Dans sa dernière interview sur Kan-Darom depuis qu’elle a annoncé sa candidature à la mairie d’Ashdod, et juste à la veille de la nouvelle année qu’elle souhaite à tous – elle fait part de son espoir prochain de devenir maire d’Ashdod. Helen Gelber se souvient de son interêt pour la politique qui ressentie il y a des années : « C’est à ce moment-là que j’ai réalisé à quel point l’unité est une force » ; et elle prouve sa capacité à faire avancer la ville : « J’ai embauché les meilleurs consultants dans chaque domaine » ;
Et pourquoi le maire Lasry devrait-il la soutenir ? : « Je suis prête à relever des défis qu’il ne peut plus relever » ;
Et à propos des déclarations selon lesquelles elle n’a pas assez d’expérience managériale pour le poste de maire elle rétorque : « J’ai dirigé des entreprises dans ma vie, et je l’ai fait mieux que les hommes politiques à qui on ne pose pas de telles questions » !!!
Dans environ un mois et demi, Helen Gelber franchira la ligne d’arrivée de la course de sa vie. Course à la mairie d’Ashdod. Ce n’est pas le poste ou le rôle en lui-même qu’elle désire, mais la certitude que depuis cette fonction, elle pourra faire tout ce qu’elle pense que les habitants d’Ashdod méritent que l’on fasse pour eux.
Elle souligne que depuis 15 ans, elle travaille pour le public, en tant que membre du conseil municipal et surveille toutes décisions « déséquilibrée » qu’ils tentent de prendre à la municipalité. Elle se bat pour les habitants, qui l’appellent directement, et fait tout pour que la ville où elle a grandi, la ville où elle souhaite que ses enfants grandissent, continue à être digne qu’ils y vivent.
« Ashdod a régressé ces dernières années. Ashkelon, qui était jalouse de nous jusqu’à récemment, possède des quartiers entiers d’Ashdodites qui se sont installés là-bas, car il n’est plus possible de vivre à Ashdod. »
Helen est mariée à Avi et elle est mère de trois enfants – Guy, Tal et Noi, qui ont rejoint la génération plus jeune et insatisfaite de la ville d’Ashdod. Une grande et belle ville, entretenue dans des quartiers respectables, mais qui ne se soucie pas, selon Gelber, de ses habitants – qui souffrent de problèmes d’emploi, de logement, d’enseignement supérieur, de problèmes de transport dans une grande ville avec seulement 2 entrées de ville, une criminalité importante et une éducation médiocre.
« Il est temps de remplacer le maire qui a fait ce qu’il pouvait pour la ville et je l’en remercie mais ce qu’il n’a pas fait pour la ville ces dernières années, il ne le fera plus. Lasri est fatigué et doit être remplacé. »
Gelber a débuté sa carrière politique il y a plus de 15 ans. Avant cela, elle était comptable et, lorsqu’elle est devenue parent d’élèves, elle a repris le département de prêt de livres et a ouvert un commerce de prêt de manuels scolaires, au service de dizaines de milliers d’élèves. « A cette époque, j’ai entendu parler d’étudiants issus de bonnes familles d’Ashdod qui fumaient de la drogue dans un immeuble des vieux quartiers. Je me suis dit qu’il fallait le détruire pour qu’il ne devienne pas un repaire de drogue, j’ai aussi fait en sorte que mes enfants ne soit pas touché par ce fléau.
Quelqu’un dans mon entourage m’a dit que pour opérer un changement, je devais me présenter à la présidence du comité de quartier et agir à partir de là. C’est donc ce que j’ai fait. Toutes les personnes qui m’ont connu pour avoir emprunté les livres m’ont soutenu et j’ai été élu à la majorité des voix. Et à partir de là, j’ai commencé à faire des changements »
Où avez-vous attrapé le virus de la politique ?
« Toute ma vie, je me souviens avoir fait des choses pour les gens. J’ai toujours été comme ça, c’est une partie indissociable de moi. En tant qu’étudiante – au conseil des élèves, en tant que mère – dans un comité scolaire et municipal, en tant que résidente – au conseil municipal et lors des prochaines élections – je crois que le public a compris que j’étais la plus apte à être leur maire aussi. »
Mais le virus politique est entré dans Gelber il y a des années. En 2005, alors qu’elle était présidente d’un comité de quartier, un habitant de ce dernier lui a fait part du montant de la Arnona (un impôt foncier annuel) qu’il venait de recevoir de 5 000 NIS plus élevé.
« J’ai étudié la question et j’ai réalisé que ce n’était pas seulement pour lui, mais pour tous les habitants du quartier que l’impôt avait était été augmenté, sans que le nombre de M2 de leur maison ne soit plus important.
L’administration concernée avait juste changé la méthode de calcul, comme ça, sans explication !!!. Cela m’a choqué et j’ai probablement réalisé que nous ne nous laisserions pas faire. J’ai convoqué une réunion de résidents et 400 personnes sont venues.
Je ne pouvais pas en croire mes yeux. Je les ai tous unis, j’ai su les féderer pour faire la guerre contre cette augmentation injustifié. Et nous sommes allés à la guerre.
Nous avons fait des manifestations et des protestations, nous avons mis des pancartes sur toutes les maisons.
Je me souviens que c’était mon premier combat. C’est là qu’ils ont compris ma force, c’est là que j’ai réalisé à quel point l’unité est une force.
Dans chaque combat que j’ai mené depuis, je veille à fédérer la communauté. Nous avons réussi le combat. Nous avons perdu dans mon quartier, nous n’avons pas lâché et nous avons gagné en championnat. De nombreuses facture de la taxe foncière ont été supprimées et les résidents ont été remboursés. Après ce combat et la force qu’ils ont constatée que j’avais, de nombreux candidats à Ashdod m’ont approché et j’ai choisi de rejoindre Zvi Zilker.
Aujourd’hui, face à vos opposants, l’une des réactions est que vous n’avez pas assez d’expérience en gestion pour diriger une ville. Que leur en dites-vous ?
« Je suis avocate et j’ai dirigé des entreprises dans ma vie, et je l’ai fait mieux que les hommes politiques à qui on ne pose pas de telles questions. Les femmes aussi savent gérer. Miriam Fierberg est devenue maire de Nétanya « sans expérience significative en gestion municipale », comme vous le définissez, et elle est la meilleure maire d’Israël.
Arrêtez cette attitude envers les femmes. Les hommes ne sont pas nés gestionnaires et les femmes ne sont pas nées travailleuses. « La capacité de gestion est innée. Il faut une personne qui fédère des personnes à sa cause, qui font confiance à une personne qui distingue les problèmes et qui rassemble pour les gérer. Je sais me débrouiller parce que je suis une femme. Et comme toute femme, je sais m’occuper de tout, gérer, contenir, unifier et ne pas prendre les choses pour acquises.
« Ensuite, dans le cas de l’impôt foncier, la municipalité a fait perdre confiance aux habitants. Le résident souhaite que la municipalité prenne en compte ses interêts à l’avance, et non après avoir lutté et combattu. Je rétablirai la confiance des résidents dans le système municipal.
Je placerai des véhicules urbains dans chaque quartier pour éradiquer la criminalité, je m’occuperai de la question de l’emploi dans la ville – la question de l’habitat pour tous, je veillerai à l’ouverture du pays qui attend de l’être depuis des années, je m’occuperai d’ l’encourager l’installation de davantage lieux de divertissement – car il ne fait aucun doute qu’il y a un manque ici dans notre ville, je m’occuperai des sorties et des entrées de la ville car cela n’a aucun sens que les gens continuent à se retrouver dans les embouteillages tous les jours, j’aborderai la question de l’enseignement supérieur, car même s’il y a Sami Shamon, nous avons besoin de diversité, et je donnerai à nos jeunes l’opportunité de faire des études à Ashdod. Je bloquerai dès le premier mandat l’immigration négative en provenance de la ville. J’ai embauché les meilleurs consultants pour promouvoir ces zones, de la meilleure façon possible pour les habitants d’Ashdod. »
La main sur le cœur, n’avez-vous pas peur qu’à la fin cela se termine comme les élections précédentes ?
Il y avait une majorité contre Yehiel Lasri, mais il a remporté le premier tour avec 41% uniquement parce que les candidats contre lui n’étaient pas unis. Aujourd’hui « j’ai les meilleures chances de gagner ces élections, et pas seulement grâce aux résultats des sondages, mais aussi grâce à mes actions !
Je travaille depuis 15 ans auprès des résidents dans tous les domaines. Ce n’est pas comme si j’étais arrivé dans cette ville un matin et que j’avais décidé de me battre.
Je suis sur le terrain, je vois les habitants et je sais ce dont ils ont besoin.
Je bénéficie d’un énorme soutien du public et je crois que cela me mènera au siège de maire. J’étudie les terrains, je fais des études comparatives internes, je travaille sur des plans et je consolide et peaufine tout ceci avec des professionnels. »
L’union fait la force
Consciente que l’unification fait la force et qu’un blocage est nécessaire pour empêcher Lasri de briguer un autre mandat, Gelber a appelé à l’unification avec elle ces derniers jours. « Il y a une conversation avec d’autres candidats. J’espère que de leur côté, ils auront vraiment de bonnes intentions. Parce que nous devons agir de manière responsable.
C’est vraiment notre moment de vérité, pour tous ceux qui veulent remplacer Lasry.
C’est également clair pour tout le monde : c’est soit Lasri, soit moi. Toutes les données le prouvent. Soit nous le laissons poursuivre sa mauvaise gestion, soit nous apportons un changement à Ashdod avec ma victoire. Chaque vote accordé à un autre candidat d’un autre camp sera non seulement perdu, mais il perpétuera également « les méthodes » des hommes d’affaires de la ville. Donc une union avec moi est ce qui est juste. »
Que ressentirez-vous si Lasry gagne à nouveau avec une marge d’un pour cent ?
« Je ne veux pas du tout penser que ce que cela soit une option. Je continuerai toujours à agir pour les habitants, et cette fois je serai dans le fauteuil du maire, pour les habitants. »
Il y a diverses rumeurs selon lesquelles vous pourriez rejoindre Lasry, avez-vous reçu des offres concrètes de sa part ?
« Non aucune proposition concrète, mais le Dr Lasri n’y adhère pas. Il n’y a rien à developper sur le sujet. Il n’a pas la force de diriger, il a peur des forces qui veulent s’emparer de la ville et il n’a probablement pas la force de leur faire face.
Je suis prêt à relever ce défi. Je lui ai dit qu’il voyait ma force dans les sondages, alors peut-être que le moment était venu pour lui d’annoncer son soutien. »
Même si vous vous opposez à Lasri et souhaitez l’évincer de son « trône », s’il se présente au second tour contre le candidat ultra-orthodoxe Avi Amsalem, vous opposerez-vous toujours à lui ?
« Il ne fait aucun doute qu’il y aura une union entre Amsalem et Lasri, c’est un exercice politique transparent. Si notre camp ne se réveille pas maintenant et ne forme pas un bloc puissant, nous recevrons à nouveau une coalition ultra-orthodoxe.
Dans tous les indicateurs sociaux et économiques d’Ashdod, nous sommes dans une mauvaise position par rapport à Israël. Un nouveau mandat de Lasri détruira la ville. »
La question des subventions et de la construction de synagogues et de yeshivot dans la ville divise fortement le conseil municipal et même les habitants.
Quand votez-vous contre et quand votez-vous pour ?
« Tout d’abord, il est important pour moi de souligner que j’ai déja combattu et je me battrai encore pour les ultra-orthodoxes et leurs droits, et que je me suis battue et je me battrai aussi pour les laïcs et leurs droits, tant que chaque camp ne nuit pas à l’autre.
Mais quand on voit un quartier comme le 10ème arrondissement (Zaïn) par exemple, où il y en a déja 5 synagogues et des institutions pour le public ultra-orthodoxe, mais qu’il n’y a pas de terrain de jeu ni de parc supplémentaire, on ne peut pas envisager d’en ajouter une 6 ème. Il faut faire les choses de manière équilibrée, ça ne marche pas comme ça, et je l’ai expliqué lors des conseils municipaux. Je dis toujours : si vous ne vous comportez pas de manière équilibrée et en tenant pleinement compte du public, une situation de haine, de comportement discriminatoire, de pourquoi ils l’ont et nous ne l’avons pas, surviendra.
Cela entraîne des ruptures et des divisions. Voila pourquoi il m’arrive de voter contre !!!!
En parlant des Haredim, vous avez récemment beaucoup parlé de l’exclusion des femmes à Ashdod. Croyez-vous qu’en tant que maire d’une ville, vous serez capable de changer la donne ?
« Je respecte aussi le Shabbat, je suis une femme traditionnelle et je veux veiller aux droits des deux parties. Mon objectif est de permettre à chacun de vivre librement. Selon les indicateurs, les femmes d’Ashdod sont en retard par rapport aux femmes d’Israël.
Il existe des disparités en matière d’emploi des femmes, des disparités salariales, de la discrimination sur les lieux de travail et un manque de représentation aux postes de direction. La plupart d’entre elles sont également moins impliquées que les femmes israéliennes.
Je me tourne vers les femmes et je dis maintenant : les femmes doivent conserver leurs droits.
Il est temps de choisir une femme qui prendra soin des femmes, qui prendra soin de toutes les populations, sans exception. Il est temps de voter pour une femme.
Chaque femme d’Ashdod devrait venir me donner sa voix et, à cette occasion, j’appelle les femmes à se lancer en politique. Plus il y aura de femmes occupant des postes de décision, plus leurs enfants se porteront mieux dans tous les aspects de la vie.
Tout comme une femme possède et gère la maison. Il est temps qu’une femme dirige cette maison. »
Ma porte est toujours ouverte !!!
En 2010, Gelber a décidé d’obtenir son premier diplôme. Elle a étudié le droit et la politique au Ashkelon Academic College, puis a continué ses études de droit pour devenir avocate.
« Dans ma jeunesse, je ne me sentais pas à l’aise de demander à mes parents de financer mes études, et je l’ai fait très tard.
J’ai étudié le droit pour disposer de tous les outils nécessaires pour aider le public, dont les mains ne peuvent pas atteindre les bonnes informations et ne peuvent pas recevoir un traitement juridique approprié.
« La seule chose qui a toujours été mon objectif principal et ma motivation, c’est d’aider le citoyen de ma ville en priorité. Il y a quelques jours, alors que je suis en pleine campagne électorale, des habitants m’ont appelé pour avoir besoin d’une aide juridique concernant un parc dans leur quartier. Je les ai invités chez moi et ensemble je les ai aidés à rédiger leur défense. Je ne néglige aucun résident et peu importe si je suis en campagne électorale.
Et il en sera ainsi lorsque je serai maire. Ils pourront me contacter librement, à tout moment. »
A bon, vous laissez les gens vous appeler ?
« Pourquoi pas ? Les habitants de la ville ont toujours le sentiment d’être une petite personne face à un géant. Ils ont toujours peur ou sont obligés d’accepter une décision de la municipalité parce qu’elle est plus grande qu’eux. »
« Chaque jour, ma porte sera ouverte, il y aura un accueil public, les gens pourront venir vers moi, et en même temps j’aurai une équipe dans la ville qui répondra régulièrement à leur besoin. La politique que j’entends mener est que les gens n’auront pas à chercher une solution que la municipalité elle-même devrait apporter, avec d’autres personnes qui leur apporteront des solutions.
La ville leur apportera l’aide dont ils ont besoin.
La mairie sera ouverte aux habitants, et en même temps je ferai des visites de la ville. Je verrai de mes propres yeux ce qui se passe sur le terrain.
Lorsqu’une mère souhaite transférer un enfant d’une école à une autre, pourquoi a-t-elle besoin de recourir à la force et aux relations privées ?
Pourquoi une mère doit-elle se battre contre la municipalité pour que son enfant se porte bien ?
Cela devrait être facile et natuel pour tous parents ! et toutes les portes de la municipalité seront ouvertes dans tous les domaines. Lorsque cela effectif, le citoyen aura le sentiment de recevoir le service qu’il mérite. »
Source Kan-darom en hebreu
credit photos kan-darom, ashdodcafe, Helen Gelber
Traduction ashdodcafe.com