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Dans la communauté hassidique Habad, le dernier jour de Pessah est organisé un repas (séôudat mitsva) dédié au Mashiah « séôudat Mashiah » qu’institua le  Baâl Shem Tov pour perpétuer le fait que nous attendons tous la révélation du  Messie en accord avec la prophétie d’Isaïe chapitre XI versets 1 à 9. 

Cependant, cette communauté n’est pas la seule à trouver une dimension  messianique à cette fête de pèlerinage qu’est la commémoration de la Sortie  d’Egypte et trouver un lien avec le patriarche Jacob… 

La séphira (de l’arbre de vie ou Etz HaHaïm) est TIF’ERETH ou magnificence.  Nous avons vu lors de Hanouka et de Pourim que ces deux célébrations étaient  en lien avec les patriarches d’Abraham et Isaac, comment Pessah se rattache t-elle à Jacob ?  

En fait oui, il s’agit de la libération du peuple portant le nom d’Israël soit Jacob.  C’est aussi en cette sortie d’Egypte que « les bené Israël » sont devenus le « Am  Israël » 

Ce qui reviendrait à dire en quelque sorte que tout cet esclavage, toutes ces souffrances ont servi à forger un peuple robuste qui a fait mûrir les enfants de  Jacob-Israël en un peuple fort prêt à aller dans le sentier creusé par Jacob pour  lequel Seul HaShem compte YASHAR E-L youd-shine-resh alef-lamed….  Yashar : droit vers HaShem… 

C’est la même métaphore qu’ont utilisée les Sages d’Israël lorsqu’en utilisant  l’anagramme des 4 épouses de Jacob, ils en ont déduit que les noms de Rahel,  Léa, Bilha et Zilpa formaient le nom d’une enclume ou d’un outil très fort (barzel  nom générique) dans lequel le peuple fut formé pendant ce temps où Israël  était hors de sa terre. 

Yaakov avinou est un homme plein de rahamim (miséricorde) mais il a aussi  un attribut de plus qui le caractérise d’après la Kabala, et, c’est la magnificence  (tif’éreth)…. Yaakov est né à Pessah ce qui a permis à nos Sages de conclure,  que Yaakov est le personnage qui se rattache à Pessah !!! Et c’est donc à  Pessah que les descendants de Jacob sont désormais un peuple : LE peuple  d’Israël !!! 

Pessah en dehors de la libération, en dehors du fait que les descendants de  Jacob ont changé de caractère : d’Hébreux dotés de lois qu’ils connaissaient  et qu’ils appliquaient sans qu’elles n’aient été « officiellement entérinées »  comme LOIS DU PEUPLE JUIF ces descendants de JACOB ou ces  descendants d’ISRAËL sont devenus un PEUPLE, le PEUPLE D’ISRAËL avec  une terre en devenir, une LOI (la TORAH), un ROI (DE L’UNIVERS) et une  langue. 

La Haggada de Pessah est articulée sur 4 pôles que l’on retrouve au long de  ce récit dont Moïse est absent car la priorité est bien de faire comprendre aux  Juifs ainsi qu’au monde entier que la Libération du Peuple Juif a eu lieu grâce aux prodiges et aux miracles et à la force qu’a employés HaShem LUI SEUL et  personne d’autre. 

Les 4 pôles évoqués plus haut sont les 4 coupes, les 4 questions, les 4 fils, les  4 verbes employés pour annoncer la libération d’Egypte. 

Le texte de la haggada nous enseigne, que ce soir de seder, nous abordons  un degré un peu plus immatériel : nous allons lire ces 4 verbes qui font allusion  aux quatre façons d’envisager la guéoula :  

והוצאתי – והצלתי – וגאלתי – ולקחתי  

Les Sages différencient les verbes ci-dessus de la façon suivante : les trois  premiers verbes : vehotséti, vehitsalti, vegaaleti, se rapportent à la sortie  d’Egypte, à la fin de l’esclavage, et à la libération, et ces trois verbes, sont  symbolisés par les 3 matsot shemouroth du seder, et en même temps aux trois  « catégories » d’Israël : Cohen, Lévy, et Israël, tandis que le quatrième verbe,  se rapporte au matan torah (le don de la Torah). Et c’est pourquoi nous buvons  du vin, dont la saveur rappelle la saveur de la Torah… et les quatre coupes de  vin rappellent donc l’ensemble de la guéoula. 

Or, quelles sont les étapes spirituelles qui ont permis à ce peuple qui vécut 210  ans dans un pays du plus haut niveau d’impureté ? Ils ont dû opérer un grand  remaniement, et se reprendre en main totalement, pour perdre les habitudes  qui s’étaient incrustées en eux ; ce travail intense qu’ils firent sur eux-mêmes,  leur permit d’accéder aux deux premiers degrés, l’un sur le plan spirituel, et  l’autre sur le plan physique, et devenir proches, ainsi, de la pureté dans leur  conduite et leur pensée. Ceci leur permit d’accéder au troisième niveau :  devenir un peuple saint (goy kadosh) ; et c’est alors, qu’ils furent prêts à  recevoir la Torah, qui est le quatrième échelon. 

Toujours dans la Haggada de Pessah, on commence par analyser les réactions  de 4 sortes de personnes, telles que le rashâ ou impie, qui est représenté  comme celui qui n’a cure de tout ce rite, parce qu’il s’y sent étranger par faute  de savoir. Puis, il sera question du Hakham (le savant), qui, normalement doit  accomplir son devoir didactique en ce soir de seder, car Pessah est une fête  dont la portée est immense sur les générations, et surtout celles à venir. Puis,  il est question de la personne qui ne sait rien et il faut aller au-devant de ses  questions. Puis il est question de celui qui ne sait pas même poser de  questions, et pour lesquels il est nécessaire de disserter le soir du seder sur  les trois éléments principaux du cérémonial, sans quoi nous n’aurions pas  rempli notre devoir. Ceci est si important, que quiconque n’a pas la possibilité  de dire toute la haggada, doit tout au moins s’acquitter du devoir d’évoquer le  sacrifice pascal (segoulath Israël : différenciation d’Israël d’entre les autres  nations).

Lorsqu’à Pessah on pose 4 questions, c’est parce que chacune des questions  nous remet en cause avec notre histoire, et les royaumes dont D nous a  libérés : les Mèdes (Babel), les Perses, les Grecs et les Romains. Cette  libération a frappé nos ennemis de 4 façons différentes, en s’adressant à  chaque royaume d’après le langage qui lui est propre. Ces questions et les  quatre coupes de vin, sont également en rapport avec ces quatre niveaux de  rédemption.  

L’enseignement rabbinique en plein accord avec la foi juive en le Mashiah qui  doit venir à la fin des temps, nous inculque que lorsqu’HaShem le décidera et  que le « Goël » (libérateur /rédempteur) se dévoilera, nous n’aurons plus à fêter  Pessah et les autres solennités de la Torah, en revanche, nous continuerons à  nous réjouir lors de Hanouka et Pourim. Cette année, avec cette guerre de  « haravoth barzel » (glaives de fer), nous croyons d’une foi forte que très bientôt  nous pourrons voir le Beith HaMikdash se dresser fièrement sur le Mont du  Temple et que nous aurons la joie de voir la Gloire d’Israël malgré la Haine des  nations contre nous. 

Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו
Etudes Juives

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