PARASHAT VAYESHEV 5783 Vendredi 16 Décembre 2022 –Yom Chichi 22 Kislev 5783– Samedi 17 décembre 2022 – shabbat 23 Kislev 5783
Tel Aviv, Ashdod, Netanya, entrée 16 h 18 – sortie : 17 h 19
Le Baal Shem Tov dit « un peu de lumière repousse beaucoup d’obscurité ».
Le but est de remplir chaque lieu, à commencer par notre maison et nos cœurs de lumière, de Torah, de bonnes actions et de bonnes pensées et ainsi empêcher le mal (l’obscurité) d’entrer dans nos vies.
PARASHAT VAYESHEV 5783 – JOSEPH : LE COMPLOT
Cette parasha précède toujours Hanouka (ou Hanoucca), car il existe un lien entre les lectures de la Torah et les évènements que l’on commémore tout au long de l’année juive, de même qu’il existe un lien entre les sidroth entre elles.
Dans cet épisode de Torah, il va être question des rêves de Joseph, du complot ourdi par les dix frères de Joseph puisque Benjamin est un tout jeune enfant et la vente de Joseph.
Les Sages tissent des liens assez solides pour relier les fêtes instituées par les Rabanim et celles ordonnées par HaShem dans la Torah. De même que nous trouvons souvent dans les textes des comparaisons effectuées entre Kippour et Pourim à cause du nom de ces célébrations, nous trouvons au sujet de la durée de chaque fête que Hanoucca est assimilée à Souccoth car ces deux fêtes durent huit jours et Pourim est relié à Shavouoth car cette célébration ne dure qu’une journée (en Israël).
Les actes de chacun des êtres humains doivent être réfléchis car les conséquences peuvent être bénéfiques ou maléfiques et c’est pourquoi nous nous devons de donner de l’importance à tout ce que nous faisons ainsi le Ramban souligne que la lignée des Hashmonayim dont descendaient les Macchabim n’a plus laissé de traces car étant cohanim ils s’étaient approprié le gouvernement alors que leur rôle devait se cantonner au service divin et pas davantage…
Les rêves de Joseph pour être prémonitoires n’en ont pas moins insupporté aux fils de Léa de Zilpa et de Bilha. Savoir que leurs mères n’étaient pas aimées de leur père comme Rahel, savoir qu’eux-mêmes n’étaient pas choyés de leur père comme le fut Yossef, la délation dont ils furent l’objet de la part de ce jeune-homme gâté qui venait les narguer, et les provoquer tout ceci perçu comme de l’orgueil entraîna Joseph à sa perte.
Sans savoir exactement ce que faisaient ses frères il les dénonça de manger des mets interdits, d’entretenir des relations interdites et, le sachant encore trop jeune pour comprendre les subtilités de l’enseignement de l’ésotérisme, personne ne songea enseigner ce jeune frère de ce qui se passait réellement. Yossef fut précipité dans cette fosse/citerne/puits. En hébreu ce mot se dit « BOR » il s’écrit beth-vav-resh et sa valeur numérique est de 208 tout comme celle du nom du deuxième patriarche Isaac (youd-tsadik-heth-kouf). A partir de ce calcul nombreux sont les Sages qui partagent la même opinion à savoir que la personnalité d’Itshak se perpétue en Joseph et le lien qui est équivalente au mot BOR. Ce qui a permis aux Sages[1] de s’appuyer sur ceci : c’est que les lettres du nom Itshak se départagent en deux mots de 2 lettres (en hébreu) : hay qui signifie vivant et kets qui signifie terme/fin c’est-à-dire en d’autres termes la fin de la vie de Itshak a lieu lorsque Joseph est jeté dans cette fosse.
Et, en effet, Yossef qui n’avait que 17 ans lorsqu’il fut précipité dans la fosse puis vendu aux marchands puis revendu en Egypte et intégré à la maison de Putiphar, a su, avec toute la rigueur nécessaire, sans aucun doute héritée de son grand-père Isaac, rester sauf et s’échapper du piège tendu par l’épouse de ce serviteur de Pharaon…..
Réouven, l’aîné de toute la fratrie avait projeté de jeter son frère dans cette fosse mais, en fin de compte de le récupérer et de le ramener à Jacob ce qui rendit cette machination moins grave mais, en définitive ce projet fut ruiné car les frères s’échauffèrent et voulurent tuer ce fauteur de trouble qu’était leur jeune frère.
L’intervention de Juda fut salutaire et donc au lieu de lui ôter la vie, ils le privèrent de sa liberté et de son autonomie. Cette citerne, confirme la Torah, ne contenait pas d’eau pourtant elle ne dit pas qu’il y avait des serpents et des scorpions car, disent les Sages pour la simple raison que l’œil ne peut vraiment rien discerner au-delà d’une longueur/hauteur/profondeur de 20 ama (environ 6.60 mètres)[2].
Le Rav Aharon Kotler en voulant expliquer la notion de miracle exprime le fait que les Sages ont imposé au peuple juif de commémorer chaque année un miracle qui eut lieu au vu et au su de tous les Juifs qui habitaient Israël en -167 mais en fait ce miracle de la fiole d’huile n’était qu’un tout petit miracle en comparaison de tous les miracles qui avaient lieu sans cesse et chaque jour au Temple lorsqu’il existait encore : les pirké avoth citent 10 miracles qui avaient lieu chaque jour comme le fait que malgré les grosses quantités de sacrifices qui étaient présentés chaque jour il n’y a jamais eu de mouches, jamais aucune femme enceinte n’a fait de fausse couche en sentant l’odeur de la combustion des sacrifices, jamais n’ont été aperçus serpents ou scorpions à Jérusalem mais ce n’est pas tout : il rapporte le fait que Rabbi Hanina qui faisait partie des assesseurs des cohanim avait été le témoin du fait que celui qui allumait la menorah dans le Mishkan à Rosh Hashana la voyait allumée toute l’année alors… qu’est( ce miracle de 8 jours au regard d’une menora qui reste allumée 365 jours par an ?
Toujours sur le plan des miracles dont sont témoins tous ceux qui étudient la Torah et même le Tanakh tout entier Rabbénou Behayé expose certains faits qui sont narrés tout au long de la Bible notamment lors de la parasha de Ytro où il dévoile ceci : lors de la création du monde, l’Eternel à chaque « étape » de la création donna Ses Instructions à chaque chose créée : en créant le Soleil IL lui ordonna de se lever et de se coucher chaque jour à tel point et qu’il en sera ainsi chaque jour sauf lorsqu’il sera telle date ou telle autre[3], de même nous trouvons dans les pirké avoth que juste avant le premier shabbat de l’humanité l’Eternel a créé ces phénomènes/miracles : la « bouche » de la terre[4], l’ouverture du puits[5], la gueule de l’ânesse,[6] l’arc-en-ciel[7], la manne[8], le « bâton »[9], le « shamir » qui est un ver qui était apte a donc taillé chaque pierre du Temple, l’écriture et les caractères qui ont été gravés sur les Tables de la Loi certains sages énoncent encore d’autres « choses » comme le Tombeau de Moshé que jamais personne n’a trouvé, et celui d’Abraham et……… les premières tenailles qui ont permis au premier homme de sortir les braises du feu…. Ainsi le Créateur avertit le feu qu’un jour viendrait où Abraham serait jeté à la fournaise et que même s’il avait la permission d’embraser tout ce qui serait devant lui lorsqu’arriverait telle date, il devrait laisser Abraham indemne et au lion IL enjoignit de transmettre à ses descendants qu’un jour viendrait où un prophète serait jeté dans la fosse où il avait l’habitude de dévorer de la « chair fraîche » et qu’il devrait le laisser vivant sans y toucher !!! De même pour la Mer qui devait le moment venu se séparer en 12 couloirs et au sable de s’assécher pendant que s’enfuiraient d’Egypte, les 600,000 hommes et leurs familles, leur bêtes et leurs possessions !!!
Tout ceci n’est qu’une faible énumération des miracles incroyables dont furent bénéficiaires toute cette Nation qui se forgea tant bien que mal avant d’entrer en Canaan… Mais tous ces miracles s’inscrivirent dans le cadre des manifestations extraordinaires de la Nature tandis que le Miracle de Pourim s’inscrivit au-delà du naturel.
La destruction du Temple par les Grecs qui refusaient d’accorder aux Juifs la liberté de culte et désiraient plus que tout effacer ce peuple de dessous la voûte céleste se fit partiellement pendant la période où les Hashmonayim se soulevèrent parce que trop de Juifs se laissaient helléniser au point où l’une des filles des Cohanim simples (Hédyotim)[10].épousa un grec et fit du zèle et donna un coup de pied dans le Saint des Saints en parjurant.
Les quatre exils donnés en allusion au rêve de l’échelle par Jacob ont chacun une durée : Babel dura 20 ans, Mèdes 52 ans, Grecs 180 ans et chacun des anges attachés à chacun des échelons montaient et descendaient tandis que le dernier ange monta et resta « en haut » car seul HaShem fera « descendre » Edom de tous les outrages qu’il aura commis pendant cette histoire plurimillénaire.
Caroline Elisheva REBOUH
[1] Entre autres le « Magale amoukoth » R’ Nathan Nata Shapira né en 1585 et décédé en 1633 à Cracovie, en Pologne..
[2] C’est la raison pour laquelle il n’est pas conseillé d’allumer une hanoukia à plus de 6.60 mètres de hauteur (comme par exemple quelqu’un qui allumerait sa hanoukia au 4ème étage d’un immeuble….
[3] Le soleil a interrompu sa course à 10 reprises dans les premiers millénaires du monde nous n’en citerons que quelques-uns : a) le jour de la sortie d’Egypte, b) le jour de la séparation des flots de la Mer pour laisser s’échapper les Enfants de Jacob vers le désert, c) le jour où eut lieu l’attaque d’Amalek, d) le jour du don de la Torah, e) lors des guerres avec les rois du Sud, f) lorsque Hizkiyahou demanda la confirmation des 158 ans qui lui furent accordés en plus, g) Bouni/Nikodème ben Gourion très grand riche de Jérusalem à l’époque de la destruction du deuxième Temple et le dernier cas pour lequel la course du soleil fut interrompue rapporte la guemara fut à l’occasion des obs-que de Yéhouda HaNassi qui fut enseveli un vendredi et ces funérailles durèrent un temps très long aussi le soleil stoppa sa course et s’interrompit donnant à tous les assistants le temps de rentrer chez eux, de se préparer poir Shabbat et le soleil se coucha donc. Peu de temps après tout le monde s’éveilla aux cris du coq annonçant le lever du soleil… Les gens qui avaient assisté à l’enterrement du grand Sage constatèrent qu’ils avaient sûrement enfreint shabbat et se désolèrent c’est alors qu’une voix céleste rassura tout le monde en proclamant que pour le kavod du saint défunt tout le monde était sauf de toute profanation de shabbat.
[4] La terre qui s’entrouvrit pour engloutir Coré (Korah) et toute sa communauté.
[5] Le puits de Myriam qui abreuva tous les Enfants d’Israël pendant leur séjour (40 ans) dans le désert.
[6] L’ânesse de Bile’am qui commença à parler pour accuser son maître de toutes ses forfaitures.
[7] L’arc-en-ciel qui apparut comme signe d’alliance entre D et le genre humain pour rappeler la promesse que le monde ne sera plus détruit par un déluge.
[8] Cette nourriture céleste qui assura aux Enfants d’Israël une subsistance dans le désert.
[9] Le bâton de Moïse qui a été donné à Adam puis fut transmis de génération en génération et parvint ensuite à Abraham puis à Isaac puis à Jacob puis à Joseph puis à Moïse et parviendra au Mashiah,,
[10] Hédyoth désigne un cohen auquel appartiennent les tâches subalternes c’est de ce terme que provient le mot « idiot ».