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Selon le Contrôleur de l’État, un changement de politique économique s’impose en Israel au vu des nouveaux défis

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Matanyahu Engelman, actuel Contrôleur de l’État, recommande dans son dernier rapport de réévaluer l’objectif actuel d’inflation de la Banque Centrale d’Israël, au regard des changements économiques en Israël et dans le Monde.
Il pointe du doigt le fait que le ministère des Finances ne dispose pas d’un plan d’urgence en cas de poussée inflationniste.

Il a également dénoncé le fait que les banques ont fait leurs choux gras de l’augmenta-tion des taux d’intérêt.

Est-ce que l’objectif d’inflation fixé en Israël par la BCI – Banque Centrale d’Israël – de 1 % à 3 % par an sera modifié pour la première fois en 20 ans ?

C’est en tous cas ce que le contrôleur de l’État Matanyahu Engelman préconise, en tenant compte des changements survenus dans l’environnement économique en Israël et dans le Monde, notamment en termes d’Inflation, au sortir de la crise de Covid-19.

Cette recommandation se fait dans un contexte où l’inflation dépasse l’objectif fixé par le Gouvernement depuis un certain temps.

Dans le cas où sa recommandation serait suivie et si effectivement l’objectif est modifié, l’impact sur les calculs du budget de l’État et de toutes les entreprises sera conséquent.

Entre août 2022 et janvier 2023, le Bureau du Contrôleur de l’État a examiné le niveau de préparation des différents organismes du pays face à une flambée d’inflation.

Il a ainsi audité au sein de la BCI la division de recherche et de supervision des banques, mais aussi la Division du comptable général au sein du ministère des Finances, ou encore la division du Budget et la division de l’Économiste en chef.

Il a complété son étude en effectuant des contrôles de la Caisse Nationale d’Assurance, du Bureau Central des Statistiques et du Conseil Économique National.

En ressort qu’entre 2003 et 2022, l’inflation a oscillé entre 1.90 % et 3.90 % avec une forte poussée en 2022, année au cours de laquelle elle a grimpé à 5.30 % ; une tendance similaire à celle observée partout dans le monde.

En 2022, la division budgétaire du ministère des Finances et la division de recherche de la BCI ont suivi et examiné les évolutions macroéconomiques et économiques en Israël, et sur l’ensemble du Globe, en mettant l’accent sur les conséquences de la hausse de l’indice des prix à la Consommation.

Pour autant, il a été décidé de ne pas préparer de plan d’urgence en cas de forte poussée inflationniste, ces organes estimant qu’un plan d’urgence n’est pas nécessaire car aucune flambée d’inflation anormale n’a été observée en Israël.

Est donc acté, que les Finances ne disposent pas de plan d’urgence portant sur des mesures fiscales destinées à faire face à une flambée d’inflation.

En 2017, la division de l’Économiste en chef du ministère des Finances avait tablé qu’une augmentation de 1 % de l’indice des prix à la Consommation entraînerait une augmentation des dépenses de l’État d’environ 2.5 à 2.9 milliards de shekels par an.

Dans le même temps, les recettes de l’État augmenteraient de 1.8 milliard de shekels.

Autrement dit, une augmentation de 1 % dudit indice augmenterait le déficit annuel du budget de l’État d’environ 0.7 à 1.1 milliard de shekel.

Toutefois, au moment de l’audit, la Division n’avait pas préparé d’examen actualisé concernant le devenir des recettes de l’État par rapport à l’inflation.

De même, les Finances n’ont aucune prévision concernant l’effet de l’inflation sur le déficit public, malgré les augmentations significatives survenues dans l’indice des prix à la Consommation de 2.80 % en 2021 d’environ 5.30 % en 2022.

Pour ce qui est des banques, la hausse du taux Directeur en réaction au retour de l’inflation leur profite à court terme, compte tenu de l’augmentation des intérêts perçus, mais pourrait avoir un effet négatif sur elles en raison de l’augmentation du risque de défaut de paiement des emprunteurs.

Au cours des années 2021 et 2022, il y a eu une augmentation significative des taux d’intérêts moyens, tandis qu’ils étaient en baisse en 2019 et 2020.

Cette augmentation est la conjonction de l’inflation et de l’augmentation du taux Directeur de la BCI.

Le Contrôleur a également observé ce qui est régulièrement dénoncé par la Presse, à savoir que, tandis que l’augmentation du taux Directeur est intégralement répercutée sur les emprunts bancaires, elle n’était répercutée qu’à 60 % sur la rémunération des épargnes en août 2022, ce qui a également contribué à l’augmentation significative des bénéfices des banques.

Tandis qu’entre avril et décembre 2022, le taux Directeur est passé de 0.35 % à 3.25 %, la rémunération des DAT 3 mois n’est passée que de 0.06 % à 1.55 %.

Pour ce qui est des Finances et du devenir de l’inflation, le Contrôleur leur recommande de préparer des plans économiques pour le Gouvernement, mais aussi les différents départements du ministère des Finances et de la BCI, en prêtant attention aux recommandations des organismes internationaux compétents, tels que l’OCDE.

Il recommande entre autres d’examiner des mesures fiscales complémentaires et ciblées afin d’aider les entreprises et les ménages qui ont été durement touchés par la hausse de l’inflation, ainsi que de prendre des mesures de resserrement budgétaire qui permettront d’éviter une spirale inflationniste.

Le Contrôleur recommande également que le Comptable gouvernemental répertorie tous les engagements et participations du Gouvernement tout en surveillant l’étendue des engagements actifs liés à l’indice des prix à la Consommation, la méthode d’indexation de l’engagement et le flux de croissance attendue des paiements suite à une forte augmentation de l’indice des prix à la Consommation.

Il est également recommandé que le Comptable élabore une politique claire et relative aux différents types de missions, prévoyant la gestion des risques découlant des expositions budgétaires et des missions attachées aux différents indices.

Enfin, le Contrôleur d’État recommande également que le Contrôleur des banques au sein de la BCI continue d’oeuvrer de telle sorte à ce que les taux de rémunération des dépôts bancaires évoluent conjointement avec le taux Directeur, de sorte que l’écart de taux d’intérêts dans les banques diminue au profit des clients.

Arnaud Sayegh
Avec l’aimable autorisation de KNE
Services bancaires privés
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