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PARASHATH BALAK 5784 – Vendredi 19 juillet 2024 = 13 Tamouz 5784 – Parachat Balak

BENI JUSQU’A LA FIN DES TEMPS 

HORAIRES DE SHABBAT, paracha BALAK
NETANYA – 19h26 – 20h28
JERUSALEM – 19h03 – 20h23
HAIFA – 19h17 – 20h28
– ASHDOD – TEL AVIV – 19h26 – 20h27
PARIS – 21h27 – 22h45
LYON – 21h05 – 22h18
MARSEILLE – 20h55 – 22h04
MIAMI – 19h55 – 20h51


Bien peu de parashoth sont consacrées à des personnages particuliers tels que Noé dans Bereshith, Yétro dans Shemoth, nous avons eu dernièrement Korah,  cette semaine ce sera Balak (et Bile’am) puis nous aurons la sidra au nom de  Pinhas….Chacun a marqué l’époque de cette péricope de manière particulière. 

Balak était un souverain de chez Moab (1) et donc ancêtre de Ruth la Moabite mais  Bile’am dont il est largement question ici est un personnage dont nous avons déjà  vu l’existence. 

Dans le récit biblique il existe certains personnages qui ont eu le privilège soit de  vivre très longtemps soit d’avoir des descendants portant le même nom qui  révélèrent leur présence par des actes de même nature souvent pour gêner voire  nuire à nos patriarches ou neviim/prophètes…. 

Du temps où Abraham faisait ses premiers pas, ses premières découvertes,  concernant l’existence d’un D unique, il y avait déjà quelqu’un du nom de Bile’am  qui avait eu cette révélation mais, cela ne l’empêchait nullement de continuer dans  ses actions polythéistes, ses applications de sorcellerie et de magie…. 

Ainsi fut le sort de trois personnages : Bile’am, Job et Jéthro/Yitro. Le Midrash  d’ailleurs, confirme leur présence à la cour de Pharaon où ils sont conseillers – pas toujours pour le bien – mais conseillers tout de même… C’est Bile’am qui  conseille de sonder la véritable nature de Moïse tout jeune bébé qui avait saisi la  couronne de Pharaon et l’avait placée sur sa tête : Bile’am y avait perçu un signe  néfaste pour Pharaon et conseilla qu’on place un plateau de braises  incandescentes et un plateau de joyaux devant le nourrisson : s’il choisissait les  joyaux il représentait un danger pour le royaume et s’il préférait les braises ce  n’était que l’acte irréfléchi d’un enfant et il n’y avait donc pas de quoi  s’inquiéter…Mais, Bile’am conçut une jalousie et une soif de se venger un jour de Moïse… Le temps était-il arrivé pour cela ? 

Cependant, les Sages font mention de Bile’am déjà au temps de la Tour de Babel  et relèvent ainsi que le nom des deux protagonistes est une allusion car, Balak et  Bile’am sont des noms qui commencent tous deux par les lettres beith et lamed ce  qui fait allusion au désordre (bilboul ce qui est confus dispersé) cependant que la  terminaison des deux prénoms kouf et aîne mem forment le mot âmok = profond 

tant leur crainte pour le peuple sorti d’Egypte leur inspire est profonde et tant ils  seront aussi plongés profondément dans le désarroi. 

Le récit de la préparation de Bile’am qui doit se rendre chez Balak ressemble, relèvent les Sages, avec tout le respect dû à notre Patriarche Abraham à la  préparation de son voyage pour la ligature d’Isaac. Dans le chapitre des Pères,  les rabbins de la Mishna tracent un parallèle entre Abraham et Bile’am Abraham  est humble, dévoué et généreux alors que Bile’am est orgueilleux, méprisable… 

Bile’am qui s’exprime devant les envoyés de Balak en faisant mention d’HaShem  « son » D…. !!! 

Ceci exposé, nous allons nous attacher à l’étude d’un mot qui apparaît comme  décrivant l’acte de maudire : dans la sidra on remarque ce verset : 

מה אקוב לא קבה אל….. 

Quoi ? maudirais-je celui que D n’a point maudit ? 

Quel est ce verbe ? l’infinitif de ce verbe est נקב avec un noun défectif tout  comme avec le verbe נסע où le noun disparaît parfois. Le sens de ce verbe est  « dire » tout simplement mais dans certaines tournures comme ici il peut signifier  mal-dire d’où maudire. 

De même pour le verbe bénir la Torah va employer le verbe « leha’ir » éclairer  pour illuminer car, mentir, mal parler et maudire se rapprochent de l’obscurité  tandis que la bénédiction éclaire le visage du bénéficiaire, la joie illumine la vie. 

Bile’am2 connaît la valeur des mots et il sait qu’Israël est béni d’HaShem. Il sait  qu’il n’a pas à hésiter. C’est une faute car il saut qu’HaShem possède un pouvoir  incommensurable. 

Pourtant, il dit aux envoyés d’attendre jusqu’au matin pour décider de ce qui sera  fait. Cette hésitation n’aurait pas dû être. Et HaShem pousse Bile’am (3) dans ses  retranchements : qui sont ces gens ? interroge-t-IL Bile’am (4) lequel hésite encore une fois avant de répondre car il s’étonne : pourquoi demande-t-IL ne sait-IL  vraiment pas qui sont ces personnes ? Cependant, il décide de répondre  exactement. HaShem éprouve ce sorcier (5) et IL le met immédiatement au fait de  ce qui aura lieu : « tu ne prononceras que les mots que JE mettrai dans ta  bouche » 

C’est pourquoi ces deux termes sont employés dans la parasha : dire avec  emphase et souligner l’illumination reçue (bénédiction) pour traduire en tout que  les bénédictions qui seront distribuées seront ineffaçables car pleines de force et  il n’y aura pas de malédiction sur Israël malgré le fort désir d’annihiler ce peuple  qui lui inspire une si grande épouvante. 

Bal-ak et Bile’-am étaient des êtres fort versés en rites de magie et ils étaient renommés dans ces arts de divination et de cultes aux idoles c’est pourquoi ils  imitaient les sacrifices et jusqu’au nombre des victimes sacrifiées lors de ces  cérémonies de sacrifices. 

Quelle était la « force » de Bile’am ? Le Zohar enseigne que Bile’am était un très  grand spécialiste en sorcellerie et magie et il régnait sur le monde de l’impureté.  Le Yalqout Shim’oni, dévoile un fait important : Bile’am s’était « nourri » aux sources  mêmes de l’impureté et de la sorcellerie à tel point qu’il était parvenu à se rendre  maître du Shem HaMeforash à un tel point que lorsque Pinhas voulut tuer Bile’am,  celui-ci s’échappa en faisant usage du Nom divin.  

Bile’am déclare à Balaq qu’il adore l’Eternel et fait procéder à la construction  d’autels et exige le sacrifice de bêtes pour HaShem, pourtant, il se complaît dans  l’impureté, et ne saisit pas l’importance de la protection de ce peuple que le  Créateur a béni : il a beau essayer de tout mettre de son côté pour mener à bien  la mission que lui a confiée le roi des moabites : ni son mauvais œil n’a de prise  sur Israël ni ses malédictions qui se transforment en bénédictions… 

Rabbi Shimshon Rephaël Hirsch explique toute la complexité du personnage de  Bile’am en ceci : bien que ce « triste sire » possédât des pouvoirs intenses, sa soif  de plaisirs terrestres l’empêcha de progresser spirituellement et, bien qu’il sût  utiliser des forces incommensurables, il lui manquait la soumission du peuple à la  Torah telle qu’elle fut proclamée au Mont Sinaï…. 

Le Zohar rappelle qu’avant de mourir, Abraham avait « offert » aux fils des  concubines des sciences pleines de Toume’a (impureté) et d’autres sciences  occultes qu’il céda également à Isaac. 

En se répondant à l’invitation de Balaq, Bile’am a pleinement conscience qu’il agit  contre le gré de D, qu’il va mécontenter le moabite, mais il ne peut s’empêcher de  se rendre sur place. En considérant le camp des Bené Israël, il ne peut s’empêcher  d’exprimer son admiration par un verset que dans la plupart des communautés on récite soit à l’office du matin soit simplement en pénétrant dans la synagogue « Ma  tovou ohalékha Yaakov, mishkenotékha Israël » Que tes tentes sont belles ô Jacob  et tes demeures Israël !!! .ישראל משכנותיך יעקוב אוהליך טובו מה. Rashi exprime ici le  fait que devant l’ingéniosité de l’implantation des tentes, Bile’am n’a pu qu’exprimer  son admiration : en effet, le campement était fait de telle façon que personne ne  pouvait pénétrer l’intimité de chaque famille l’entrée de chaque tente n’étant pas  perceptible par quiconque préservant ainsi la privauté de chacun, les portes ne  s’ouvrant pas l’une face à l’autre ! 

Par son manque de maturité spirituelle, le peuple faillit à chaque occasion. Arrivés  à la localité moabite de shittim, le piège s’est refermé sur Israël. Les femmes de  Moav se sont précipitées les unes pour inciter les Enfants d’Israël à céder à la  luxure, d’autres se sont laissés enivrer et, pris de vin se sont laissés entraîner à  rendre un culte idolâtre à Ba’al-Pe’or…. 

Rashi interprète ce fait de la façon suivante : le nom de ce lieu : Shittim est une  allusion au fait que la sottise se soit emparée des hommes juifs au point qu’ils aient  perdu tout contrôle sur eux-mêmes et toute dignité ! Tout sentiment de crainte de  D disparut du camp et seule une action d’éclat pouvait rendre au peuple sa dignité  : c’est ainsi que l’acte de Pinhas saisissant sa lance et enfourchant ensemble par  l’ « endroit »-même de leur faute Zimri ben Salou avec Kozbi bat Tsour eut l’effet  d’un électro-choc rendant à Israël la crainte-révérencielle et l’amour pour l’Eternel  et Sa Loi. 

Depuis cet épisode, les Hakhamim ont interdit une trop grande fraternité avec  d’autres peuples en buvant du vin. 

Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו
Etudes Juives


1 – Moab et Ammon sont deux peuples desquels HaShem a toujours demandé au peuple juif de ne pas se  mêler aux Moabites et aux Ammonites issus de l’union incestueuse des filles de Loth avec leur père. De  plus, les femmes Moabites ont joué un rôle d’entraîneuses à la débauche lors du passage des Hébreux dans  le désert. 

2 – Les commentateurs précisent en général que pour qu’au moment de la Rédemption finale les Nations  n’aient aucune récrimination à faire sur le plan de la prophétie, HaShem permit à Bil’âm d’être prophète. A ses heures, cet homme qui, dans un sens, entendait la voix divine et ne voulait en aucun cas désobéir  à HaShem, se vouait d’autre part à la magie en pratiquant des exercices dans lesquels il se servait de ses  attributs sexuels 

3 – Les commentateurs précisent en général que pour qu’au moment de la Rédemption finale les Nations  n’aient aucune récrimination à faire sur le plan de la prophétie, HaShem permit à Bil’âm d’être prophète. 4 3 Certains commentateurs ont décomposé le nom de Bil’âm en deux mots : « belo âm » c’est-à-dire sans  peuple pour signifier que même si Bil’âm était prophète, il n’était pas comme Moïse rattaché au peuple  d’Israël mais, il n’était rattaché à aucun peuple. Ces exégètes ont fait aussi le parallèle entre Bil’âm et  Abraham en faisant remarquer que si Bil’âm était « sans peuple », Abram dont le nom fut allongé de la  lettre hé s’est vu propulsé au rang de père de nombreux peuples à l’opposé de Bil’âm !

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