45 % c’est la baisse de la consommation de fruits et de légumes des ménages israéliens sur les quinze dernières années, de 400 kg par an et par habitant à 218 kg aujourd’hui.
Cela n’est pas étonnant si l’on considère que la production agricole israélienne n’a pas bougé depuis plus de 15 ans, alors que la population du pays augmente de 2 % chaque année. L’offre complémentaire est couverte en partie par des recours ponctuels et limités à l’importation,la baisse de l’offre globale entraînant une augmentation vertigineuse des prix vertigineuse sur les dernières années. La réforme passée par le gouvernement précédent à l’initiative des ministres Avigdor Liberman (Finances) et Oded Forer (Agriculture) en 2021 a été torpillée par le puissant lobby agricole de la Knesset.
On est donc face à un marché complètement détraqué, où la population augmente fortement, la production stagne, mais le ministère de l’Agriculture s’entête à appliquer des taxes douanières qui peuvent aller jusqu’à 40 ou 50 % sur des produits de base comme l’oignon, celles-ci représentant une rentrée fiscale de près d’un milliard de shekels par an (toujours le même problème). Inutile par conséquent de s’étonner que les enfants mangent plus de chips que de pommes, que l’obésité et le diabète fassent des ravages, et que les produits ultra-transformés remplacent les fruits et légumes frais dans les repas des familles israéliennes.
Une seule solution, subventionner directement les agriculteurs israéliens pour les aider à améliorer leur productivité et à adapter leurs cultures au changement climatique, et importer largement les produits manquants afin de garantir des prix corrects aux familles israéliennes.
Yaëlle Ifrah est ancienne conseillère parlementaire à la Knesset, experte sur les sujets économiques et en particulier tout ce qui concerne la consommation en Israël.
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