Conscientes d’une conjoncture économique devenue fragile, les banques proposent des solutions aux emprunteurs.
Ces derniers, pris en tenailles entre l’Inflation (augmentation des coûts à la Consommation) et l’augmentation des taux d’emprunts, de plus en plus d’israéliens voient leur reste-à-vivre fondre comme neige au soleil.

Les banques commencent à proposer des solutions permettant d’alléger les mensualités ; pourtant, sur le long terme, ces solutions seront plus coûteuses pour les emprunteurs. Face à l’augmentation des mensualités en raison de celles des taux, les banques commencent à proposer des solutions.

La banque Hapoalim, dont le volume des crédits immobiliers en cours représente 123 milliards de shekels, a fait savoir qu’elle permettrait à ses clients de prolonger la durée de leur crédit en cours, pour la partie en Prime, formule indexée au taux Directeur de la BCI – Banque Centrale d’Israël – tout en maintenant les conditions initiales négociées, notamment la marge bancaire.

Cette disposition est destinée aux emprunteurs dont la période d’emprunt restante va de 5 à 25 ans.

Il est important de souligner que cette mesure a un coût pour l’emprunteur : plus la durée est longue, plus les intérêts payés augmentent.

Ainsi, cette mesure ne doit être utilisée qu’en cas de réel besoin et que lorsque le ménage ne peut pallier ses difficultés financières par d’autres coupes dans les dépenses.

L’avantage du Prime est qu’il offre la possibilité de procéder à des remboursements anticipés partiels ou totaux sans pénalités et à tout moment, ce qui permettra, à la faveur d’une baisse du taux à l’avenir ou encore d’une augmentation des revenus, de raccourcir la durée de l’emprunt pour les ménages ayant sollicité la solution proposée par les banques.

Les emprunteurs sont actuellement confrontés à une augmentation forte et rapide des taux d’intérêt et donc de leur remboursement.

De fait, le taux Directeur est passé de 0.10 % à 2.75 % en l’espace de six mois, et devrait atteindre les 3.50 % au premier trimestre 2023, selon les prévisions de la BCI.

Ces augmentations sont notamment encouragées par celles de la FED, augmentations permettant à la BCI de ne plus être inquiétée par un décrochage de l’USD face à l’ILS.

Selon la BCI, cette augmentation du taux Directeur a coûté environ 755 ILS à l’emprunteur moyen.

Mais le Prime n’est pas la seule formule à pâtir de la situation macroéconomique actuelle.

Que ce soient les formules indexées à l’Inflation ou encore les formules variables, toutes sont en augmentation, ce qui est de nature à exacerber une situation déjà tendue.

Au sein des banques, l’on précise toutefois qu’à ce stade, elles n’observent pas d’augmentation des impayés ou encore de demandes de réaménagement des prêts en cours.

Alors pourquoi cette mesure ?
Car la banque anticipe à l’aune des mouvements sur les comptes bancaires de ses clients et en prévision des augmentations de taux à venir, au regard des déclarations de la BCI.

De fait, connaissant les revenus de ces derniers et voyant l’augmentation des dépenses fixes notamment en raison de l’Inflation et de l’augmentation des taux d’emprunts, la banque observe la diminution du reste-à-vivre de ses clients.

Par ailleurs, pour 45 % des crédits contractés au cours du seul mois de septembre 2022, pour 45 % d’entre eux, le coefficient d’endettement était supérieur à 30 % des revenus du ménage, contre moins de 30 % des ménages début 2020.

Enfin, la banque Hapoalim a fait savoir qu’il ne s’agissait là que d’un premier pas d’autres mesures étant encore prévues si besoin est.

Arnaud Sayegh
Avec l’aimable autorisation de KNE
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