PARASHAT NASSO 5784 – vendredi 14 juin 2024, 8 Sivan 5784
Ce chabat, nous lisons NASSO, la deuxième paracha du livre BAMIDBAR, la plus longue de la Torah

HORAIRES DE CHABBAT
NETANYA – 19h28 – 20h32
JERUSALEM – 19h05 – 20h29
HAIFA – 19h29 – 20h33
EILAT – 19h21 – 20h23
ASHDODTEL AVIV – 19h28 – 20h31
BEER SHEVA – 19h26 – 20h29
PARIS – 21h37 – 23h02
MARSEILLE – 21h02 – 22h15
LOS ANGELES – 19h47 – 20h51
MIAMI – 19h55 – 20h53
NEW YORK – 20h10 – 21h20


BIRKAT HAKOHANIM ET LA FEMME INFIDELE 

Après avoir reçu la Torah le jour de la fête de Shavouoth, la sidra suivante est  celle de NASSO. Cette lecture inclut des sujets importants comme celui des  sacrifices que les « Princes » (les Nessiim) des 12 tribus doivent présenter mais,  sont également abordés des sujets tels que la bénédiction des Cohanim et le  sujet épineux de la femme infidèle. Nous allons essayer de nous pencher sur  ces deux points, l’un qui est empreint de mystère et l’autre qui, bien qu’il ne soit  plus en usage, est malheureusement, toujours d’actualité. 

BIRKAT HACOHANIM : La bénédiction pontificale ou bénédiction du Cohen.  Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut définir brièvement ce qu’est une  bénédiction, quand et en quelle circonstance la prononce-t-on ? Qui est apte à  faire une bénédiction ?  

HaShem a créé un monde avec tout ce qu’il renferme et, bien qu’IL en soit  toujours le Propriétaire, nous, les êtres humains, en avons la jouissance  entière. La démarche1fixée par les Sages est de prononcer une avant la  jouissance de chaque acte, comme manger, voir quelqu’un ou quelque chose  d’extraordinaire, sentir un parfum, entendre le tonnerre, voir des éclairs, un arc en-ciel et bien d’autres choses encore et, lorsque l’on a terminé un repas, on  prononce une bénédiction plus longue pour remercier le Créateur d’avoir  permis à Ses créatures de se sustenter. 

Pour ce genre de bénédictions, l’homme n’a recours qu’à lui-même mais, pour  d’autres, l’homme préfère faire appel aux mérites d’un rabbin (rav) car, il est  indubitable qu’une bénédiction prononcée par un homme qui consacre son  temps à étudier et à enseigner, possède davantage de pouvoir, que notre  demande adressée directement à D.  

HaShem a conféré aux Cohanim, le pouvoir de transmettre Sa bénédiction à  tout Son peuple. C’est ainsi que dans certaines synagogues, chaque jour, à la  fin de la répétition de la « Amida » ou shemona essré de l’office du matin et de  l’après-midi (shaharith et minha) et le shabbat et les fêtes, à la fin de moussaf,  les cohanim présents dans la synagogue, après s’être déchaussés et s’être  lavé les mains, se recouvrent de leur talith et étendant leurs bras et en écartant  leurs doigts selon la Tradition prononcent la triple bénédiction en se tournant  vers la droite ou la gauche (lorsqu’ils prononcent les mots de la berakha qui se  terminent par un khaf sofit), ou en restant immobiles (lorsqu’ils prononcent le  nom d’HaShem) et face à l’assistance, qui doit se recueillir et se concentrer sur les pouvoirs extrêmes de cette bénédiction céleste sur les humains.2 Les mots  de la birkat Cohanim sont les suivants : yévarékhekha HaShem Veyshmerékha  ; Ya’er panav élékha vihounéka ; yssa HaShem panav elekha veyassem lekha  shalom puis ils terminent par vessamou eth shemi al bené Israël vaAni  avarekhem. La signification en est : Qu’HaShem te bénisse et te protège,  Qu’HaShem t’éclaire de Son « visage » et qu’IL t’accorde Sa miséricorde  (vihounéka vient plutôt du mot « hen » qui équivaut à grâce, qu’HaShem tourne  Sa face vers toi et qu’IL pose sur toi le Shalom (qui est aussi l’un des noms de  D). 

Ces trois phrases comptent 15 mots qui sont en fait les quatorze phalanges  des 5 doigts de la main et la paume de la main !  

Les Cohanim pendant les quelques instants que dure cette berakha3, veilleront  à camoufler légèrement leurs doigts écartés et les fidèles veilleront à ne pas  fixer les mains des cohanim, pour ne pas être « éblouis » par la puissance de  ces mots. La première des trois bénédictions concerne l’argent 4et la protection  ; et, pour ce qui est de la dernière phrase qui indique que le shalom sera sur  les bené Israël tout comme HaShem a protégé et béni les enfants de Jacob au  moment de la sortie d’Egypte tout comme au moment où HaShem a consacré  Son peuple comme « Son épousée ». 

LA FEMME INFIDELE : Isha Sota. Rashi pense que le mot hébraïque « sota » a  donné naissance au vocable français sotte.  

Dans la parasha de Nasso il est question non seulement de la femme infidèle  mais aussi du « nazir » c’est-à-dire d’un homme (comme Samson) ou d’une  femme qui fait vœu soit sur une certaine période ou pour toute sa vie de  s’abstenir de consommer le fruit de la vigne (vins, raisins et dérivés), de se  couper les cheveux ou de se raser le crâne et de se rendre impur au contact  d’un mort. Le fait que ce qui concerne le nazir et la femme infidèle soient  proches dans cette péricope est pour inciter les hommes (ou les femmes) à ne  pas boire de vin pour éviter de faire une faute très importante et aux  conséquences qui peuvent être très regrettables. 

Ainsi, la Torah introduit le sujet en évoquant la « jalousie » d’un mari à l’encontre  de son épouse. C’est au chapitre V de Bamidbar que, durant 20 versets le  lecteur va assister à une scène pleine de retenue mais pleine de détails  destinés à faire frémir. Dans le Talmud, c’est un traité de guemara tout entier  qui est consacré au thème de la page 1a à la page 48b ! 

Lorsque des bruits arrivent aux oreilles du mari concernant le fait que son  épouse a été vue en compagnie d’un autre homme que lui, l’époux a le droit  d’entamer une conversation avec sa femme et de la mettre en garde.  Cependant, si l’époux a confiance en sa femme et la croit, il n’est pas obligé de  se plaindre au cohen. Si, en revanche, le mari, lui-même et un témoin ou deux  témoins sont en mesure de témoigner que ladite personne avait « une conduite »  plus qu’équivoque, le Cohen devra poser la question à la femme à savoir si elle  reconnaît les faits, auquel cas, elle sera répudiée par son mari et interdite à  l’homme avec lequel s’est produit « l’incident ». En revanche, il existe une  procédure très dure destinée à démasquer la fautive éventuelle : le cohen devra  découvrir la tête de la femme5, puis, si elle s’entête à dire qu’elle est innocente,  elle devra boire de l’eau que lui présentera le cohen dans laquelle il aura effacé  le nom divin6tout en la prévenant que si elle ment, elle peut le payer de sa vie. 

Si, la femme soupçonnée d’adultère se révèle être innocente, le Ciel la  récompensera de diverses façons ainsi, si par exemple elle n’a pas encore eu  l’heur d’être mère elle le sera dorénavant.  

Néanmoins, s’il s’avérait que non content de soupçonner sa femme d’infidélité  le mari s’est, par lui-même rendu coupable de la même duplicité, la femme  même après avoir bu les eaux amères, ne mourra pas. 

Aujourd’hui, où les Cohanim n’exercent plus puisque nous n’avons plus de  Temple, ce cérémonial pour la femme infidèle n’existe pas et, les mœurs se  sont parfois trop distendues, si dans un couple apparaissait telle mésaventure,  il reste encore la possibilité de divorcer d’un commun accord. 

Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו
Etudes Juives

1 – Le mot démarche provient du verbe  » marcher » ou « lalékheth » en hébreu. L’un des nombreux sens  de « démarche » est : manière d’agir. Et, en hébreu, le mot halakha désigne la disposition des lois  concernant un ou plusieurs commandements et la meilleure façon de mettre en pratique.

2 – La puissance de cette bénédiction est, en quelque sorte, diffusée sur l’assistance par l’intermédiaire  des doigts écartés et en oscillant vers la droite ou la gauche, la bénédiction atteint tout le monde.

3 – Berakha = bénédiction au singulier et, au pluriel on dit berakhot. A  » l’état construit » –la bénédiction  des cohanim- on dira birkat donc birkat hacohanim.  

4 – Qu’il y ait de la bénédiction non pas forcément sur la quantité mais sur la qualité. 

5 C’est d’ici que l’on apprend qu’une femme mariée se doit de couvrir sa chevelure. 6 HaShem accepte que Son Nom soit effacé dans le but de faire connaître la vérité et de faire en sorte  que l’époux se calme et que l’harmonie règne dans le couple.