Uri Yunisi, responsable du département crédit Immobilier au sein de la banque Leumi : « le Sud connaît actuellement un véritable essor ; les investisseurs, résidents étrangers et primo-accédants y affluent dans la mesure où ils comprennent que la menace est sur le point de disparaître. Pour ce qui est du Nord, contrairement à ce à quoi nous aurions pu nous attendre et en dépit de l’incertitude, les opérations immobilières y vont bon train ».
Dernièrement, s’est tenue dans la ville d’Acre, située dans le nord du pays, une conférence sur le devenir de l’Immobilier en Israël, organisée conjointement par la banque Leumi et le quotidien économique Globes.

Au cours de cette dernière, l’intervention d’Uri Yunisi, actuel responsable du département crédit Immobilier au sein de la banque Leumi fut tout particulièrement remarquée ; rappelons qu’Uri a précédemment occupé le même poste au sein de la banque Mizrahi-Tefahot, première banque en matière de volume de crédits immobiliers en Israël.
« Une fois la menace sécuritaire écartée, nous assisterons à une explosion des demandes dans le Nord, qui sera couplée à de fortes demandes de la part des résidents étrangers. Nous verrons davantage de dossiers de demandes « d’alyots » (immigration vers Israël) ouverts et, de ce fait, un intérêt grandissant pour le marché immobilier et pour cause, avant de venir vivre en Israël, les gens s’assurent d’avoir où aller. En ce sens, la première transaction qu’ils concluent est de nature immobilière ».
« Nous constatons actuellement un boom dans tout le pays, avec un accent sur ses périphéries ».

Interrogé sur l’incertitude qui plane sur le devenir dans le nord du pays, les prix de l’Immobilier et le crédit immobilier moyen en hausse dépassant le million de shekels, Yunisi a également mis en garde sur le fait, que les prix de l’Immobilier continueront d’augmenter non seulement à cause de ce phénomène, mais aussi parce qu’Israël manque de 130,000 appartements.
« Il s’agit d’un manque qui n’a fait que se creuser au cours des 15 dernières années et plus, et qui ne sera pas comblé dans un avenir proche ».

« Tous s’attendaient à ce que les prix de l’immobilier chutent en raison de la hausse des taux d’emprunt, mais cela ne s’est pas produit », a répondu Yunisi.

Mieux, « les gens ont réalisé que les taux d’intérêt ne baisseraient pas de manière significative, ont fait leurs calculs, d’où un retour des acheteurs sur le Marché. L’augmentation de la Demande et du nombre de transactions et ce, malgré la situation au Nord, comme au Sud, ont eu pour conséquence une hausse des prix de l’Immobilier de 4.40 % au cours du premier trimestre 2024″.

Sud-Nord, quel devenir pour le marché Immobilier ?

« Le Sud connaît actuellement un véritable essor ; les investisseurs et primo-accédants y affluent dans la mesure où ils comprennent que la menace est sur le point de disparaître. Pour ce qui est du Nord, contrairement à ce à quoi nous aurions pu nous attendre et en dépit de l’incertitude, les opérations immobilières y vont bon train, mais la situation n’est pas comparable à ce que nous observons dans le Sud. Le nombre de déplacés fait actuellement augmenter les prix des loyers dans le Centre, mais les investisseurs comprennent que les déplacés reviendront vivre dans leurs zones d’origine. En ce sens, ils y investissent, étant entendu que les nouveaux appartements ne seront pas prêts en quelques mois mais d’ici un an ou deux, et qu’ils sont bon marché par rapport au centre du pays ».

Nous avons vu ces derniers temps que les rendements des obligations d’État en Israël ont augmenté. Quelles conséquences pour les crédits immobiliers ?

« Les emprunteurs ont souffert ces deux dernières années en raison de la hausse de leurs remboursements mensuels. Cela a débuté avec le déclenchement de la guerre en Ukraine, qui a créé un processus inflationniste dans le monde et en Israël. À noter, qu’en Israël, l’impact a été plus contenu, notamment en raison de la forte hausse du taux Directeur, ce qui a eu des conséquences sur les crédits immobiliers, le shekel et les obligations d’état. En plus de tout cela, nous avons un autre paramètre sur le coût du risque du fait que le pays se trouve dans une situation sécuritaire extrême ; d’ailleurs, la notation de l’État d’Israël par un certain nombre d’agences de notation a diminué, et cela fait partie du phénomène ».
« Pour répondre à votre question, la hausse des taux a poussé les banques à la compétitivité, si bien qu’il n’est pas certain que les emprunteurs aient été lésés, et peut-être même l’inverse ».

Arnaud Sayegh
Avec l’aimable autorisation de KNE
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