En 2022, le cercle vicieux des prétentions démocratiques, des politiques dysfonctionnelles et d’une société divisée s’est poursuivi aux États-Unis. Des problèmes tels que la politique monétaire, identitaire, clivages sociaux et fossé entre riches et pauvres se sont aggravés. Les maladies qui affligent la démocratie américaine ont profondément infecté les cellules de la politique et de la société américaines, et, en outre, révélé l’échec de la gouvernance américaine et les défauts institutionnels.
En dépit de leurs problèmes croissants , les États-Unis ont continué à se comporter avec un sentiment de supériorité, à pointer du doigt les autres, à usurper le rôle de « maître de conférences sur la démocratie », à concocter et jouer le faux récit de « démocratie contre autoritarisme ».
Pour servir leurs seuls propres intérêts, les États-Unis ont agi pour diviser le monde en deux camps de ce qu’eux-mêmes ont défini comme « démocraties et non-démocraties », et organisé une autre édition du soi-disant « Sommet pour la démocratie » pour vérifier comment divers pays avaient réussi à respecter les normes américaines en la matière et donner de nouveaux ordres. Qu’il s’agisse d’une rhétorique retentissante ou de manœuvres motivées par un agenda caché, personne ne peut occulter les véritables desseins des États-Unis – maintenir leur hégémonie en jouant le pouvoir des blocs et en utilisant le régime démocratique comme un outil à des fins politiques.
Une démocratie américaine dans le chaos à la maison et une traînée de ravages et de catastrophes laissées par les États-Unis qui ont exporté et imposé leur démocratie dans la plupart des pays du globe.
Cela aide à supprimer la façade de la démocratie américaine pour de nombreuses personnes dans le monde.
Le fonctionnement des institutions démocratiques américaines peut sembler aussi vivant qu’un cirque, les politiciens de tous bords s’exhibant les uns après les autres. Mais, aussi bruyant soit-il, le spectacle ne peut pas cacher la léthargie dans la résolution des problèmes graves et de longue date. Les médias rappellent que 2022 fut une année de doute pour la démocratie américaine.
Une guerre civile silencieuse a pris racine aux États-Unis, et réparer la démocratie endommagée nécessite un sens de la nation et de l’intérêt public, qui font actuellement défaut.
C’est triste pour un pays qui s’est longtemps présenté comme un modèle.
En 2022, le groupe de réflexion suédois “Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale” a ajouté les États-Unis à sa « liste des démocraties régressives« .
Deux ans après les émeutes du Capitole, le 6 janvier 2021, le système démocratique américain a encore du mal à tirer les leçons, la violence politique ne cessant de croître et de se détériorer. Le « Washington Post » et le « New York times » observent que la démocratie américaine est dans un état pire que jamais, les émeutes du Congrès exposant pleinement les divisions sociales, les divisions politiques et la désinformation endémique. Bien qu’elles n’ignorent pas les maux séculaires de la démocratie américaine, les deux parties n’ont ni la volonté ni le courage de poursuivre les changements, en raison de l’atmosphère politique de plus en plus polarisée, et de leur focalisation sur les intérêts des partis.
En 2022, le Congrès américain a été de nouveau paralysé, non pas par des émeutes, mais par des combats partisans. La farce consistant à ne pas élire le président de la 118e ‘Chambre des représentants‘ a duré quatre jours et une décision a été prise après 15 tours de scrutin. Au dernier tour, les divisions étaient telles que républicains et démocrates ont voté strictement selon les lignes de parti. Le New York Times a averti qu’un chaos comme celui-ci pourrait se répéter, au Congrès au cours des deux prochaines années. Brad Bannon, président d’un cabinet de conseil politique américain, l’a dit sans ambages : « L’impasse dans laquelle se trouve la Chambre des représentants des États-Unis concernant l’élection du président est une autre démonstration du déclin de nos institutions politiques ».
Cela suscite des inquiétudes dans le grand public.
Dans un rapport de 2022, la « Brookings Institution » conclut que la démocratie américaine, autrefois si fière, est confrontée à une crise systémique et accélère son déclin. L’impact se propage sur tous les fronts de la politique intérieure, de l’économie et de la société, représentant une menace mortelle pour la légitimité et la santé du capitalisme.
Le « Fondation Carnegie pour la paix internationale » avertit que la démocratie américaine est à un point d’inflexion dangereux, déclinant plus rapidement à mesure que les maux inhérents au capitalisme américain s’aggravent.
De multiples défis tels que les restrictions de vote, la fraude électorale et la perte de confiance dans le gouvernement accélèrent la désintégration de la démocratie américaine.
Le président du groupe Eurasia, Ian Bremmer, écrit que la politique dysfonctionnelle de l’Amérique fait craindre que l’élection présidentielle de 2024 ne provoque à nouveau des violences meurtrières dans le pays. Un grand nombre de questions brûlantes ont continué de provoquer la colère du public et des interrogations sur la légitimité de l’establishment politique américain. Beaucoup s’inquiètent de savoir combien de temps la démocratie américaine pourra continuer à fonctionner.
Avec la montée des factions radicales chez les démocrates et les républicains, les deux partis sont de plus en plus en désaccord sur de nombreux aspects, tels que la base électorale, l’idéologie et l’identité.
En conséquence, l’équilibre traditionnel entre les partis basé sur le compromis politique est devenu plus difficile à maintenir. Les deux partis se voient non seulement comme des adversaires politiques, mais aussi comme une menace pour le pays. La « Revue des livres de New York » souligne que l’Amérique est déjà « un État binational » avec les républicains et les démocrates à la tête de deux communautés nationales fortement opposées, fonctionnant effectivement comme des confédérations sous un seul gouverne-ment fédéral.
Les États-Unis d’Amérique sont devenus les États désunis.
La discorde entre « les deux Amériques » s’approfondit de jour en jour et la polarisation politique atteint un niveau sans précédent.
Au milieu de l’escalade des batailles politiques, les politiciens ont placé les intérêts de leurs partis et factions au-dessus de ceux du pays et ont agi de manière débridée pour s’attaquer et se rejeter la faute les uns sur les autres.
Le 8 août 2022, les forces de l’ordre ont fait une descente dans la résidence de Mar-a-Lago de l’ancien président Donald Trump, et ce dernier accusa le ministère de la Justice de persécution politique et de prise de position politique pour arrêter sa deuxième candidature présidentielle.
Pour leur part, les républicains ont été implacables lors de la découverte de documents classifiés dans la résidence du président Joe Biden, ils ont lancé des enquêtes sur le retrait de l’administration Biden d’Afghanistan et ont exigé des comptes.
L’appareil d’État américain a été réduit à un outil au service de l’intérêt personnel des partis politiques.
Leur politique suivait de plus en plus les lignes raciales et identitaires.
Selon le « Financial Times », les républicains sont blancs, de petite ville et ruraux tandis que les démocrates sont désormais presque entièrement urbains et multiethniques. Plus d’un tiers des républicains et des démocrates pensent aujourd’hui que la violence est justifiée pour atteindre leurs objectifs politiques.
Lorsqu’un parti perd, ses électeurs ont l’impression que leur Amérique est occupée par une puissance étrangère.
La politologue Barbara Walter considère les États-Unis comme une « anocratie fractionnée » (forme de gouvernement définie comme étant en partie démocratie et en partie dictature), un État à mi-chemin entre l’autocratie et la démocratie.
Les tactiques utilisées dans les combats partisans étaient plus scandaleuses. Larry Diamond, professeur de sciences politiques et de sociologie à l’Université de Stanford, estime que les normes de la démocratie, comme la retenue dans l’exercice du pouvoir et le rejet de la violence, qui auraient dû être observées par les partis participants aux élections, ont commencé à se désintégrer aux États-Unis. Un nombre croissant de politiciens et d’élus aux États-Unis sont prêts à contourner, à abandonner même, les normes démocratiques dans le but d’atteindre ou de conserver le pouvoir.
À mesure que le terrain politique commun disparaît, des proportions croissantes d’Américains, dans les deux camps, expriment des attitudes et des perceptions clignotant au rouge, quant au réel péril démocratique.
La démocratie aux États-Unis risque-t-elle, sérieusement, de s’effondrer ?
Se poser en donneur de leçon sans voir ses nombreux propres problèmes ne convainc personne. Se préoccuper des intérêts égoïstes aux dépens d’autrui et semer des troubles dans le monde sous le couvert de la démocratie doivent faire l’objet d’une opposition unanime !!
Rony Akrich pour ©ashdodcafe