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Le pouvoir en dissection ! Rony Akrich

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Big businessman want to eat small man with cloud messages above his head

En 1870, John Emerich Edward Dalberg-Acton (1834-1902), essayiste, historien et homme politique britannique écrit dans une lettre à l’archevêque Mandell Creighton:
« Le pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu corrompt absolument. »
Au vu et su des faits et de l’actualité, il poursuit :
« Rappelez-vous, là où vous avez une concentration de pouvoir entre quelques mains, trop souvent des hommes avec une mentalité de gangsters prennent le contrôle. L’histoire l’a prouvé. […] Les grands hommes sont presque toujours des hommes mauvais. »

En 1795, on retrouve une même affirmation chez Kant dans son « Projet de paix perpétuelle »:
« On ne doit pas s’attendre à ce que les rois se mettent à philosopher, ou que des philosophes deviennent rois ; ce n’est pas non plus désirable parce que détenir le pouvoir corrompt inévitablement le libre jugement de la raison. »

En 1748, dans « De l’esprit des lois », Montesquieu ébauchait un entendement plus ou moins similaire :
« C’est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites. »

Dans son célèbre « 1984 » G. Orwell (1949) nous entraina dans les alcôves de la politique :
« Le Parti recherche le pouvoir pour le pouvoir, exclusivement pour le pouvoir. […] Jamais personne ne s’empare du pouvoir avec l’intention d’y renoncer. Le pouvoir n’est pas un moyen, il est une fin. »

Les causes et effets de la corruption, la manière de lutter contre celle-ci, sont des questions qui ont été largement inscrites à l’ordre du jour national et international des politiciens et autres décideurs au cours des dernières décennies.
Certains philosophes, parmi les plus influents, Platon (La République), Aristote (La Politique), et Machiavel (Le Prince et Les Discours), se sont particulièrement préoccupés de la corruption politique, mais de façon générale. Pour eux, la corruption provenait, en grande partie, des gouvernants. Ceux-ci géraient le bien public au service de leurs propres intérêts individuels, familiaux et autres factions. Ils ont également souligné l’importance des vertus, celles appropriées pour les dirigeants pouvant différer quelque peu des vertus appropriées pour les citoyens.
En particulier, Machiavel a soutenu de manière célèbre ou peut-être, tristement célèbre, dans « Le Prince », que les dirigeants pourraient avoir besoin de cultiver des facultés, telles que la cruauté incompatibles avec la morale commune.
Platon doutait de la capacité pour la majorité des gens à posséder les vertus morales et intellectuelles requises pour jouer un rôle important dans les institutions politiques, d’où son rejet de la démocratie en faveur d’un gouvernement par des philosophes-rois, dans « La République ».
De plus, ces philosophes politiques historiquement importants étaient préoccupés par la corruption des citoyens : la corrosion des vertus civiques.

Ce thème d’une citoyenneté corrompue, par opposition à une direction ou une institution corrompue, est particulièrement absent du débat philosophique contemporain sur la décadence des institutions politiques
Durant la période moderne, à partir du milieu du XXème siècle, en plus de la corruption des institutions politiques, la corruption économique est passée au premier plan, notamment parmi les sociétés basées sur le marché financier.
Pour exemple, la Banque mondiale (1997) est revenue à l’idée que la santé des institutions économiques et les progrès de leur développement étaient étroitement liés à la réduction de la vilénie politique. À cet égard, de nombreuses initiatives de lutte anti-corruption ont été lancées dans plusieurs juridictions. Cela sera parfois présenté comme politiquement motivé.
De plus, la crise bancaire mondiale, et ses conséquences, ont révélé les dessous de la corruption monétaire, y compris la manipulation des indices de référence financiers, incitant les régulateurs à envisager diverses mesures en guise de réponse.

Au cours des dernières décennies, des efforts continus ont été déployés pour analyser et concevoir des moyens de lutter contre ce fléau dans les organisations policières, les professions libérales, les médias et même les universités et autres institutions axées sur la recherche.
A quelques exceptions près, les philosophes contemporains ont été lents à se concentrer sur ce problème, à l’inverse de la littérature philosophique en augmentation, en particulier dans le domaine politique. Par exemple, jusqu’à récemment, le concept de corruption n’avait pas reçu beaucoup d’attention, et une grande partie du travail conceptuel sur le sujet consistait à présenter de brèves définitions comme préliminaires à des comptes rendus détaillés de ses causes et ses effets et des moyens de la combattre.
De plus, la plupart d’entre elles, mais pas toutes, étaient insatisfaisantes de manière assez évidente. Cependant, récemment, un certain nombre de ces définitions, théoriquement plus sophistiquées, et des notions connexes, telles que les pots-de-vin, ont été fournies par des philosophes
En effet, ces derniers ont également commencé à s’intéresser aux questions de lutte contre la corruption, par exemple les systèmes anti-corruption (souvent appelés « systèmes d’intégrité »), et ce faisant, théorisant ses sources et les moyens de la combattre.
Certains aspects de la vie semblent immuables.
Le pouvoir corrompt. Ceci semble être l’un de ces truismes : le syndrome je le fais parce que je peux. La citation de lord Acton est sans doute l’expression la plus célèbre de cette hypothèse, mais est-ce vrai ?
Le pouvoir tend à corrompre et le pouvoir absolu corrompt absolument.
Les grands hommes sont presque toujours des hommes mauvais, même lorsqu’ils exercent de l’influence et non de l’autorité : plus encore si on y ajoute la tendance ou la certitude de la corruption par l’autorité.
Il n’y a pas de pire hérésie que le fait de voir la charge sanctifier son titulaire!
Le pouvoir, en soi, ne corrompt pas – le pouvoir exacerbe simplement une condition éthique préexistante (une prédilection pour un comportement contraire à l’éthique).
Cela me semble tout à fait logique alors que la citation de Lord Acton semblait plutôt simpliste.
En somme, cette mainmise ne corrompt pas, elle renforce les tendances éthiques préexistantes. Ce qui me rappelle une autre maxime d’Abraham Lincoln :
« Presque tous les hommes peuvent supporter l’adversité, mais si vous voulez tester le caractère d’un homme, donnez-lui le pouvoir. »
Ce n’est donc pas nécessairement la fonction politique, l’institution ou la position de leadership qui corrompt l’individu, mais plutôt une faiblesse humaine très réelle qui attire certaines personnes au pouvoir comme un papillon de nuit vers une flamme.
Les abuseurs de pouvoir partagent souvent des traits similaires: narcissiques parfois avec une faible estime de soi, peu sûrs d’eux avec un besoin excessif de contrôle, névrosés et, dans des cas extrêmes, ils peuvent manifester une sociopathie comportementale manifeste, voire psychotique.
À mon avis, c’est le syndrome de l’intimidateur classique.
Au début, ces traits de comportement peuvent être cachés (passif-agressif), mais avec le temps, ils deviennent souvent plus manifestes
J’essaie de faire valoir le point suivant: la propension d’un individu à l’abus (de pouvoir) peut être prédite sur la base d’un comportement passé.
Sachant cela, peut-on vraiment être victime d’abus alors qu’en fait, on est complice de cet abus ?
Je pense que la réponse est non.
En tant que société (du moins dans une société démocratique), nous sommes en fin de compte responsables de ceux que nous autorisons à occuper des postes de pouvoir – nous créons ces monstres! Il existe un terme juridique appelé diligence raisonnable (en termes simples : faites vos devoirs) qui devrait être appliqué plus souvent encore: regardez les événements passés (comportements) pour prédire les événements futurs (comportements)
L’Histoire se répète (encore et encore jusqu’à la nausée) lorsque nous fermons les yeux sur le passé (soit par paresse, soit par ignorance, soit les deux).
Un peuple peut-il être tenu (collectivement) responsable des actions de son ou ses dirigeants ?
Il peut et doit l’être!
En particulier dans le cas d’une société démocratique avec un gouvernement librement élu!
Nul besoin de chercher loin: Adolphe Hitler et l’Allemagne nazie dans les années 1930 et 1940. Je suggère que nous restions sceptiques (sinon cyniques) face aux dirigeants et aux institutions : la politique, la religion, les affaires, l’éducation et même la presse‼
Sachant que souvent le moindre d’entre nous lutte pour le pouvoir et le contrôle sur le reste d’entre nous.
Dire à soi-même ou aux autres : Je ne peux croire que je viens de dire ou de faire cela, c’est de la connerie totale.
N’oubliez pas que les événements passés (comportements) prédisent les événements futurs (comportements). Faire preuve de diligence raisonnable (vos devoirs) n’est pas seulement un droit mais une responsabilité‼
Méfiez-vous de votre approbation, accord ou soutien de toute personne ou
institution occupant une position de pouvoir, car vous serez intrinsèquement lié à cette position.
Et demandez-vous pourquoi je m’aligne sur telle ou telle personne, tel mouvement ou tel parti ?

Rony Akrich pour ©ashdodcafe.com

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