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PARACHA BAMIDBAR 5784 – vendredi 7 JUIN 2024, 1 Sivan 5780

HORAIRES DE CHABBAT
NETANYA – 19h25 – 20h29
JERUSALEM – 20h03 – 20h26
ASHDOD – TEL AVIV – 19h25 – 20h28
PARIS – 21h33 – 22h57
MARSEILLE – 20h58 – 22h11


LE RECENSEMENT 

Le quatrième livre de la Torah est en fait le dernier. En français, ce livre devrait  s’intituler « dans le désert » pour suivre conformément le titre hébraïque et pourtant, il s’intitule les Nombres pour faire allusion au thème central de cette  parasha qui traite du dénombre-ment du peuple à cette occasion, pendant les  pérégrinations du peuple dans le désert après la faute du veau d’or …..  

Pourquoi ce quatrième livre est-il le dernier de la Torah alors que nous disons  tout le temps « hamisha houmeshé Torah » ou pentateuque soit les cinq livres de  la Torah ? C’est parce que le quatrième est le dernier tome et le dernier livre  rapportant les prophéties de Moshé Rabbénou alors que le cinquième livre  appelé en hébreu « Devarim » ou les Paroles et aussi le Deutéronome ce qui  signifie la répétition, rapporte en fait, les discours de Moshé Rabbénou. 

Bamidbar évoque donc la notion d’isolement, de désolation, mais aussi de  parole. Le mot midbar pourrait être lu medaber מדבר. Le sens caché est que D  a choisi pour décor de Sa Parole un décor désertique, aride, neutre. Ceci pour  plusieurs raisons : pour qu’aucun artifice ne s’interpose entre Le Créateur et Sa  créature et que l’homme se retrouve dans son cadre naturel….et un contexte  rigoureux ainsi le nom de D : 86 = אלקים et la nature : הטבע équivaut également  à 86 ce qui nous fait comprendre que dans un cadre de rigueur, un cadre  naturel, on retrouve le Créateur. 

Le quatrième livre du pentateuque commence par le mot vayedaber de la  racine ledaber qui signifie parler et la section de la semaine s’intitule « bamidbar » soit dans le désert mais comme nous venons de le dire, le désert  et la parole ont un lien en commun.  

Dans le livre de Bamidbar, Moshé évoque certains thèmes tels que les  pérégrinations dans le désert, le dénombrement…… Bamidbar dont la valeur numérique est 248 soit רמ״ח évoque le nombre de  mitsvoth positives et les 248 membres du corps humain…. En ouvrant une  parenthèse, le nombre total des mitsvoth est de 613 décomposé en 248  mitsvoth positives et en 365 mitsvoth négatives soit 248 membres du corps  humain et 365 tendons, nerfs etc… 

Les enfants d’Israël brandissent leurs bannières et prennent place autour du  Tabernacle, centre du camp d’Israël où s’élèvera le sanctuaire, résidence de  l’Eternel au sein de Son peuple, et y installer Sa présence. 

En se rangeant ainsi, autour du Mishkan, tel que l’ont fait les douze fils de Jacob  autour du lit du patriarche, au moment où celui-ci s’apprêtait à rejoindre ses  pères, l’image perçue et celle d’une unité : tous se mettre ensemble dans le but  de constituer une entité pour adorer HaShem en véritable congrégation.

En général, il est déconseillé de compter le nombre de personnes présentes  en quelque circonstance que ce soit et ce, à cause du mauvais oeil, pourtant,  Rashi et le Rav Horwitz (le Shlah Hakadosh) soulignent que tel un berger qui  veille sur son troupeau, D aime compter Son peuple à tout moment. Le Rav  Horwitz Yeshayahou Halévy 1558-1630, a en effet, écrit un ouvrage mystique  qui s’intitule Shné Louhot Habrith dont les initiales composent le sigle Shlah).  

Le Shlah compare les personnes chères à des objets de valeur à la recherche  desquels on se trouve toujours et par conséquent les compter reviendrait à  s’assurer qu’aucun d’entre eux ne manque à l’appel…..car chacun des Juifs  composant le peuple juif a une valeur indissociable de celle de tous les autres  Juifs ; de manière à mettre cette importance en exergue, le Saint béni soit-Il  demande à dénombrer le peuple juif. Et c’est pour cette raison qu’il est  question à plusieurs reprises de dénombrement du peuple : à la sortie  d’Egypte, après la faute du veau d’or, et dans le désert, après l’inauguration du  Tabernacle. Il désire montrer à quel point chaque être humain a sa propre  importance, et combien chaque être humain est chéri individuellement. Au  cours de shabbat shekalim a été évoqué le dénombrement (Exode chapitre  30 versets 11 à 16) mais il se fit dans un autre but : celui de constituer un Trésor  public en mettant chacun des enfants d’Israël sur un même pied d’égalité : le  demi shekel. 

C’est en totalisant ces pièces d’un demi shekel que nous saurons combien de  personnes composent le klal Israël c’est-à-dire la communauté d’Israël et non  pas en les comptant nominativement ou individuellement c’est ainsi qu’est  venue l’habitude lors d’une cérémonie de « compter » les gens en égrenant les  mots de certains versets dont on sait qu’ils sont composés de dix mots par  exemple chaque mot représentant une personne. 

Cependant, le dénombrement, ici, est celui des hommes de 20 ans et au-delà  et, les Léviim ne sont pas décomptés. Nous savons que chez les Léviim il n’y  avait pas de limite au service divin et tant qu’un Lévy pouvait exercer ses  fonctions, il était admis à le faire même s’il était âgé de plus de 60 ans. Etant  donné que les Léviim ne possédaient point de terrain à l’instar des autres tribus,  il n’a point été fait de recensement chez eux.  

Dans le Zohar se trouve une liste nominative de chaque mâle et chef de famille  apportant pour chacun une preuve réelle de son appartenance à sa famille. Il  s’agit ici en quelque sorte d’un Etat Civil (selon Rashi). 

Les deux mots accolés : Bemidbar Sinaï, revêtent une double importance car,  étant donné que certaines mitsvot ont été répétées à plusieurs reprises non  pas seulement au Sinaï mais aussi dans les plaines de Moav, le Créateur a la  volonté de signaler que déjà au Mont Sinaï le thème en question avait été énoncé. De plus, tout au long des pérégrinations des enfants d’Israël dans le  désert, le peuple a été gardé, sauvegardé et encadré par le Tout Puissant qui  avait par des prodiges de tous les instants protégé et guidé ce peuple par des  colonnes de feu et de fumée. Cependant, le terme du voyage se rapproche et  le peuple va se trouver confronté à de véritables exigences : il va falloir former  une armée et désigner des tâches pour que chacun connaisse son rôle au sein  de la communauté. 

Le dénombrement va ainsi jouer un rôle dans la structuration de ce peuple au  moment où il va devenir autonome. 

La mitsva du rachat du premier-né est abordé au cours de cette sidra. Le  premier-né a une importance dans la loi mosaïque et ce, même au moment  d’un héritage. A ce propos, nous allons ouvrir une parenthèse : l’appartenance  d’un Juif à son peuple se fait de par la mère : si la mère est juive l’enfant est  juif mais, à propos des héritages, l’appartenance à la tribu est patrilinéaire. 

Isaac fut le premier-né d’Avraham, avec sa femme légitime Sara. Esaü est le  premier-né d’Isaac et ce droit d’aînesse ravi par Jacob a causé de grands  tracas à notre patriarche.  

D. a ordonné à Moïse de compter tous les premiers-nés.  

Le texte de la Torah nous enseigne que chez les Lévis le compte fut de vingt deux mille depuis l’âge d’un mois. Cet âge va servir de base pour le rachat du  premier-né pour lequel la cérémonie de rachat sera fixée à l’âge d’un mois.  Pourtant un fils de Lévi ne sera pas racheté (Lévi ou Cohen ne se rachètent  pas).  

Lors de la faute du veau d’or nous savons que la tribu des Lévi n’a pas pris part  à ce délire provoqué par la peur panique de ce peuple qui, pendant des siècles  fut réduit en esclavage et réduit à être soumis à une autorité, à un chef, et qui,  devant l’absence prolongée de Moïse a cédé à la nécessité absolue et  immédiate de se retrouver dirigé. Pendant ce temps, les autres premiers-nés  d’Israël qui furent sauvés de la dixième plaie mortelle, tournèrent le dos à  l’Eternel pour prendre une part active à la faute du veau d’or. 

Or, les premiers-nés d’Israël devaient être consacrés au Service divin mais plus  après la faute du veau d’or. C’est une des raisons pour lesquelles, l’enfant qui  ne pourra aider les Léviim lors de leur service au Temple devront être rachetés  par un Cohen moyennant la somme de cinq shekels d’argent qui représente le  rachat des premiers-nés après qu’ils aient encouru la peine de mort méritée par  la faute du veau d’or. Rashi nous renseigne au sujet de cette somme : ces cinq  shekels correspondaient à vingt pièces d’argent, somme qui fut versée par les  marchands d’esclaves qui achetèrent Joseph lequel n’était autre que le  premier-né de Rachel……

La sidra de la semaine prochaine : Nasso précède la fête de shavouot au  cours de laquelle on a coutume de lire la meguila de Ruth. 

Pour la fête de Shavouoth qui célèbre le Don de la Torah, certains ne  consomment que des mets lactés et des pâtisseries à base de miel  conformément à l’image que nous avons du pays où coule le lait et le miel ארץ 

ודבש חלב זבת eretz zavat halav oudevash. D’autres consomment des mets  carnés – à base de viande – mais consacrent ne serait-ce qu’un repas pour un  délicieux gâteau au fromage. 

Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו

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