Caroline Yadan a été élue députée de la 8e circonscription des Français de l’étranger lors du second tour des Législatives 2024 (52,70%). En “déficit de notoriété” dans une zone d’action qui comprend notamment Israël, elle compte agir avec engagement comme elle l’a toujours fait au cours de sa récente carrière politique.

caroline yadan députée 8e

Nous avons fait plusieurs réunions et nous sommes assez clairs sur ce que nous ne souhaitons pas et sur la ligne rouge à laquelle nous voulons ne pas déroger. Nous voulons arriver à trouver une coalition qui soit fondée sur des valeurs républicaines de laïcité et d’universalisme.

La mise se fait sur quelques jours avec plusieurs élections internes et des commissions mais je ne suis pas certaine que cela passionne les électeurs. J’ai vraiment hâte de me mettre au travail, de finaliser la constitution de mon équipe et de prévoir mes premiers déplacements pour la rentrée. Avant cela, je vais m’octroyer quelques jours de repos après une campagne d’une grande intensité puis je reprendrai mon bâton de pèlerin et j’irai au sein des pays de ma circonscription.

Ces premiers déplacements seront-ils conditionnés par l’actualité de la guerre entre Israël et le Hamas ?

Je veux me rendre partout et c’est ce qui va me distinguer de mon prédécesseur. Meyer Habib était député des Français d’Israël et uniquement d’eux. Je vais être la députée de l’ensemble de ma circonscription. Je vais me pencher sur les problématiques des habitants de tous ces pays que j’ai commencé à identifier. Je vais rencontrer des personnalités officielles, des membres d’associations, et tous ceux qui voudront échanger avec moi de manière générale. Évidemment, j’ai une place à me faire en Israël, un déficit de notoriété à combler par rapport à Meyer Habib. Je veux leur montrer que je suis une personne combative, que je suis conforme au slogan qui était le mien durant ma campagne “la fermeté sans outrance”.

Quel sera votre axe de travail prioritaire ?

À l’Assemblée nationale, je souhaite porter des textes avec un volet qui m’est cher : la justice sociale de la famille. Du fait de ma profession d’avocate en droit de la famille, j’avais – dans ma précédente législature –  réfléchi à des textes dédiés aux familles monoparen-tales, au mariage et à la justice restaurative.

Je veux aussi poursuivre ma lutte contre l’antisémitisme, qui se nourrit aujourd’hui de la haine d’Israël. J’avais déjà déposé à l’Assemblée nationale une proposition de résolution qui avait été cosignée par près de 80 députés visant à condamner l’éducation à la haine des enfants palestiniens. J’entends la déposer à nouveau et surtout qu’elle soit votée dans l’hémicycle. Et également je souhaite déposer une loi qui permettrait l’intégration de la définition de l’IHRA dans le code pénal, et notamment la peine à la destruction d’Israël et sa nazification qui doivent être sanctionner parce que c’est exactement ce qui nourrit le pire dans notre pays. Ce sont de vastes projets, je vais avoir beaucoup de travail et j’en suis très heureuse parce que ces chantiers ne me font pas peur. Ils rentrent totalement dans la fonction qui est la mienne.

Ancienne députée de la 3e circonscription de Paris, quel est votre lien avec la 8e circonscription des Français de l’étranger ?

Si j’ai été choisie, ce n’est pas par hasard. Lorsque l’on m’a appelé pour représenter la 8e circonscription, on m’a présenté comme “la députée qui était capable de battre Meyer Habib”. La raison ? J’ai agi très concrètement sur la lutte contre l’antisémitisme, pour contrer la délégitimitation d’Israël. Je suis à l’origine de la première délégation de plusieurs députés qui se sont rendus en Israël peu de temps après le 7 octobre 2023. J’ai été à l’origine de l’opération parrainage d’otages avec 240 parlementaires, députés européens, sénateurs. Accompagnée des présidents des groupes Horizons et Renaissance, je m’étais aussi rendue à l’école Sciences Po lors des problèmes de blocage en mai dernier. J’ai été le fer de lance des questions israélienne et d’antisémisme à l’Assemblée nationale, le tout sans outrance et en arrivant à fédérer autour de moi. Je compte poursuivre ce combat.

Avez-vous un parcours en expatriation comme la plupart de nos lecteurs ?

Je n’ai pas vécu d’expérience longue à l’étranger, c’est aussi pour cela que j’ai choisi un suppléant franco-italien (Olivier Lebel – ndlr). Pour autant, du fait de mes relations, je connais les problématiques des expatriés au sein de ma circonscription.

Pour vous en dire un peu plus sur mon parcours, je ne suis pas issue du monde politique mais je viens de ce que l’on appelle la société civile. J’étais avocate, médiatrice et je suis une militante associative dans l’âme. Je n’étais pas engagée en politique car je ne me reconnaissais dans aucun parti et que cela me paraissait très inaccessible. Un caractère qui a été mis à mal par Emmanuel Macron lorsqu’il a proposé d’adhérer à En Marche ! Le dépassement des clivages, la sociale démocratie me semblaient intéressant.

Je me suis engagée dans les comités locaux dans le 18e arrondissement de Paris, j’ai pris une place importante sur la laïcité, sur l’antisémitisme, sur les sujets du droit de la famille. J’ai été sur les listes des municipales, des régionales. J’ai travaillé avec Marlène Schiappa sur les violences faites aux femmes et la laïcité. Jusqu’au moment où Stanislas Guerini m’a appelé en disant « je vais être ministre, j’ai besoin d’une suppléante que je vois à l’Assemblée nationale. J’ai pensé à toi, est-ce que ça te dirait ? » J’ai dit oui. Il a été élu et c’est comme ça que j’en suis là.

Après le premier tour, vous étiez distancée dans les résultats (24,18% en 2e position, Meyer Habib était à 35,58%), mais vous avez été élue au second tour. Avez-vous un message à faire passer aux électeurs qui n’étaient pas de votre parti – notamment ceux du Nouveau Front Populaire ?

J’ai fait beaucoup de terrain, beaucoup de communication durant cette campagne et je ne cessais de rappeler n’avoir fait aucune promesse en l’air. Je suis une députée qui agit, qui fait partie des 150 députés les plus actifs de l’hémicycle lors de la précédente mandature, peut-être même des 70 premiers. À partir du moment où l’on m’accorde sa confiance, je dois être à la hauteur, me rendre utile. Je vais devoir me saisir des problématiques de chacun, apporter – si ce n’est des solutions – au moins des réponses qui puissent satisfaire tout le monde. Et, en national, je vais me saisir des sujets qui font l’honneur et la grandeur de la France.

Je remercie vivement tous les électeurs de leur confiance. Je tiens à leur dire qu’elle n’est pas vaine et je vais agir sur les différents territoires. Mon action, c’est ce qui fait aussi ma personnalité : engagée, authentique, sincère et qui ne dévie pas des lignes qui sont les siennes.

Écrit par Teddy Perez pour lepetitjournal.com
Publié le 18 juillet 2024

Ashdodcafe.com
Vous pouvez nous retrouver tous les jours sur notre groupe whatsapp et recevoir notre  newsletter hebdomadaire en vous y inscrivant.