Les Juifs du monde entier, en fait, et dans des langues plus ou moins familières décomptent le Omer.
Le décompte du Omer est un rituel ancien auquel le Jewish Language Project redonne vie cette année grâce au Jewish Language Project du Hebrew Union College-Jewish Institute of Religion.
Au cours de ces sept semaines, il publiera chaque jour une version du décompte dans une langue juive vernaculaire différente, allant du ladino au yiddish en passant par des langues moins familières comme le judéo-géorgien ou le judéo-persan.
Ce décompte multilingue du Omer est un moyen d’appeler l’attention sur la diversité linguistique juive, de raviver l’intérêt pour des langues en voie de disparition et de mettre à l’honneur la diaspora juive.
« En raison des migrations, des politiques linguistiques nationalistes et du génocide, un grand nombre de langues présentées dans le cadre de ce décompte de l’Omer sont en danger », écrivent Sarah Bunin Benor, directrice fondatrice du Jewish Language Project, et Eden Moyal, son conservateur.
Benor est vice-rectrice de l’HUC-JIR, et Moyal est spécialisé en linguistique et anthropologie à UCLA.
Par le passé, l’Omer (« gerbe » en hébreu) était cette offrande, issue des récoltes et faite au Temple de Jérusalem entre les deux fêtes.
Le décompte quotidien pendant les prières à la maison et à la synagogue a survécu au Temple comme symbole des liens thématiques entre Pessah et Shavouot.
Bien que le décompte soit généralement fait en hébreu, celui du Jewish Language Project se fait en langue vernaculaire, souvent une version judaïsée de la langue locale.
Pour déterminer de quelle manière les diverses communautés effectuaient le décompte, Benor et Moyal ont consulté des documents historiques, des spécialistes de la question ainsi que des locuteurs natifs.
Pour les langues éteintes, comme le judéo-provençal ou le judéo-catalan, le travail a été celui d’un détective et d’un historien.
En judéo-italien, par exemple, le 20e jour de l’Omer sera accueilli par « Oggi e er ventesimo giorno der Ngomer ».
Le Jewish Language Project a vocation à préserver les langues dont le destin est lié aux communautés juives qui les parlent.
« Par exemple, le judéo-esfahani, le judéo-kermani et le lishan didan sont essentiellement parlés par des Juifs âgés qui ont quitté l’Iran pour s’installer en Israël ou aux États-Unis et qui [n’ont] pas transmis leur langue à leurs enfants », écrivent Benor et Moyal.
« Faire une place à ces langues dans ce cadre précis permet de sensibiliser à leur sujet tant qu’il est encore temps de l’apprendre des locuteurs natifs. »
Le décompte sera affiché quotidiennement sur Facebook, Twitter et Instagram, et archivé sur le site Internet du Jewish Language Project.
Depuis le 6 Avril au soir jusqu’à la nuit précédent Chavou’ot, le 25 Mai 2023, nous “comptons le « Omèr” (en souvenir de cette offrande que nous apportions au Beth-Hamikdach à l’issue des des 7 semaines qui séparent ces 2 fêtes)
Calendrier du Omer 2023 cliquez ICI
sources Jewish language project et Chabad.org