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Le ministère des Finances demande à l’OCDE d’intervenir en Israël pour manque de concurrence bancaire

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Fortes tensions entre la Banque Centrale d’Israël et le ministère des Finances.
Le Ministère a demandé à l’OCDE d’auditer la compétitivité des banques en Israël dans le cadre du rapport semestriel que l’organisation prépare habituellement et ce, sans en informer la Banque Centrale d’Israël.
En toile de fond : les bénéfices records réalisés par les banques israéliennes.
Le Gouverneur Amir Yaron : “ce n’est pas le moment ; cela ajouterait des risques au système en temps de guerre”.

Confrontation difficile entre le ministère des Finances et la Banque Centrale d’Israël.
La Banque a en effet demandé à l’OCDE, l’un des organismes économiques les plus respectés au monde,  de ne pas publier un rapport spécial portant sur l’état de la concurrence au sein du système bancaire et des institutions financière, alors que le ministère des Finances l’avait demandé à l’Organisation.

Depuis deux ans, l’OCDE, qui compte les 35 économies les plus avancées au monde dont Israël, produit des rapports approfondis portant sur différents pays et sur un sujet précis.

Pour ce faire, l’Organisation consulte les ministères des Finances des pays en question sur le sujet que ces derniers souhaitent examiner.

Ainsi, de hauts responsables du ministère des Finances ont demandé cette année à procéder à un examen sur le degré de compétitivité du système bancaire et des institutions financières en Israël.

Il est de renommé, que l’actuel ministre des Finances, Bezalel Smotrich, et la commission des finances de la Knesset, dirigée par le député Moshe Gafni, estiment que les banques réalisent d’énormes bénéfices notamment en raison des différences de taux d’intérêt pratiqués sur les prêts et les épargnes de leurs clients, mais aussi des différentes commissions bancaires facturées.

La Banque Centrale d’Israël a fermement condamné les initiatives du ministère des Finances et du Comité des Finances, estimant qu’un tel audit relevait de ses fonctions et court-circuitait son indépendance, tandis que le Ministère estime justement qu’il n’a pas besoin de l’aval de la Banque dans le choix du sujet et qu’en l’occurrence, ce-dernier dépend précisément de ses prérogatives ; il a d’ailleurs récemment entrepris des mesures dans ce domaine.

Rappelons que précédemment, ledit ministère avait réussi à faire voter par la Knesset un impôt spécial – à l’instar de ce qui est pratiqué dans différents pays membres de l’OCDE – portant sur les bénéfices énormes réalisés par les banques, impôt représentant plusieurs milliards de shekels, qui permettrait notamment de résorber le déficit budgétaire de l’État.

Lorsque le gouverneur de la Banque Centrale d’Israël, le professeur Amir Yaron, a eu vent de l’initiative du ministère des Finances auprès de l’OCDE et la proposition d’examiner la question de la concurrence bancaire cette année, il a immédiatement pris attache avec le secrétaire général de l’Organisation, ainsi que de ses hauts responsables et leur a demandé de rejeter catégoriquement la demande du Ministère, affirmant que ce n’était pas le moment, dans un contexte de guerre, d’examiner l’activité et la compétitivité des banques en Israël.

Un haut responsable du ministère des Finances estime “que la Banque Centrale d’Israël ne souhaite pas que la question du manque de compétitivité soit débattue, car cela mettrait en lumière les échecs de sa gestion du système bancaire”.

La Banque Centrale d’Israël a, sans grande surprise, complètement rejeté cette affirmation et attesté qu’elle accepterait en temps normal, et non en temps de guerre, tout examen économique, et à plus forte raison venant de l’OCDE,  pouvant améliorer le bien-être des citoyens.

Elle estime qu’en ces temps de guerre, le système financier traverse l’une de ses épreuves les plus difficiles et qu’il s’agit d’une période particulièrement éprouvante et complexe pour le pays et pour les banques. Le rôle de la Banque Centrale d’Israël est de veiller à la stabilité de l’Économie et du système financier, même à l’heure actuelle, mais ce n’est certainement pas le moment de procéder à des audits de ce-dernier, selon la BCI.

Un responsable de la Banque Centrale d’Israël a déclaré que “la stabilité est un atout stratégique de l’État d’Israël et une composante nationale de l’État ; elle est trop importante pour qu’un audit soit effectué en temps de guerre”.
“En effet, les pays où le système financier est déstabilisé, que D.ieu nous en préserve, subissent des dégâts durables, or, ces initiatives populistes, à plus forte raison en temps de guerre, sont de nature à déstabiliser le système bancaire”.

La Banque centrale a tenu à souligner que sa demande aux dirigeants de l’Organisation n’est pas d’annuler l’audit prévu, mais seulement de reporter l’examen, lorsque le calme sera revenu dans la région.

La Banque a également rappelé qu’elle avait récemment pris de nombreuses mesures importantes visant à accroître la concurrence et que ces réformes devaient mûrir sur le terrain pour se faire ressentir au cours des années à venir.

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