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25 novembre : Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes

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Depuis 1999, le 25 novembre célèbre la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Derrière cette journée se cache l’histoire de trois soeurs héroïnes et martyres de la lutte contre le dictateur Rafael Trujillo, qui dirigea la République dominicaine de 1930 à 1961.

Un vent de liberté

L’Amérique latine des années 50 voit la chute successive de plusieurs dirigeants : le dictateur colombien Gustavo Rojas Pinilla en 1957, le général vénézuélien Marcos Pérez Jiménez en 1958 et le dictateur cubain Fulgencio Batista, après le triomphe révolutionnaire des forces rebelles de Fidel Castro. Ces renversements ont ouvert les vannes de la démocratie dans ces pays, et ont suscité l’espoir de changements profonds sur tout le continent.

Ce vent révolutionnaire souffle aussi en République dominicaine où Rafael Trujillo, avec le soutient des États-Unis, tient le pouvoir depuis 1930.

C’est dans ce contexte que Patria, Minerva et María Teresa Mirabel trois sœurs de la bourgeoisie dominicaine nées dans les années 1920 et 1930 prennent par à des mouvements militants d’opposition à l’autocrate Rafael Trujillo. Lors de leurs études, les trois sœurs font la rencontre de militants anti-impérialistes et anti-trujillistes.

Tout bascule lorsqu’en 1949 la famille est invitée à une réception organisée en l’honneur du dictateur Trujillo, un réception lors de laquelle le dictateur Trujillo témoigne d’un intérêt marqué pour la jeune Minerva. Cette dernière repousse violemment les avances du chef d’Etat et l’enjoint à ne plus réprimer les actions de Pericles Franco, un membre du Parti Socialiste Populaire dominicain. C’est le début d’un tournant tragique pour toute la famille. À partir de ce moment, la famille Mirabal, mais surtout Minerva et son entourage, sont sous étroite surveillance.

« L’histoire des sœurs Mirabal m’a influencée, parce qu’elle a influencé toutes les femmes dominicaines et, je crois, beaucoup de femmes dans le monde. Cette histoire de lutte nous a accompagnées et nous a servis d’exemple.»
Minou Tavárez Mirabal, fille de Minerva Mirabal et aujourd’hui politicienne engagée.

Un activisme en faveur de la démocratie

Déterminées à passer à l’action, les sœurs rejoignent le mouvement révolutionnaire du 14 Juillet qui vise à renverser le pouvoir en place. Les trois soeurs fomentent avec d’autres activistes un attentat contre Trujillo. La veille de l’attentat prévu le 21 janvier 1960, le service de renseignement trujilliste, opère de nombreuses arrestations parmi les militants du mouvement, emprisonnant de nombreux militants dont les trois sœurs Mirabal et leurs maris.

Le régime dominicain sombre dans une dérive totalitaire et projette même d’assassiner le président vénézuélien Romulo Betancourt. De nombreux pays de l’hémisphère américain, à commencer par les États-Unis présidés par John F. Kennedy, rompent alors leur relation avec le régime de Trujillo. Par souci d’apaisement et à la suite des sanctions internationales, Trujillo est obligé de libérer de nombreuses militantes du mouvement du 14 juin, mais garde les hommes en prison.

Le 25 novembre 1960, les trois sœurs Mirabal, alors libérées, sont autorisées à rendre visite à leurs maris emprisonnés dans la forteresse San Felipe de Puerta Plata au nord de la République dominicaine. Sur le chemin du retour les trois sœurs sont arrêtées. Amenées dans un endroit discret, elles sont assassinées à la machette. Leurs cadavres sont replacés dans la voiture qui les transportait, pour être ensuite jetés du haut d’un précipice qui bordait la route.

Le pouvoir en place essaie alors de maquiller leur assassinat en un simple accident de la route, mais les Dominicains ne furent pas dupes. La nouvelle de leur mort déclencha une vague d’indignation dans tout le pays. Patria, Minerva et María Teresa Mirabel sont mortes en martyre pour leur pays. Six mois plus tard Trujillo sera renversé.

Une mémoire à honorer

Les soeurs Mirabal laissent un héritage de lutte en faveur de la démocratie mais aussi féministes.  C’est ainsi que le 19 octobre 1999, lors de la 54e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, les représentants de la République dominicaine et 74 États membres ont présenté un projet de résolution visant à faire du 25 novembre la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. La date est bien sûr choisi en hommage à la mémoire des sœurs Mirabal.  Les gouvernements, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales sont invités ce jour là à mener des opérations de sensibilisation de l’opinion à ces violences.

Lors de cette journée la couleur orange , porteuse d’optimisme dans nombres de cultures, est utilisée pour représenter un avenir meilleur, plus juste, sans violence à l’encontre des femmes et des filles.

Aujourd’hui le travail pour éliminer les violences à l’égard des femmes est loin d’être achevé. À ce jour, selon les Nations Unis, seuls deux pays sur trois ont interdit la violence domestique, tandis que 37 pays dans le monde continuent d’exempter les auteurs de viol s’ils sont mariés ou s’ils épousent éventuellement leur victime et 49 pays n’ont actuellement aucune loi protégeant les femmes de la violence domestique.

Francais de l’étranger :
Pour construire une bonne politique publique, il faut d’abord des chiffres. L’ampleur du phénomène des violences conjugales et intra-familiales à l’encontre des femmes françaises à l’étranger est difficile à appréhender. Si les consulats ainsi que le bureau de protection des mineurs et de la famille du MEAE sont informés de certaines situations, la remontée et centralisation des informations n’est pas systématique. Evelyne Renaud-Garabedian a demandé à ce que les consulats communiquent automatiquement les données relatives aux cas de violences vers le MEAE afin de permettre de recenser le nombre réel de femmes et de familles affectées (voir la question ici).

PLF 2023 – Lors de la discussion du projet de loi de finances pour 2023, Evelyne Renaud-Garabedian a déposé un amendement permettant – au même titre que la pension alimentaire – la déductibilité des prestations compensatoires pour les non-résidents. Votre Sénatrice a également déposé un amendement permettant aux non-résidents de bénéficier d’un crédit d’impôt pour les dons consentis à des associations en France. Cette disposition a aussi été adoptée par le Sénat. Ces avancées majeures ne pourront devenir définitives que si la navette parlementaire conserve la mesure, ce qui est loin d’être certain.

De même, l’amendement des Sénateurs LR adoptant une « résidence de repli » pour les Français de l’étranger – mesure sur laquelle le président de la République s’était engagée lors de la dernière campagne – a bien été adopté au Sénat, contre l’avis du Gouvernement demandant son retrait. Cette mesure serait inconstitutionnelle car portant atteinte auprincipe d’égalité, ainsi que contraire au droit européen. Si le Sénat vote chaque année en loi de finances des mesures permettant des avancées concrètes pour les droits des Français de l’étranger, force est de constater qu’elles ne sont jamais retenues en Commission Mixte Paritaire. Cette situation semble perdurer, même avec un Gouvernement qui a perdu sa majorité à l’Assemblée nationale et qui avait promis une considération plus importante du Sénat.

AMELIORATIONS – Le ministre de la Transformation et de la Fonction Publique a annoncé plusieurs mesures pour les Français de l’étranger : un nouvel onglet sur le site servicepublic.fr « je m’expatrie » réunissant les démarches essentielles lors d’un départ, l’extension de l’identité numérique de la Poste à de nouveau pays, permettant l’accès à France Connect, un décret sur les professeurs détachés qui avait été abrogé au printemps dernier. Enfin, un comité de pilotage tripartite entre son ministère, le ministère de l’Intérieur et le MEAE sera mis en place pour suivre l’avancement de ces travaux et lever davantage de difficultés administratives rencontrées par les Français de l’étranger.

source – alliancesolidaire.com

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