La montée des voix et des sièges des partis extrémistes français au sein de l’Europe , comme en témoignent les résultats des votes des français lors des dernières élections européennes , pourrait conduire à la suppression du droit à la double nationalité pour les français par filiation ou par droit du sol et à une série de décisions ou d’ordonnances contre Israël et ses bi nationaux ( franco israéliens) .

Les résultats des élections au Parlement européen organisées début juin ont montré une augmentation sans précédent des voix accordées aux partis d’extrême droite et d’extreme gauche, principalement parmi les représentants européens de la France et de l’Allemagne. Ce chiffre alarmant, qui signifie l’effacement des partis traditionnels en France et en Europe , amène à se demander si la politique européenne à l’égard d’Israël va bientôt changer pour le pire ?


Me Julien Daniel

Quelques chiffres:
On estime qu’aujourd’hui plus de 180 000 Israéliens possèdent la nationalité française, dont 80 000 ayant le droit de vote inscrits dans les consulats de France en Israël , sur les listes électorales consulaires , ayant ainsi le droit de vote au Parlement européen et au Parlement français ( législatives) .

Cependant, malgré ce grand nombre d’Israéliens titulaires du droit de vote et qui ont le pouvoir d’exprimer leur voix en tant qu’électeurs et de façonner la politique au Parlement européen, le taux de participation aux dernières élections européennes était extrêmement faible et ne s’élevait qu’à environ 8% (selon les données du Consulat de France à Tel Aviv).

La majorité des Israéliens titulaire de nationalité française ayant exercé leur droit de vote aux élections ont en réalité voté pour les partis d’extrême droite (Jordan Bardella ou Marion Maréchal ). Suite à son succès aux élections européennes auprès des Français, le parti de Bardela a obtenu la semaine dernière pas moins de 31 sièges au Parlement européen.

Le parti d’extrême gauche français (LFI) a également surpris les Français avec ses résultats aux élections européennes, et a réussi à obtenir 9 représentants au plénum européen . Le parti a ainsi introduit au Parlement européen la candidate anti-israélienne Rima Hassan, une militante qui participera sans aucun doute aux différents projets juridiques des commissions européennes contre l’État d’Israël, représentante qui grave entre autres sur sa bannière un embargo économique avec Israël, contre les produits israéliens, qui prône un gel des relations entre l’Europe et Israël et plus encore…

Le bouton rouge a été enclenché

Au vu des résultats des élections et face au manque de confiance clairement exprimé envers son parti, le président français Emmanuel Macron a appuyé le soir même sur le « bouton rouge » et a dissous l’assemblée nationale .
Entraînant ainsi dans environ deux semaines de nouvelles élections législatives qui auront lieu en France – pour la première fois à l’approche des élections présidentielles – ces élections législatives qui détermineront qui sera nommé Premier ministre de la France.

Les élections au Parlement français se dérouleront en deux tours, selon le système électoral « uninominal » utilisant le système majoritaire, c’est-à-dire que les deux candidats ayant obtenu le plus de voix au premier tour seront automatiquement promus au second tour..
Pour les autres , seul un candidat obtenant plus de 50 % des voix exprimées ou 25 % des voix enregistrées sur la liste électorale, pourra accéder au second tour.
En pratique, selon la méthode, il s’avère que la plupart des candidats accèderont au second tour.

Cette méthode, tout à fait opposée à celle d’Israël, aboutit à la formation de deux grands blocs entre lesquels règne une rivalité, le vainqueur étant celui qui parvient à réunir une majorité parlementaire à partir de laquelle est issu le Premier ministre, tandis que l’autre passe du côté de l’opposition.

À la lumière des résultats des élections au Parlement européen parmi les électeurs français, qui ont donné 31,4% des voix au représentant d’extrême droite Bardella, il faut attendre à l’effacement des partis traditionnels comme celui de Macron – l’horizon politique de La France change radicalement sous nos yeux, et il y a aujourd’hui de très fortes chances que le parti d’extrême droite de Marine Le Pen – RN – en union avec la droite « traditionnelle » accède au second tour.

La situation de l’autre côté de la carte politique française n’est pour le moins pas encourageante, puisqu’elle inclut le parti d’extrême gauche anti-israélien LFI, qui s’est uni immédiatement après le 9 juin avec les partis traditionnels de gauche et les verts, et a formé ensemble le bloc « Front populaire ».

La perspective israélienne : le choix de Sodome

Les électeurs israéliens possédant un passeport français devront également voter pour leurs représentants au Parlement français. Les élections se dérouleront à la fois par voie électronique et par vote à l’urne ( centres de votes organisés par les différents consulats à travers le pays) .
Meyer Habib, candidat du parti de droite LR proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu, et lui-même détenteur des nationalités israélienne et française, a déposé sa candidature.

Aux côtés de Habib, d’autres candidats seront en compétition , dont :
– Orly Assouline – étiquette LR indépendant
– Guillaume Bensoussan – reconquête
– Carolyn Yadan (Renaissance) fervente défenderesse d’Israël a présenté elle aussi sa candidature comme alternative aux partis d’extrême droite;
– Yael Lerer, israélienne et originaire du pays, représentant le Front national populaire pro-palestinien.

Il est important de noter que le processus de dépôt des listes de candidats entamé en France depuis longtemps, s’est terminé hier à minuit et bien entendu, Le chaudron politique autour de la conclusion d’accords parlementaires entre les différents partis en France et entre les différentes représentations consulaires dans le monde bat actuellement son plein.

L’hésitation des candidats représentatifs israéliens de nationalité française à participer ou non aux prochaines élections parlementaires françaises est tout à fait compréhensible. Après tout, d’une manière ou d’une autre, ils devront faire face à une extrême droite qui veut abolir la double nationalité parmi les Français, ou au bloc de gauche – le NUPES – qui se caractérise par l’anti-israélisme et l’antisémitisme.

Aujourd’hui, l’influence politique des mouvements anti-Israeli en France bat son plein et le système judiciaire est également impliqué. Ainsi, Vendredi dernier, le tribunal de première instance de Bobigny (France) a accepté un procès intenté par des partis et associations pro-palestiniens et a interdit la participation d’Israël et de tout intermédiaire ou personne morale en son nom à la Conférence européenne sur l’armement, l’Eurosatory.

Aujourd’hui (mardi), un appel déposé par des avocats français qui soutiennent Israël ainsi qu’une autre requête au tribunal du commerce , les deux requêtes soutenues par Israël ont eu gain de cause et l’ordonnance de bonigny a été annulée à la dernière minute.

Lutter pour les droits ?

Allons-nous vers des jours difficiles où ceux qui ont la double nationalité en Europe, comme les Israéliens de nationalité française, devront s’organiser et protester pour maintenir leurs droits de citoyens, faire entendre la voix d’Israël dans l’espace européen et empêcher un embargo contre chaque entreprise et chaque citoyen israélien ?
Espérons que non, mais la prophétie – comme nous le savons – a été donnée aux imbécile.

* L’article est rédigé par Me Julie Daniel – Avocate et Notaire en Israël
* ⁠L’avocate Julie Daniel est spécialisée en nationalité française.
daniel.julie.adv@gmail.com

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