PARASHAT BE’HAÂLOTEKHA 5784 – vendredi 21 juin 2024, 15 sivan 5784
HORAIRES DE CHABBAT
NETANYA – 19h30 – 20h34
JERUSALEM – 19h07 – 20h31
HAIFA – 19h29 – 20h33
EILAT – 19h21 – 20h23
ASHDOD – TEL AVIV – 19h30 – 20h34
BEER SHEVA – 19h26 – 20h29
PARIS – 21h39 – 23h04
MARSEILLE – 21h04 – 22h17
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NEW YORK – 20h12 – 21h22
PARACHA BE’HAÂLOTEKHA 5784
La paracha be’haâlotekha (lorsqu’Aharon montera pour allumer les lumières de la menora) va traiter essentiellement de la menora qui était présente au Beith ‘HaMikdash (Temple de Jérusalem).
Aharon, le Grand Prêtre, avait pour charges quotidiennes non pas seulement la présentation des sacrifices, le balancement de l’encens, ou encore la bénédiction sacerdotale mais aussi l’allumage de la menora.
La menora avait sept branches à propos desquelles les Sages ont rattaché de nombreuses symboliques. Les lumières de la menora étaient des lampes à huile d’olive spéciale que les cohanim allaient chercher près de Jérusalem dans une presse dont l’entière production était consacrée à l’usage du Temple.
Chaque fiole contenait la quantité exacte utile et nécessaire pour que les lampes puissent brûler toute la journée, obturée par un cachet de cire portant le sceau du Cohen Gadol.
Les mèches des lampes étaient toutes dirigées vers l’axe central de la menora. Les lampes devaient brûler en permanence jusqu’au matin
1. La première symbolique est celle de la Sagesse. En effet, il existe des degrés croissants dans la Sagesse nous apprend le Rav Shimshon Rephaël Hirsch
2. ces degrés sont la Hokhma , la êtza, la daât, la yire’a, la guevoura et la bina soit en hébreu
3 : חכמה, עצה, דעת, יראה )יראת ה'(, גבורה ובינה. Et, en traduction française : la sagesse, le conseil, la connaissance, la crainte (de D), la puissance et l’intelligence. Ces facultés sont complémentaires car l’une sans l’autre n’a pas de valeur et elles sont indissociables du « point » vers lequel elles convergent qui représente la shekhina (la présence divine).
Chacune des lampes converge vers la présence divine et elles sont complémentaires en étant disposées vis-à-vis l’une de l’autre, en partant de la droite vers la gauche, les branches seront numérotées ainsi 1 et 6, 2 et 5, 3 et 4 se faisant face (à face) et étant orientées toutes en même temps vers la Shekhina. D’autres opinions mettent en présence les sept étapes de la création : une branche pour chaque jour se faisant face et s’inclinant vers la branche centrale représentant le shabbath, les autres branches représentant en suivant les autres jours de la semaine. Si l’on suit d’autres avis, empruntant l’idée de base des sept jours de la création, nous arriverons dès lors à attribuer à chacune des branches une séphira de l’arbre séphirotique qui compte dix séphiroth desquelles on retranche trois séphiroth : tif’éreth, yessod et malkhouth. Les autres séphiroth se faisant face sont hokhma, bina, hessed, guevoura, netsah et ‘hod convergeant vers la sephira de keter qui est la Présence divine.
En rallumant les lampes de la menora, on tente de rallumer la lumière disparue lors de la faute originelle, de même que dans chaque foyer juif la maîtresse de maison rallume, juste avant d’accueillir le shabbath, la lumière du monde qu’Eve a éteinte en consommant du fruit de l’arbre de la connaissance.
Nous n’avons plus de Temple aujourd’hui pour rallumer la menora que devons nous faire ?
Etudier. Ainsi, nous prions pour remplacer les korbanoth (sacrifices) et nous étudions pour tenter de rallumer la menora. L’huile va représenter le « matériel » (le gashmi גשמי (dont le rôle va être de transcender le spirituel (le rouhani רוחני).
Lors de cette sidra, il est question de l’épisode des cailles où il est prouvé que la convoitise ne conçoit aucune limite et où le mauvais penchant peut entraîner l’homme au-delà de ce qui est permis.
Dans cette parasha nous abordons aussi le thème de la médisance ou mauvaise langue. En effet, souvent on dit que la médisance de Myriam sur Tsipora (épouse de Moshé) consistait dans le fait que Myriam a dit de sa belle sœur qu’elle était « koushith » (noire) mais, en fait, la médisance résidait en ceci : Myriam et Aharon critiquèrent leur frère du fait qu’il n’entretenait plus de relations conjugales avec sa femme depuis l’instant où Moïse eut la révélation divine et se vit confier une fonction au service divin lors de l ‘épisode du buisson ardent sur le Mont Sinaï.
Moïse, doté d’une intelligence supérieure aux autres hommes, avait saisi l’importance de sa mission et, en même temps, il avait compris comment et à quel prix il pouvait l’accomplir auprès de sa communauté : celle qui, si indisciplinée, allait dans cette même parasha exiger de D de manger de la viande (et donc des cailles) jusqu’à en mourir étouffé.
L’importance de la Menora et les secrets qu’elle renferme sont, eux aussi une partie de cette sidra très importante.
Le thème qui marque cette péricope est le lashon harâ ou la médisance, avons nous écrit plus haut. L’on a coutume de dire que la médisance « tue » au moins trois personnes : celle à propos de laquelle on parle, celle qui colporte la nouvelle et celle qui l’entend.
Le Hafets Hayim (4) a consacré une partie de son œuvre au lashon harâ dont les règles sont très complexes. Mais la règle d’or est qu’il vaut mieux s’abstenir de parler à propos de quelqu’un même si aux yeux de tous le sujet est condamnable il apparaît alors souvent que des éléments peuvent échapper au jugement des autres ainsi qu’il apparaît dans cette péricope où le comportement de Moïse est critiqué car il échappe aux autres, dépassant de loin toutes les contingences matérielles.
Dans la parasha de cette semaine, la Torah nous enseigne que : « l’homme Moïse était le plus humble que la terre ait porté » et un peu plus loin que Moïse était « l’homme de D ». Ainsi donc, voici que Myriam et Aharon ont « critiqué » leur jeune frère Moshé. Pour quelles raisons et de quel droit ? La raison en est que : après avoir reçu l’ordre de faire sortir le peuple d’Egypte et avoir effectué tout ce que D lui ordonna d’accomplir et, après avoir reçu la Torah au Sinaï, Moïse comprit que D S’adressait à lui quand bon Lui semblait et qu’en conséquence il devrait se trouver à n’importe quel moment du jour ou de la nuit, à un degré de pureté assimilable à la sanctification auquel cas il devait se sanctifier et sanctifier son corps pour être apte à recevoir D à tout instant et c’est la raison pour laquelle il s’est séparé de son épouse Tsipora. C’est ce qui était perçu aux yeux du peuple mais également d’Aharon et Myriam. Ces derniers furent blâmés par HaShem qui va se porter à la défense du plus grand prophète de tous les temps.
Myriam et Aharon avaient eu la faiblesse de se comparer à leur jeune frère en disant qu’ils étaient eux aussi des prophètes (ne dit-on pas Myriam haNeviya ou Myriam la prophétesse ?) et que ce n’est pas pour cela qu’ils s’étaient séparés de leurs conjoints. HaShem leur répondit la chose suivante :
1) Il y a plusieurs sortes de prophètes et, pour la plupart, ceux qui pouvaient recevoir la prophétie ne la recevaient pas directement : ils la recevaient le plus souvent en songe, ou lorsqu’ils tombaient en transe ou en une sorte d’évanouissement. Dans leur songe ils voyaient une sorte de miroir embué au travers duquel ils apercevaient des formes non distinctes et entendaient une voix leur communiquant la prophétie.
2) Moïse n’appartenait à aucune sorte de ces prophètes car il est et sera le seul à jamais avoir parlé avec l’Eternel à tout moment sans aucun artifice et sans aucun intermédiaire ce qui fait qu’il devait toujours être en état de sainteté. D confirme que Moïse est supérieur à tous les prophètes :
לֹא-כֵן, עַבְ דִּ י מֹשֶׁ ה: בְ כָל-בֵ יתִּ י, נֶׁאֱמָ ן הּוא (3
פֶׁ ה אֶׁ ל-פֶׁ ה אֲדַ בֶׁ ר-בֹו, ּומַ רְ אֶׁ ה וְלֹא בְ חִּ ידֹת, ּותְ מֻ נַת יְהוָה, יַבִּ יט (4
Mais non : Moïse est mon serviteur ; de toute ma maison c’est le plus dévoué. Je lui parle face à face, dans une claire apparition et sans énigmes ; c’est l’image de Dieu même qu’il contemple.
L’Eternel confirma à Aharon et à Myriam que leur frère était d’un tel niveau d’humilité qu’il n’a pas pensé qu’il était nécessaire de communiquer à sa fratrie la raison pour laquelle il se séparait de son épouse : car, ils auraient pu penser en termes actuels « non mais, pour qui se prend-il » ? Aussi pour éviter toute interprétation inutile, il préféra garder pour lui-même cette décision. De toute façon il s’agissait de dispositions personnelles…
Sur un autre plan, Tsipora qui s’était convertie et avait adopté la vie de cet homme extraordinaire qu’était Moïse et se contenta de vivre dans son ombre tout en prenant parfois sur elle des décisions importantes (comme la circoncision de son fils) se trouva humiliée par les propos de Myriam. Celle ci se trouva punie de lèpre, bien que bénéficiant pendant son isolement, d’un statut spécial dû au fait qu’elle avait veillé sur Moïse lorsqu’il voguait sur les flots du Nil et qu’elle procura à la fille de Pharaon une nourrice parmi les femmes des Hébreux. Ceci prouvant s’il en était besoin qu’un bienfait n’est jamais perdu. Même le moindre des bienfaits, comme l’énonce le
שלח לחמך על פני המים כי ברוב הימים תמצאנו : 1 ,XI Ecclésiaste’l de verset Répands ton pain à la surface de l’eau car un jour tu le retrouveras.
C’est à propos de cette lèpre qui affecta Myriam que Moshé supplia le Saint béni soit-IL par cette supplique célèbre que l’on récite à chaque fois que quelqu’un est malade :
…….. לה נא רפא נא ל-א אנא Ana e-l na refa na lah De grâce mon D, soigne la !!
Si l’on peut s’exprimer ainsi, D prit la défense de Son serviteur Moïse en justifiant sa conduite et pour bien illustrer le cas D s’adressa à Myriam et Aharon à un moment où ils étaient impurs pour avoir accompli leur devoir conjugal.5 C’est donc pour sanctionner cet accès de médisance, que Myriam fut frappée de lèpre. D signifia à Myriam et à Aharon que Moïse est le plus fidèle de tous les membres du peuple et qu’Il s’entretient avec lui de manière unique : face à face.
Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו
Etudes Juives
1- le premier jour où Aharon alluma les lampes de la menora et de par ce mérite les lumières ne s’éteignirent que lorsqu’elles durent être rallumées le lendemain. On raconte aussi que par le grand mérite de Shimon ‘HaTsadik, les lumières restaient allumées 24 heures durant.
2 – Rabbi Shimshon Rephaël Hirsch né, en Allemagne, en 1808 et y vécut, jusqu’à son décès, en 1888.
3-Isaïe XI, 2. Pirké avot.
4- Israël Méïr HaCohen surnommé Hafets Hayim d’après son œuvre principale. Né en Biélarusse en 1838 et décédé en 1933.
5– commentaire de Rashi bamidbar XII,4.
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