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QU’ENTEND-ON PAR TRADITION ? Caroline Elishéva REBOUH

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En hébreu, on parle de Massorah et/ou de Massoreth de la racine mem-samekh resh qui signifie transmettre, remettre. Ce qui correspond au mot français tradition provenant du latin tradere dont la signification est très légèrement différente : donner, faire passer, livrer d’où trahir.

Cependant, la tradition s’est installée dans le judaïsme justement pour
transmettre les choses/enseignements tels qu’ils sont et ne pas avoir ou ne
pas risquer de les trahir…
Quand cela a-t-il commencé ? Au Mont Sinaï, lorsque la Torah fut donnée au
Peuple juif, furent transmises en même temps la Torah écrite et la Torah orale,
celle-ci complétant la première par des instructions orales pour la lecture, l’écriture
et la compréhension.

Cette loi orale fut transmise de maître à disciple puis, vinrent s’ajouter les
commentaires oraux les uns aux autres, au fil des années, des générations, des
siècles. Lorsque ces commentaires devinrent si nombreux et si importants, un
danger se fit jour : celui de voir disparaître certains d’entre eux.
Apparut un autre grand risque : celui de perdre tout cet héritage intellectuel de nos
pères lors des différents exils c’est ainsi que fut prise la décision par Rabbi
Yéhouda HaNassi de consigner par écrit tout ce qui concernait désormais la loi
orale,
Les académies talmudiques en Babylonie (à Soura et Poumbédita et à Nehardéa)
maintenaient un courant entre elles et celles de Tibériade et Yavné et c’est ainsi
que des consultations avaient lieu fréquemment entre ces centres culturels de
manière à permettre l’échange et l’information. Furent composés des ouvrages
spécialement conçus pour la lecture exacte de la Torah selon la Tradition orale
comme le Tikoune soferim qui présente tout au long de ses pages en face-à-face
une page écrite et non vocalisée comme cela apparaît sur le parchemin de la
Torah et le texte vocalisé et tel qu’il doit être lu et psalmodié réellement.
La question qui se pose est donc de savoir pourquoi le texte de la Torah présente
des « fautes » . En fait il existe pour tous les mots présentant des lettres plus
petites ou inversées, des lettres qui manquent ou sont « ajoutées » des raisons
qui sont apparues à tous les maîtres du Talmud et qui sont consignées dans les
pages de cet ouvrage gigantesque qu’est le Talmud de même, il existe des signes
de cantillation qui apparaissent dans les manuels pour guider le chantre à mettre
l’accent sur un mot ou sur une lettre ou un groupe de mots, selon la tradition
transmise à Moïse et de Moïse à Josué et Josué la transmis aux Anciens
(Zekenim) et ceux-ci aux Prophètes et ceux-ci aux Sages qui siégeaient à la
« Grande Assemblée » (kenesseth haguedolah) jusqu’à ce qu’ils aient tous jugé
plus prudent de tout consigner par écrit pour que : enseignement et tradition
fussent fidèlement transmis.

Il est important de signaler que dans la Tradition (massora ou massoreth) les
explications concernant un accent ou une liaison peuvent contenir des explications
grammaticales poussées pour expliquer une tournure.
Il en est de même pour les ponctuations qui n’apparaissent pas dans le seferTorah mais qui existent dans le texte vocalisé et ponctué de cette manière dans le
« tikoune soferim » on peut distinguer grâce à la massora un daguesh, un
mapik…(qui revêtent donc une grande importance sur le plan grammatical)…
Il existe aussi un autre ouvrage dont le titre est Itour soferim dont la particularité
est qu’y est relevée la présence dans le texte toraïque de la conjonction de
coordination « et » ou la lettre vav devant le mot « aher » à 3 reprises.

Ainsi, il est bon de s’exercer à lire la Torah sur le Tikoune soferim pour savoir faire
la différence entre le « kri » et le « khtiv » (comment lire et comment écrire) et,
souvent cela est inscrit sur les livres comment cela apparaissait originellement.
L’importance de la Massora/Massoreth n’est plus à démontrer car sans la Tradition
il serait, malheureusement inévitable de faire face à des transformations de textes
dénaturant le texte et la volonté d’HaShem.

En tous temps il fut recommandé à nos patriarches de veiller farouchement à
conserver langue, patronyme et vêtement. C’est pourquoi il est très important de
ne pas changer ou de ne pas modifier les noms de famille, de ne pas s’assimiler
pour ne pas perdre notre identité et de conserver l’exercice de la langue…

Caroline Elishéva REBOUH

Ashdodcafe.com
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