique  suivante : pourquoi une personne pourrait-elle s’interdire un aliment ou un acte ou  s’imposer ou autoriser un acte ? La réponse est que de par son libre arbitre la  personne peut s’imposer pour une raison quelconque un acte quelconque et il  faudra veiller soit à le mettre en pratique soit à s’en faire relever. 

D’autre part, le fait de vouloir dès cet instant (lorsque le peuple se retrouve dans  le désert avant que les terrains de cette terre promise ne leur soit attribués officiellement), savoir où ils iront construire leur foyer, signifierait leur attachement  à cette contrée et recevoir ainsi leur « part d’héritage ». Les descendants des deux  tribus et demies Ruben, Gad et Menashé, étaient désireux de se séparer de leurs  frères et par conséquent du reste du peuple en prenant en ligne de compte  uniquement leur avenir matériel et en se désintéressant du sort commun et donc 

de la communauté bien qu’ils démontrassent leur volonté d’être solidaires en cas  d’adversité.

Avant la parcellisation du futur Etat d’Israël, des représentants des tribus de  Ruben, de Gad et la moitié de la tribu de Menashé vinrent trouver Moïse pour lui  demander d’intercéder en leur faveur et de leur attribuer dès à présent leurs  territoires du côté est du Jourdain, étant encore en Cisjordanie….. dans cette  contrée qui semble si riche en pâturages ils voulurent construire des villes pour  leurs enfants.  

En résumé, la paracha Matot traite des aspects législatifs liés aux vœux, des instructions pour la guerre contre les Madianites, des régulations concernant les butins de guerre, des villes de refuge, et des demandes spécifiques des tribus de Ruben et de Gad. Ces enseignements renforcent la structure sociale et juridique de la communauté israélite en préparation pour leur entrée en Terre promise.


PARASHATH MASS’EI 5784 – LA GUERRE CONTRE MIDIANE 

Les trois parashioth qui sont généralement lues entre le 17 tamouz et le 9 av sont  appelées « DéPour’ânouta » c’est-à-dire « les lectures du désastre » car elles  précèdent la destruction du Temple ce qui fut un désastre pour la Nation Juive et,  après le 9 av, il y aura 7 sidroth dites de consolation. La péricope précédant 9 beav  est « devarim » ou, la première section du 5ème livre du Pentateuque. Cette  semaine seront donc couplées les deux dernières lectures du livre des Nombres.  

Dans la première, « Matoth » il sera question plus particulièrement des vœux, tandis  que dans la seconde, il sera question de la guerre livrée aux Midianites et de tous  les petits détails qui font de cette guerre une guerre sainte. 

Les vœux font partie de la vie quotidienne et, si un traité entier de Talmud en parle  (massékheth Nedarim), si à l’entrée du jour le plus sanctifié de l’année (Yom  Kippour), une prière spéciale est consacrée aux vœux : KOL NIDRE, c’est que le  sujet mérite qu’on y réfléchisse un peu. Voici donc, en survol, de quoi il s’agit  précisément : Pour des milliers de raisons comme le désarroi, le besoin d’exprimer  au Créateur notre désir ardent de voir se réaliser quelque chose même s’il s’agit  parfois, à nos yeux, d’un miracle –guérison d’un être cher par exemple- une  personne peut être amenée à promettre quelque chose à l’Eternel, nous prendrons  ici l’exemple de Jacob qui, se dirigeant vers son oncle Laban et faisant ce songe  de l’échelle amasse des pierres à cet endroit précis sur lequel il promet de  construire un  

Certains exégètes se sont posé la question de savoir pourquoi l’épisode de cette  guerre est accolé à celui des vœux ou bien, en d’autres termes, pourquoi le sujet  de la guerre pour HaShem est-il accolé aux « vœux » ? Le fait est, qu’en cas de  détresse, l’homme a recours à un vœu pour demander au Créateur une mesure  de miséricorde supplémentaire et, promet quelque chose, en contrepartie. 

Nous rappellerons, que l’une des raisons de la destruction du Temple est la haine  gratuite tout comme cette haine qui s’était perfidement installée entre Joseph et  ses frères. Or, ce sont précisément les Midyanites qui ont vendu Joseph aux  Egyptiens. 

Le chemin de ce peuple croisa le nôtre à plusieurs reprises : le prêtre de Midyane,  Yithro, lui-même, se trouvait parmi les 3 plus éminents conseillers de Pharaon1.  C’est aussi par la suite, à Midyane, que Moïse a trouvé refuge lorsqu’il s’échappa  de cette Egypte esclavagiste, c’est encore à Midyane qu’il s’est marié et c’est, encore, de Midyane qu’était issue toute sa belle-famille. 

La péricope traite des dispositions à prendre dans le cas d’une guerre dite  « milhémeth mitsva »2 c’est-à-dire une guerre motivée par une raison grave telle que  rétablir la sainteté de D à la différence d’une guerre ordinaire qui est différenciée  en hébreu par une appellation différente : « milhémeth reshouth ». Les dispositions  sont différentes sur le plan logistique : en effet, les guerriers d’Israël peuvent être  dispensés de guerroyer s’ils se sont mariés récemment, s’ils ont construit une  maison et n’ont pas eu encore le temps d’en profiter ou s’ils ont planté une vigne  et n’en ont pas encore goûté le produit ou tout simplement s’ils sont effrayés par  l’idée de la guerre. 

En revanche, pour la milhémeth mitsva, chaque tribu doit envoyer au minimum  1,000 hommes. Les commentateurs se posent la question de savoir qui et combien  sont partis faire la guerre contre Midyane. Les une avancent le nombre de 12,000  soldats (12 tribus à raison de 1,000 hommes pour chaque tribu). D’autres pensent  qu’ils étaient 24,000 et d’autres encore penchent pour le nombre de 36,000 !  Cependant que « l’Etat-Major » constitué de Moïse, et de Josué (Yéhoshoua bin  Noun) priait pour la réussite des Bené Israël. Lors de la guerre contre Amalek, au  sortir d’Egypte, Moïse étendait ses bras, la victoire était attribuée à Israël et dès  qu’il « fatiguait », les Amalécites prenaient le dessus, Aharon et Hour avaient pris  place sous les bras de Moïse pour soutenir les bras du prophète. Mais, à présent,  Aharon et Hour étaient morts, Moïse demanda à celui qui lui succèderait de prier  avec lui. 

Le Midrash nous apprend que HaShem avait reproché à Moïse de n’avoir pas eu  une position très tranchée lors de l’épisode de Zimri et Cosbi tout comme il avait  défendu le peuple malgré la faute du veau d’or. Moshe savait que cette guerre  serait la dernière qui aurait lieu de son vivant car, D le lui avait signifié : il devra  rejoindre ses pères juste après cette guerre. Ceci provoqua, parmi les deux tribus  de Lévy et d’Ephraïm quelques troubles : l’une comme l’autre ne voulait pas  montrer d’empressement à cause de la mort prochaine de Moïse. D’autre part, La  tribu de Lévy comportait 23,000 hommes en enlevant 1,000 il n’en restait plus que  22,000 ! Or, la Tradition précise que la Shekhina (Présence divine) ne repose sur  terre qu’en présence de 22,000 hommes craignant D, se basant en cela sur ce  que rapporte le Zohar : au moment de la Révélation sur le Mont Sinaï, HaShem  descendit sur la montagne avec un char mené par 22,000 anges et, chacun des  anges avait son ‘répondant » sur Terre. Donc, seulement 1,000 Lévy se sont rendus  au combat pendant que 1,000 autres priaient avec Moïse. 

Pourquoi cette guerre ? A cause des Midyanites qui ont voulu créer une trop  grande proximité avec les Bené Israël et ont aidé les Moabites en cela. Nous  apprenons, en effet, que, lorsque Jacob est « descendu » en Egypte, il s’installa  dans le pays de Goshen qui fut en quelque sorte, le premier ghetto de l’histoire et  les enfants de Jacob ont conservé leur langue, leurs noms, leur mode vestimentaire et ne se sont pas mêlés à la population égyptienne. En revanche,  dès qu’ils sont sortis de leur ghetto, l’assimilation a débuté et avec elle, l’esclavage.  Les Bené Israël sont sortis du campement et sont allés festoyer, boire et manger  avec les Midyanites ; c’est pourquoi, Pinhas a voulu venger la mémoire de Joseph  son arrière-grand-père. Car Joseph s’était gardé de contacts « privés » avec la  femme de Putifar. La réaction de Pinhas ne se fit pas attendre. Les Midyanites  avaient voulu profaner le peuple juif en le faisant céder à des interdits et c’est  pourquoi Moïse présente cette guerre comme venger le nom divin alors que D  présente cette guerre comme la vengeance des Bené Israël. Or, c’est contre la  Torah et D que les Midyanites voulaient s’insurger et pas contre le peuple lui même sinon contre son allégeance en un D Unique. 

Dans certains cantiques, on rappelle les ennemis d’Israël mais, il n’empêche que  le nom de Midyane n’apparaît pas expressément. En s’appuyant sur le psaume  136, un verset parle de tous les ennemis d’Israël : « qui a frappé de grands rois ….  Et qui a tué des rois puissants.. » Midyane est inclus parmi ces « grands rois » ou  parmi les « rois puissants » mais, Og et Sihon l’étaient encore davantage. 

HaShem précise au prophète qu’après la victoire sur le peuple ennemi, Moïse  rejoindrait ses pères et pourtant, il s’est empressé d’exécuter l’ordre divin alors  qu’il aurait pu trouver des prétextes pour tergiverser et voir ainsi ses jours se  prolonger, remarque Rashi. 

Contrairement à la guerre contre Amalek, Moïse ne se tint pas sur le front car,  déjà, au cours des dix plaies, D avait ordonné à Moïse de ne pas frapper le fleuve  ni la poussière car il ne faut jamais être ingrat et, il lui fallait se souvenir du fait que  les eaux du fleuve portèrent le berceau de Moïse vers la princesse d’Egypte qui le  sauva ! Dans le cas de la guerre contre les Midyanites, Moïse ne pouvait  décemment pas non plus mener la guerre contre ce peuple qui l’avait reçu lorsqu’il  s’était enfui d’Egypte, contre le peuple auquel appartenait sa femme et sa  famille…. 

La liste de toutes les étapes au cours desquelles le peuple s’est arrêté est dressée  42 au total, le Shlah HaKadosh enseigne que c’est avec Son Nom en 42 lettres  qu’HaShem a accompagné ce peuple et qu’au cours de ces dites étapes, ce  peuple, rude, ingrat et ignorant n’a pas manqué d’offusquer le Tout Puissant un  peu comme le ferait un enfant rebelle toujours plus exigeant et toujours plus ingrat. 

Le dénombrement intervenant après les guerres, les fléaux a lieu non pas parce  qu’HaShem ignore à combien se chiffre Son peuple mais, parce qu’IL veut faire  comprendre que la perte d’un seul est très douloureuse pour LUI et, que chacun  Lui est précieux comme un joyau…. 

En résumé, la paracha Massei couvre le bilan du voyage des Israélites dans le désert, les instructions pour la distribution de la Terre d’Israël, les détails sur les villes de refuge et les villes des Léviim, ainsi que les lois concernant les meurtres involontaires et la préservation des héritages tribaux. Ces lois et instructions préparent les Israélites pour leur installation en Terre promise et assurent une organisation sociale et juridique harmonieuse.

Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו
Etudes Juives

1 Trois éminents conseillers se trouvaient à la cour pharaonique lorsque Moïse était un tout jeune enfant ;  il s’agit de Yithro, Bil’âm et de Job

2 Ou guerre idéologique en opposition à une guerre politique.

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