Je vais certainement soulever une des questions les plus tabous pour les juifs dans le monde d’une part et pour les israéliens non juifs de l’autre.
Depuis le 7 octobre je vois défiler sur les réseaux sociaux, les chaînes de télé, les radios, les journaux, des dizaines de témoignages de héros d’Israël non juifs. Les Bédouins, Druzes, musulmans, chrétiens et les autres qui ont sauvé des centaines d’israéliens le 7 octobre 2023.
Par leur patriotisme, leur humanisme, leur solidarité, leur courage, ils n’ont pas réfléchi à eux, ni à leurs intérêts personnels, ils ont accouru le plus vite possible pour la patrie, la nôtre à tous, Israël. Ils ont, pour beaucoup, perdu la vie, ont été blessés, torturés, kidnappés… Aujourd’hui nous les voyons se battre dans toutes les unités de Tsahal, ils sont la fierté de leurs familles, de leurs villages, de leurs tribus. Nous les voyons, enterrer leurs morts pour Israël, leur patrie, dans une dignité et un amour sans borne, pour le drapeau. Ce drapeau qu’ils n’hésitent pas à mettre en avant dans toutes leurs cérémonies civiles ou religieuses, à Nazareth, au désert du Néguev, en Galilée, et ailleurs.
Ne nous trompons pas, et ne soyons pas naïf, je parle des non juifs qui se sentent israéliens dans leurs âmes et prêts à donner leur vie pour la patrie. Pour les autres, j’en parlerais une autre fois.
Je soulève donc la question tabou ici. Quid des juifs, israéliens ou non, qui vivent en dehors d’Israël ?
Ceux qui ont décidé de ne pas faire partie des passagers qui ont rempli les vols d’El-Al, venant du monde entier, grossir les rangs de Tsahal ou des bénévoles, pour aider nos soldats, notre patrie, notre drapeau.
Les premiers jours de la guerre, j’ai vu autour de moi des jeunes et moins jeunes, stoppant leurs vacances, quittant leur travail à l’étranger, abandonnant leurs familles pour venir remplir les vols d’El-Al, tous de retour en Israël pour être en paix avec leur âme.
Ces mêmes vols d’EL AL ne quittaient pas Israël vides, ils étaient occupés par les touristes se sentant piégé par la guerre, ils étaient aussi occupés par des israéliens qui ont pris peur, ceux qui ont pensé être plus en sécurité à l’étranger, ceux qui avaient des raisons médicales, etc… Je ne juge personne, chacun avait ses raisons.
Ils ont choisi de vivre dans des pays qui donnent des leçons de morale au peuple juif, des pays ou leurs enfants se cachent dans les écoles, les universités, les quartiers sensibles, les transports. Ils vivent dans des pays ou l’islam et ses représentants ne viennent pas aux manifestations contre l’antisémitisme et ont le culot de l’argumenter. Ils vivent là où on justifie le 7 octobre 2023, au sein même de leur parlement. Ils vivent dans des pays ou on leur a appris à se taire, ne pas faire de vagues, à ne pas réveiller le loup islamiste de peur que cela se retourne contre eux. Ils ont appris à vivre dans des pays où l’on crie « Mort aux juifs », ou l’on demande publiquement dans leur propre rue, la disparition de l’État d’Israël… Ils vivent dans des pays ou on les oblige à revenir, doucement et sûrement, à la condition du juif sans terre, celle du juif qui se tait, le juif qui courbe l’échine, celui qui doit se soumettre à la majorité puisque lui-même minoritaire.
Ils sont tellement dans le déni, que nous les voyons, installés en Galout, nous expliquer sur i24News ce qu’il nous arrive, ce que nous devons faire. Ils ont des avis sur les otages, la guerre, les trêves ou carrément le cessez le feu.
Et s’ils appliquaient la devise « N’écoute pas ce que je dis, regarde ce que je fais ».
De quels pays je parle ? De l’Angleterre en premier, de la France, du Canada, des USA, de la Belgique et des autres… Très bientôt, la présence des juifs dans ces pays deviendra un mystère aussi important que d’essayer de comprendre pour quelle raison un juif vit-il encore aujourd’hui, en Iran, en Tunisie, en Afrique du sud…
Les juifs de Galout ont-ils perdu leur légitimité sur la Terre Sainte, sur Israël, sur notre patrie ?
Peut-on, une demie seconde, comparer l’attachement de ces juifs à Jérusalem, avec celle des druzes, des bédouins, des chrétiens israéliens et des autres, qui donnent leur sang à Erets Israël ?
Posez-vous la question. Si vous ne vous la posez pas, ceux qui sacrifient tout ce qu’ils ont pour Israël vous donneront leurs réponses, et ce jour-là, votre retour à Jérusalem risque de devenir une belle blague.
Le sionisme, le patriotisme, la Alya, Erets Israël, doivent cesser d’être des notions abstraites. Ici, le Hamas nous a ramené brutalement à la réalité le jour où nous avons pensé que nous étions protégés, pour avoir théorisé l’islamisme.
Le peuple juif doit revenir à la maison, et vite.
Rony Hayot pour Ashdodcafe.com
Journaliste – 66 ans, vit à Bet Shemesh en Israël.
Co Fondateur du mouvement citoyen Nikion Kapaim.
Chargé des dossiers sur la pauvreté et le gaz.