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El Al, et le scandale continue, par Rony Hayot

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Aujourd’hui le 11 février 2024, j’accompagne une amie à l’aéroport Ben Gourion pour un vol EL AL.

Le vol part à 17H00, nous arrivons à l’aéroport à 14H00.

Pour ceux qui ne sont pas habitués aux vols El Al, je précise que cette compagnie réunit tous les passagers de toutes les destinations et de tous les horaires, sur une seule et même queue et sur une seule et même série de Comptoirs.

Première queue, contrôle de sécurité pour l’enregistrement des bagages, 1 heure d’attente, salle surchauffée, on étouffe, problème de clim ? Personne ne sait.

Deuxième queue, enregistrement des bagages, rebelotte, 1 heure de queue, les voyageurs commencent à s’énerver, les personnes âgées sont fatiguées, les enfants sont excités, les gens ne comprennent pas ce qu’il se passe, et tout le monde attend.

Ces queues ont cela de particulier, c’est qu’elles ne sont pas statiques, on vous fait parcourir des centaines de mètres en zigzag avec bagages, sacs, chariots, valises à roulettes, enfants, personnes âgées, et tout le reste. Si vous croyez vous reposer un peu pendant ce circuit infernal, vous vous trompez lourdement, pas de repos pendant cette course au contrôle ou cette course à l’enregistrement. (Voir la photo du bétail en partance)

Et puis surprise, la désorganisation est telle, que l’on commence à appeler par haut-parleur, les voyageurs pour les destinations qui doivent fermer les vols. Du coup on voit passer les retardataires devant tout le monde, les gens s’énervent, en ont assez, ils voient que leur heure limite d’embarquement s’approchent et ils n’ont toujours pas enregistré les bagages.

Au bout de deux heures de circuit, nous voilà arrivés au point d’enregistrement des bagages, mais pas arrivés au bout de nos surprises. Nous sommes face à un type déguisé en pilote, avec de belles épaulettes et trois barrettes dessus, il nous expédie des ordres : « vous, mettez-vous là. Vous, ne passez pas par là. Vous, n’avancez pas… » Nostalgique de sa période militaire, il a oublié qu’il s’adressait à des clients.

Mais d’un coup, je m’étouffe en découvrant qu’une bonne partie des comptoirs d’enregistre-ment d’EL AL sont tout simplement fermés (Voir la photo). Manque de personnel ? Heure de pose ? Qu’importe, les clients attendront…

OUFFF !!! Les bagages sont enregistrés. Sur la carte d’embarquement remise au comptoir, on découvre qu’il débute à 16 h 05. Il est 16 h et nous avons encore la troisième queue à passer, celle du contrôle de sécurité des bagages cabine et du passage aux rayons x. Arrivés à cette ultime et dernière souffrance nous découvrons qu’elle est aussi importante que les deux précédentes et que mon amie risque d’arriver bien après le départ de l’avion. Nous nous adressons à l’hôtesse d’accueil qui gère les files d’attente de la sécurité en lui expliquant que l’embarquement est proche et que nous ne pouvons pas faire la queue, elle répond sèchement que cela ne la concerne pas puisque qu’elle ne s’occupe que de sécurité.

Cela ne vous surprendra pas de savoir que ce sont les passagers, eux même, qui ont laissé passer mon amie. L’hôtesse, complètement dépassée, fatiguée, usée, blasée, nous a laissé prendre nous-même les choses en main.

Mais après plus de deux heures de parcours du combattant, il fallait rejoindre la porte d’embarquement. Adieu le Duty Free et les petits achats plaisir, adieu le petit café pour se détendre, adieu la joie du départ en vacances… Le voyageur a été le colis que l’on a utilisé pour économiser au maximum les dépenses, pas de personnel, pas de considération, pas d’égards. Nous avions le sentiment, depuis notre arrivée à l’aéroport et jusqu’à l’embarque-ment, que le passager EL AL était un produit à rentabiliser au maximum. Et ce produit, vu les prix des billets en ce moment, était très rentable.

La façon dont EL AL a traité ses clients pendant la période Covid, annulations, rembourse-ments, avoirs… ne leur a pas suffit pour comprendre que cette compagnie est devenue une vraie plaie pour les passagers. Maintenant ils remettent ça de façon scandaleuse.

Une compagnie aérienne connait en amont et longtemps avant, les taux de remplissage des vols, le nombre de personnes qui voyagent par vol, la queue prévisible, à quelle heure et combien de temps. Si le client est important pour la compagnie, elle prévoit les choses et s’organise pour éviter les malaises. Si la compagnie se fout du client, si pour elle le chiffre et la marge passent avant son confort, alors elle ne prévoira aucune solution en cas d’affluence et laissera ce fameux voyageur se débrouiller comme il peut.

Je vous parle d’une compagnie privée, qui pratique des prix très élevés, en surfant sur la vague du patriotisme. Nous devons à tout prix, faire ouvrir les yeux des dirigeant de cette compagnie, pour qu’ils comprennent que :

« Les compagnies low-cost font tout pour faire oublier qu’elles sont low-cost, pendant que d’autres compagnies font tout, pour que leur client pense que c’est lui le low-cost ».

Aujourd’hui j’ai pu voir de mes propres yeux de véritables « Pigeons voyageurs ».

Rony Hayot pour Ashdodcafe.com

Journaliste – 66 ans, vit à Bet Shemesh en Israël.
Co Fondateur du mouvement citoyen Nikion Kapaim.
Chargé des dossiers sur la pauvreté et le gaz

Ashdodcafe.com
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