PARACHAT MISHPATIM 5784 – vendredi 9 février 2024, 30 Ch’vat 5784, Roch Hodech Adar alef, 125ème jour de guerre
HORAIRES DE CHABAT
NETANYA – 17h00 – 18h00
JERUSALEM – 16h40 – 17h59
HAIFA – 16h59 – 17h59
EILAT – 17h04 – 18h02
ASHDOD – TEL AVIV – 17h02 – 18h01
BEER SHEVA – 17h02 – 18h01
PARIS – 17h42 – 18h51
MARSEILLE – 17h42 – 18h46
LOS ANGELES – 17h12 – 18h11
MIAMI – 17h52 – 18h46
NEW YORK – 17h05 – 18h07
Ce soir et chabat, nous célébrons le 2ème jour de Roch Hodech Adar alef (ou Adar I)
Demain, à la synagogue, nous sortirons deux livres de la Tora, le premier pour lire la sixième paracha du livre de Chemot, MICHPATIM, le second pour lire le passage lié à Roch Hodech.
Dans le calendrier hébraïque qui est à la fois lunaire et solaire, les mois selon le cycle lunaire étant de 29 ou 30 jours tandis que les mois du cycle solaire sont de 30 ou 31 jours il s’en suit une différence de jours entre l’une et l’autre année, c’est pourquoi dans un cycle solaire de 19 années, à raison de 7 fois par cycle, le calendrier hébraïque constate l’ajout d’un mois supplémentaire de Adar : on a ainsi un adar alef ou rishon et adar beth ou shéni (ou encore « véadar »).
PARACHAT MISHPATIM 5784
DONNER LA PREFERENCE A SON ENNEMI
Après la sidra de Yihro où nous avons reçu le Décalogue, nous abordons les premières lois du code civil et pénal et les Sages soulignent qu’en réalité ces 53 mitsvoth édictées au long de cette sidra vient expliquer le décalogue.
Les Sages et Rashi en tête dans la Méhilta s’interrogent à propos de la première loi qui ouvre cette péricope : pourquoi y est-il question tout d’abord des esclaves ? Et pour quelle raison le maître de l’esclave juif doit-il lui percer l’oreille et y mettre un anneau ?
La paracha de Mishpatim fait suite à celle de Yitro. C’est aucun doute pour cela que la sidra commence par Veéléh hamishpatim. Rashi fait ainsi remarquer que la conjonction VE se trouve là de manière à signifier que les préceptes qui sont contenus dans Mishpatim font suite à ceux contenus dans le Décalogue.
La première loi a trait à l’esclave hébreu. Il s’agit de quelqu’un qui ne peut rembourser ses dettes et qui, s’engage à servir son débiteur pour voir s’effacer sa dette. De cette loi en découleront d’autres comme le spécifiera ensuite la guemara dans le traité de kidoushine. Ainsi, si un homme doit servir, son maître doit obéir à des lois précises pour qu’il ne soit pas tenté de profiter de son statut de maître : les meilleurs mets seront servis à l’esclave et, au bout d’un certain temps, lorsque sera observée l’année shabbatique, il sera relaxé sauf si de sa propre volonté il effectuait le choix de continuer à servir son maître.
Un autre aspect du droit est présenté ici : celle de la responsabilité civile et, les répercussions qui peuvent se projeter à cause d’un manque ou d’un refus de voir l’implication dont il est question dans chaque cas. De même que dans le Décalogue il existe un fil conducteur verticalement et horizontalement reliant D à Ses créatures et les créatures à leur Créateur mais aussi les créatures entre elles, ici, des liens sont tissés encore horizontalement entre les créatures humaines pour les rendre responsables et solidaires entre elles mais aussi toutes les créatures sont fondues en une entité dotée de plusieurs facettes : chaque être est une facette et chaque mitsva en est une autre la Torah est un macrocosme composée de microcosme tout comme le peuple juif est un macrocosme composé de microcosmes. Plus les microcosmes se perfectionnent et plus l’entité qu’ils constituent est parfaite.
Mishpatim est donc, non seulement un énoncé de lois mais aussi un code de conduite sociale pour que les actions soient engagées particulièrement pour l’intérêt général.
La loi du talion énoncée aussi dans ces chapitres, fut mal interprétée par les nations qui en ont déduit qu’un dommage physique causé à un tiers devra être dédommagé par violence physique alors qu’en réalité le dédommagement devra venir en compensation du dommage causé par la perte d’un organe ou d’un membre et donc du manque à gagner désormais au prorata de la durée temporelle.
L’aspect humain, c’est-à-dire, du souci de l’autre ne doit jamais être sublimé par la loi ainsi un pauvre qui n’aurait pas de quoi se couvrir en dehors du manteau qui lui aura été saisi par suite de son vol : on lui rendra son manteau du soir au matin pour qu’il puisse s’en couvrir et ne pas souffrir du froid la nuit venue !!!
Les Tables de pierre (« Tables de la Loi ») sont deux (l’une pour les devoirs de l’homme vis-à-vis de son Créateur et l’autre pour les devoirs de l’homme vis-à-vis de son prochain) elles n’en forment qu’une seule en réalité, car l’homme, bien qu’il ait des devoirs envers D il en a aussi envers son prochain et l’un ne doit pas faire oublier l’autre, l’homme ne pouvant être « tsadik » que s’il remplit ses obligations vis-à-vis de D et également vis-à-vis de l’homme : un homme qui passerait son temps à prier et à étudier sans consacrer de temps à sa communauté ne pourrait à aucun moment être « complet ». Ainsi, la première des dix paroles est-elle l’affirmation de la divinité qui a libéré Son peuple et, la première loi de « mishpatim » est la loi concernant la libération de l’esclave. Pourquoi l’esclave doit avoir l’oreille poinçonnée d’un anneau ? C’est parce qu’il a entendu « TU NE VOLERAS PAS » au Sinaï et qu’il a volé malgré tout.
Rabbi Yaakov ben Asher donne à cette parasha des signes : le mot « mishpatim » est l’acronyme dit-il d’un principe inévitable en droit ainsi en hébreu מצווה שיעשה פשרה טרם יעשה משפט c’est-à-dire que le juge ordonne de faire un compromis avant de procéder à un jugement.
Le Maharal de Prague enseigne dans son ouvrage « Gour Arié » que bien que le Décalogue ait été gravé sur deux tables, leur importance est égale et pour cela il s’appuie sur le fait que lorsqu’à trois reprises la Torah parle des 2 boucs émissaires : il aurait suffit que le mot fût au pluriel pour que l’on comprenne qu’il s’agissait de deux boucs si donc le texte insiste sur le fait qu’il est question de deux boucs c’est pour t’enseigner qu’ils sont identiques en genre, en poids en apparence.. En conséquence, il convient de comprendre que les lois concernant D sont tout aussi importantes que celles concernant l’être humain. Le Maharal se pose encore la question de savoir pour quelle raison enseigne-t-on que la « Première Parole » équivaut à la première loi contenue dans cette parasha et pourquoi l’esclave juif doit être libéré au terme de sept années ? Il répond à ces interrogations de la manière suivante : le monde a été créé par D au moyen de 10 paroles et chacune de ces paroles correspond à l’une des 10 gravées sur les Tables de pierre et, pour ce qui est des lois concernant l’homme vis-à-vis de son prochain, le cycle de la nature est basé sur le chiffre 7 et l’homme a été créé le sixième jour pour profiter du septième qui est le jour de repos, de liberté et de délices. Ainsi, l’homme réduit à l’esclavage pourra, la septième année être libéré de son état d’esclave, tout comme le peuple juif est devenu libre après avoir été libéré de l’esclavage en Egypte.
Dans la sidra de Hayé Sara, nous retrouvons des allusions au décalogue car la Tora nous raconte que le serviteur d’Abraham : Eliezer Damessek offrit des bijoux à Rebecca. Rashi s’interroge : quelle importance ce cadeau revêt-il pour que la Torah prenne la peine de détailler le poids et la sorte de bijoux ? Il eut été suffisant d’écrire qu’il a donné des bijoux à la jeune-fille ! Mais, le Sage de Troyes trouve une explication : la boucle d’or que le serviteur remet à Rebecca est une allusion à l’offrande du Mahatsith HaShekel (notre péricope est en général lue pour « shabbat shekalim ») et, quant aux bracelets, Rashi analyse ainsi 2 bracelets ce sont les 2 tables de pierre et leur poids est une allusion aux 10 paroles ! A ce propos d’ailleurs, le Maharal rappelle que le DECALOGUE ne fut en réalité qu’une seule émission verbale qui s’est ensuite diffusée en 10 préceptes pour permettre à l’intelligence humaine de saisir le message car tout cet enseignement tourne autour de l’entité : les deux tables n’en sont qu’une et les 10 paroles n’en sont qu’une.
Chapitre XXIII verset 5 :
כי-תראה חמור שונאך רובץ תחת משאו, וְחָדַלְתָּ, מֵעֲזֹב לוֹ–עָזֹב תַּעֲזֹב, עִמּוֹ.
Si tu vois l’âne de ton ennemi succomber sous sa charge, garde toi de l’abandonner; aide-le, au contraire, à le décharger.
Voici un précepte qui peut surprendre car, lorsqu’on a un ennemi, c’est qu’il y a une raison majeure pour arriver à détester quelqu’un ! Pourquoi la Torah exige-t-elle d’aider mon ennemi ? Ceci est un cas où seul entre en jeu l’ennemi et soi-même : HaShem te demande de sublimer tes sentiments contre cet homme que tu n’aimes pas et cours l’aider pour que la bête ne souffre pas et, que se passe-t-il si devant toi deux bêtes sont écrasées par leurs charges et les maîtres en sont ton ami et ton ennemi ? HaShem te demande d’aider d’abord ton ennemi puis ton ami pour que tes sentiments ne t’asservissent pas et que tu ne cèdes pas devant ton penchant naturel ni devant le yetser harâ (le mauvais penchant).
En conclusion l’homme se retrouve souvent devant un choix à opérer et, si souvent la Torah conseille d’opter pour quelqu’un de proche, ici, davka (justement), il faut aller secourir celui devant lequel s’esquivent nos sentiments.
La parasha de Mishpatim fait suite à celle de Yitro. C’est aucun doute pour cela que la sidra commence par Veéléh hamishpatim. Rashi fait ainsi remarquer que la conjonction VE se trouve là de manière à signifier que les préceptes qui sont contenus dans Mishpatim font suite à ceux contenus dans le Décalogue.
La première loi a trait à l’esclave hébreu. Il s’agit de quelqu’un qui ne peut rembourser ses dettes et qui, s’engage à servir son débiteur pour voir s’effacer sa dette. De cette loi en découleront d’autres comme le spécifiera ensuite la guemara dans le traité de kidoushine. Ainsi, si un homme doit servir, son maître doit obéir à des lois précises pour qu’il ne soit pas tenté de profiter de son statut de maître : les meilleurs mets seront servis à l’esclave et, au bout d’un certain temps, lorsque sera observée l’année shabbatique, il sera relaxé sauf si de sa propre volonté il effectuait le choix de continuer à servir son maître.
Un autre aspect du droit est présenté ici : celle de la responsabilité civile et, les répercussions qui peuvent se projeter à cause d’un manque ou d’un refus de voir l’implication dont il est question dans chaque cas. De même que dans le Décalogue il existe un fil conducteur verticalement et horizontalement reliant D à Ses créatures et les créatures à leur Créateur mais aussi les créatures entre elles, ici, des liens sont tissés encore horizontalement entre les créatures humaines pour les rendre responsables et solidaires entre elles mais aussi toutes les créatures sont fondues en une entité dotée de plusieurs facettes : chaque être est une facette et chaque mitsva en est une autre la Torah est un macrocosme composée de microcosme tout comme le peuple juif est un macrocosme composé de microcosmes. Plus les microcosmes se perfectionnent et plus l’entité qu’ils constituent est parfaite.
Mishpatim est donc, non seulement un énoncé de lois mais aussi un code de conduite sociale pour que les actions soient engagées particulièrement pour l’intérêt général.
Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו
Ashdodcafe.com
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