Les Séli’hot, sont une tradition religieuse juive empreinte d’une profonde signification spirituelle. Cette pratique, remontant à de nombreux siècles, joue un rôle essentiel dans la préparation des fidèles juifs pour les jours saints du Nouvel An juif — Rosh Hashana — et du jour du Grand Pardon — Yom Kippour. L’origine des Séli’hot, leur composition, leur contenu et leur rôle dans la tradition juive sont autant de facettes intéressantes à explorer.
Origine des Séli’hot
L’histoire des Séli’hot remonte aux premiers siècles de l’ère commune. Les premières traces de prières de repentance et de supplique apparaissent dans la littérature juive dès les premiers temps de l’exil babylonien. Toutefois, c’est au Moyen Âge que les Séli’hot se sont structurées sous leur forme actuelle. Cette tradition a été intégrée dans le calendrier juif pour aider les fidèles à se préparer spirituellement pour les jours de jugement et de repentance.
Composition et Contenu
Les Séli’hot consistent en une série de prières, de supplications et de poèmes. Ils sont souvent récités tôt le matin, créant une atmosphère d’élévation et de réflexion profonde. Les Séli’hot abordent un large éventail de thèmes, notamment la reconnaissance des erreurs passées, le désir de pardon divin, l’engagement à améliorer son comportement et son engagement dans sa relation avec D.ieu.
Cette pratique tire son essence des treize attributs de miséricorde, selon la tradition, transmis par D.ieu à Moïse. À travers les siècles, un vaste répertoire de poèmes religieux — piyyoutim — a émergé pour donner vie à ces treize attributs. Ces compositions poétiques, centrées autour de l’idée du pardon, ont pris le nom de Séli’hot, portant en elles la puissance d’illustrer la quintessence de ces qualités divines.
Les Séli’hot, telles qu’Adon ha sli’hot, Atanou leh’alot, Ben Adam, El ere’h apayim et El méle’h yoshev, ont trouvé leur chemin au sein de nombreuses communautés. Les créateurs de ces chants ont souvent choisi l’anonymat, mais parmi eux, quelques noms ont traversé le temps, notamment celui du renommé Moïse Ibn Ezra (1055-après 1135), qui a gagné la reconnaissance sous le titre de ha-Salla’h, « l’Artisan des Séli’hot ».
Quand et Qui ?
La période des Séli’hot débute généralement pendant le mois hébraïque d’Eloul, qui précède Rosh Hashana. Dans les communautés ashkénazes et hassidiques, on commence à réciter les Séli’hot à partir du samedi soir précédant — d’au moins quatre jours — la fête de Rosh Hashana. Les prières de Séli’hot sont récitées quotidiennement pendant cette période de préparation spirituelle, culminant avec Yom Kippour. Les Séli’hot sont récitées collectivement lors de services de prière communautaires dans les synagogues, mais peuvent également être récitées individuellement. Cette tradition est ouverte à tous les membres de la communauté juive, quels que soient leur âge, leur sexe ou leur niveau de religiosité. Les Séli’hot offrent une opportunité pour chacun de réfléchir sur sa propre vie, de se réconcilier avec soi-même et avec D.ieu, et d’aspirer à une transformation intérieure.
Signification et Rôle
Les Séli’hot revêtent une signification profonde dans le judaïsme. Elles symbolisent la volonté de l’individu de s’améliorer et de se rapprocher de D.ieu. Leurs chants encouragent l’introspection, la responsabilité personnelle et le désir de changement positif. Cette période de prière et de réflexion favorise également l’unité au sein de la communauté juive, créant un sentiment d’appartenance et de partage des valeurs spirituelles.
En conclusion, les Séli’hot sont une tradition profondément enracinée dans le judaïsme, visant à préparer les cœurs et les esprits des fidèles pour les jours saints de Rosh Hashana et de Yom Kippour. Leur origine remonte à des siècles et leur composition et leur contenu poétiques témoignent de la quête de réconciliation et de renouvellement spirituel. Les Séli’hot ont un rôle essentiel dans la vie religieuse des Juifs en offrant une occasion de réflexion, de prière, tout en renforçant les liens communautaires et la connexion avec le divin.
On note, ces dernières années, un engouement important du public israélien, religieux ou pas, pour participer aux chants collectifs, que ce soit au Kotel à Jérusalem, ou dans des synagogues de la ville où des chantres de différentes communautés sont très appréciés.