La nouvelle réalité politique du pays pourrait encore détériorer l’attitude envers les Juifs, et en particulier envers les Israéliens de nationalité française | Prévisions pessimistes-optimistes

La chute de l’extrême droite a amené la France dans une situation où il n’est pas possible de former un gouvernement capable de diriger le pays.
Selon la tradition républicaine, le président est censé nommer un Premier ministre issu du parti qui remporte les élections, mais le bloc de gauche n’arrive pas à se mettre d’accord sur le choix de son candidat au poste de Premier ministre.
Dans le même temps, il est clair que le président Macron n’est pas intéressé à remettre les clés du pays à un Premier ministre issu du parti d’extrême gauche et antisémite.
C’est ainsi qu’il se retrouve dans une impasse .

Même les Juifs français, dont la plupart ne savaient pas pour qui voter aux élections, se trouvent aujourd’hui entre le marteau et l’enclume, et ce sur un fond de montée de l’antisémitisme dans le pays, alors que le conflit israélo-palestinien est au cœur du débat public .

Par exemple, l’un des objectifs déclarés de l’extrême gauche en France est de reconnaître unilatéralement un État palestinien, d’imposer des sanctions économiques à Israël et de proposer un boycott des produits israéliens .
Un exemple choquant de cette montée de l’antisémitisme est le viol d’une jeune fille juive de 12 ans par des adolescents sur un fond antisémite. De manière générale, le nombre de crimes antisémites en France a doublé au cours des six derniers mois.

Caroline Yadan – La lumière au bout du tunnel ?
Malgré cette tempête, il n’est pas impossible que le président Macron puisse choisir un Premier ministre qui ne soit pas issu de l’extrême gauche antisémite, et ce grâce à l’unification des voix de la droite et de la gauche traditionnelles.
Du côté des titulaires de la nationalité française résidant hors de France, la représentante Caroline Yadan, une avocate juive du parti de Macron, qui jouit d’une large influence au Parlement, a été élue au Parlement. Depuis des années, Yadan mène une action claire et acharnée contre l’antisémitisme et en faveur du droit d’Israël à se défendre.

Un exemple de son travail est sa déclaration condamnant l’éducation à la haine dans les manuels scolaires palestiniens. Par ailleurs, immédiatement après l’attentat du 7 octobre, Yadan a présenté un projet de loi visant à augmenter les peines pénales et à définir les infractions pénales à caractère raciste ou antisémite (la proposition a été soumise au Parlement français le 12.10.23).
Un autre projet de loi que la représentante envisage également de soumettre est que la condition pour obtenir la citoyenneté française serait la reconnaissance d’Israël en tant que pays, à l’instar de ce qui se fait en Allemagne.

Elle a également amené 250 parlementaires français à se rendre en Israël après le
« shabbat noir » afin d’exprimer leur soutien au retour des otages, et a également manifesté en faveur d’Israël en agitant le drapeau bleu et blanc à l’ouverture de la conférence Internationale Eurosatory.

Naturellement, Yadan est une ennemie de longue date de l’extrême gauche en France. Elle est une rivale acharnée de certains députés, notamment de Jean-Luc Mélenchon et Aymeric Caron. Yadan, qui a vaincu son adversaire Meir Habib, et déclare aujourd’hui que son objectif principal continuera à être la lutte contre l’antisémitisme et toute action politique fondée sur la haine d’Israël. Elle a également pour projet une proposition de loi interdisant toute déclaration de haine contre Israël. Elle est déterminée dans ses positions et déclare aspirer à être « le cauchemar du parti d’extrême gauche LFI ».

Le rôle de Yadan au Parlement français est principalement de représenter les Israéliens titulaires d’un passeport français et résidents en Israël. Cette représentation comprend, entre autres, le souci de la préservation des droits des titulaires de la double nationalité (française et israélienne) tant devant les consulats de France en Israël que devant les autorités en France.
En attendant, Yadan devrait apporter une réponse aux Israéliens possédant un passeport français, notamment concernant les exigences de plus en plus strictes des consulats français ces dernières années dans diverses questions, comme le renouvellement du droit à la nationalité française par filiation .

Une illustration de la charge bureaucratique imposée aux Israéliens aujourd’hui est l’obligation pour ceux qui sont nés en Israël et n’étaient pas enregistrés comme Français de passer par une procédure compliquée et longue de confirmation de leur droit à la nationalité auprès du tribunal administratif français, et cela sans que ceux ci ne reçoivent d’explication sur la nature de la procédure et sa réelle signification .
De plus, de nombreux Israéliens nés hors mariage et ayant obtenu leur certificat de nationalité française auprès des tribunaux français, sont actuellement contraints par les consulats de passer par une autre procédure complémentaire , longue et inutile, compte tenu du fait que le consulat n’est pas prêt à transcrire les reconnaissances de filiation faites auprès du ministère de l’intérieur israelien (remettant en question leur validité en saisissant le procureur de la république ) ainsi ces procédures superflues exigées sont posées comme condition de jouissance du droit à la nationalité pourtant reconnu par les tribunaux français .
Cette difficulté laisse certains Israéliens dont la nationalité a pourtant été confirmée, traîner pendant de nombreuses années dans d’interminables procédures sans recevoir le passeport français auquel
Ils ont droit , et ce alors que toutes leurs demandes ainsi que celles de leurs avocats auprès des consulats restent vaines , ne recevant de réponse ou d’explication juridique appropriée.

Quelles sont les attentes de ces israéliens ?

Dans la situation décrite, les Israéliens de nationalité française s’attendent à ce qu’on
réponde à leurs différents problèmes auprès des administrations françaises , comme la rationalisation et la réduction de la bureaucratie qui leur est imposée, élargir les possibilités de vote électronique et demander des passeports ou cartes d’identités en ligne et bien plus encore.

Une autre action importante attendue de la part de la représentante des Français résidents en Israël sera de soulever des questions juridiques concernant les droits des titulaires de la double nationalité en tant que citoyens français, auprès du gouvernement français et des consulats . Il convient de noter que face aux exigences accrues des administrations françaises à l’égard des Israéliens de nationalité française, des processus se déroulent ces jours-ci pour « unir les rangs » de ces Israéliens, tout en créant des groupes sur les réseaux sociaux destinés à la coopération mutuelle entre eux.
Parallèlement, les franco israéliens. espèrent que Yadan apportera une solution efficace à leurs différents problèmes afin qu’ils ne deviennent pas des citoyens de seconde zone.

* L’article est rédigé en collaboration avec le site Web de droit israélien Psak Din.
* L’article est rédigé par Me Julie Daniel – Avocate et Notaire en Israël
* ⁠L’avocate Julie Daniel est spécialisée en nationalité française.
daniel.julie.adv@gmail.com
* L’équipe éditoriale du site Psak Din a participé à la préparation de l’article
* ynet est partenaire du site Psak Din

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