PARASHAT BERESHIT 5783 – Vendredi 21 Octobre 2022- Yom Chichi 26 Tichri 5783 – Samedi 22 Octobre 2022 -Yom Shabbat 27 Tichri 5783
Tel Aviv, Ashdod, Netanya, entrée 17 h 42 – sortie : 18 h 38
Chers Amis, le temps se rafraîchit, la prière pour la pluie a été récitée et nous avons changé dans la amida ou shemona essre la phrase concernant les saisons en « fais souffler le vent et fais tomber la pluie » les fêtes se sont écoulées du mieux possible et à présent nous ne célèbrerons avec joie Hanouka que dans deux mois …..
PARASHAT BERESHIT 5783
JALOUSIE ….. Quand tu nous tiens………… !!!
Bereshit l’une des péricopes qui a fait couler le plus d’encre dans le monde et à travers les 5783 années qui se sont écoulées depuis que’ HaShem a décidé de donner à l’Univers l’apparence qu’il a encore de nos jours et ce, malgré toutes les catastrophes naturelles ou écologiques qui se sont perpétrées…et malgré tous les progrès qui ont vu le jour grâce au génie humain. Tout le stockage proposé par i cloud de google ou je ne sais trop qui ou quoi serait insuffisant pour stocker toutes les opinions émises sur ce thème.
En créant chaque chose, le Tout Puissant a « créé » son contraire : le jour et la nuit, le bruit et le silence encore que ce contraire ne soit caractérisé que par l’absence de la chose créée ainsi le contraire de la lumière : l’obscurité n’étant pas son contraire mais un manque de lumière, le froid étant un manque de chaleur etc…
En créant l’homme à Son image, IL lui attribua toutes sortes de comportements dits humains tels que l’amour et la haine la jalousie et l’indifférence etc….
Ici nous évoquerons la jalousie qui peut conduire l’être humain jusqu’au crime.
Dans le texte de la Torah sur la Création, la jalousie s’insère de manière très insidieuse dès le 4ème jour où HaShem créa les astres : le soleil et la lune, et les autres planètes et les étoiles : grâce aux commentaires, entre autres, de Rashi, et des dissertations des différents Midrashim et du Zohar, nous apprenons qu’au début, HaShem conçut le soleil et la lune et les façonna lorsque tous deux sont de même taille et, c’est alors que la Lune s’écria : « Il est impossible que deux rois utilisent la même couronne » aussi HaShem lui répondit-IL : « entièrement d’accord aussi vais-JE réduire ta taille et ainsi seras-tu plus petite que le soleil et on ne te verra que la nuit »…
La jalousie de l’astre de la nuit envers le soleil entraîna une répression si je puis m’exprimer de la sorte de manière tout-à-fait immédiate. ‘est à ce cas que s’adresse la mishna des Avoth : celui qui poursuit les honneurs, ceux-ci le fuient (הרודף אחרי הכבוד הכבוד בורח ממנו ») : la lune voulait être supérieure au soleil et elle vit son importance diminuée !!!
Au 6ème jour de la Création, lorsqu’HaShem exprima Son intention de créer l’homme, c’est la Jalousie des Anges qui s’exprima. Le Midrash explique que les Anges se regroupèrent un peu comme s’il était question d’une manifestation, en prétextant que l’être humain n’aurait de cesse que de fauter et de peiner profondément son Créateur, ceci émanait aussi d’un sentiment inavouable de jalousie. La réaction des Anges contre la création de l’être humain traduisait un véritable souci de concurrence, ces êtres au service de l’Eternel éprouvèrent la crainte de se voir supplantés par l’homme !!!
Nous voyons donc que la jalousie peut atteindre différents domaines, et, que la rivalité s’arrête là où la raison n’a point de prise comme dans le domaine minéral ou végétal car même chez les animaux existe la lutte du plus fort tel qu’il est possible de le constater entre les mâles qui se mesurent pour montrer qui est le plus fort, le plus beau etc….
Il est à remarquer nous disent les Hazal (les Sages) que le rédactionnel des 1er, 2ème et 6ème jours est différent du rédactionnel des 3ème, 4ème et 5ème jours. En effet, dans le verset dans lequel il est dit qu’HaShem a vu que « c’est bien » (ki tov) il existe une séparation pour les 3, 4 et 5èmes jours alors que c’est au sein du même verset que « ki tov » est écrit pour les 1, 2 et 6èmes jours. Quelle en est la raison s’interrogent ces exégètes ? Leur réponse est la suivante : pendant les deux premiers jours et le sixième jour, HaShem créa des « choses » égales alors qu’en créant l’homme, SA créature est un combiné des éléments contenus dans les sphères supérieures (âme) et les sphères (corps) par exemple.
Lorsque les Anges ont manifesté leur mécontentement, HaShem répliqua : Lorsque je vous ai demandé de donner un nom à chacun de ces animaux que J’ai créés vous avez été totalement incapables de les nommer alors qu’Adam a su, du premier coup nommer exactement chaque animal !! Et vous osez déblatérer sur lui ?
Tous ces bas sentiments que la créature humaine ressent parfois au cours de son existence, existent depuis Bereshit, depuis le tout début de cette aventure humaine gigantesque.
Le Midrash dresse une image paradisiaque de l’existence d’Adam : les Anges, après « s’être fait une raison » sur le voisinage de ce couple qui leur fut imposé, font griller de la viande pour eux et pressent des grappes de raisin dans les coupes des premiers humains. Le serpent qui s’invita ressentit une très forte jalousie pour cet être qui jouissait de l’amour du Tout Puissant et que les Anges servaient !
Le Mauvais Penchant (l’Ange du Mal qui n’a de cesse de tenter de nous faire échouer en tout et pour tout) fit donc fauter Eve (Hava en hébreu). Une fois qu’elle goûta le fruit défendu, elle entraîna Adam à sa suite car elle avait entendu que le Créateur la tuerait ce même jour et elle ne voulut pas que son époux restât seul et qu’il épousât quelqu’un d’autre que D créerait pour lui elle l’entraîna donc avec elle. Et en ceci aussi se trouve une jalousie morbide.
Le Daât Zekénim[1] rappelle que si parmi les 613 commandements il existe un commandement spécifique concernant l’attelage interdit d’un bœuf et d’un âne ce n’est pas uniquement parce qu’ils n’ont pas la même force ou la même façon d’avancer mais bien pour préserver l’un et l’autre d’un sentiment de jalousie ainsi, l’âne pourrait envier le bœuf d’être casher alors que lui ne l’est pas. Il appartient donc à chacun et dans tous ses actes de ne pas exciter la jalousie de l’autre/du prochain pour éviter que des choses désagréables ne surviennent.
En effet, la rivalité qui régnait (à plusieurs égards) entre Caïn et Abel a entraîné un meurtre ! Il appert que ce meurtre eut lieu parce que motivé par plusieurs raisons que les exégètes citent avec plus ou moins de détails mais tous ayant pour base la jalousie et/ou la rivalité : on évoque le fait que si le sacrifice d’Abel a été accepté par HaShem c’est parce qu’il préleva de son troupeau des brebis. Caïn, pour sa part, disposait semble-t-il d’un esprit cartésien son père lui ayant suggéré de faire un sacrifice sans préciser quoi offrir il aurait présenté des fleurs/plans de lin. Lin se dit en hébreu pishtan soit peh-shine-tav-noune or, il se trouve que le mot « korbane » (sacrifice) s’écrit kouF-reSH-beTH-nouNE et, la terminaison des noms des lettres formant le mot korbane : F-SH-TH-NE forme le mot P(F)iSHTaNE soit Pishtane ou lin. Caïn a donc pensé à récolter du LIN et le présenta à HaShem.
Certains hakhamim soulignent que s’il est interdit de mêler laine et lin (shaatnez) c’est à cause du fait que les deux premiers frères de l’Humanité étaient « complémentaires » – en quelque sorte – et ennemis car ils se voyaient comme rivaux au lieu de se considérer comme complément l’un de l’autre !!!
Une autre supposition concernant le moto du crime de Caïn est : qu’avec chaque garçon naissait une fille, mais avec Abel sont nées 2 filles et chacun de ces deux mâles se disputèrent cette femme Abel arguant que cette fille supplémentaire étant née avec lui elle lui revenait de droit et Caïn prétexta que c’était à lui qu’elle revenait donc, l’assassinat résolut et effaça toute la rivalité qui existait.
Une autre cause de dispute entre Caïn et Abel fut qu’étant donné que Caïn s’était attribué tous les biens immobiliers, une nouvelle dispute éclata entre ces frères ennemis depuis leur naissance : pourquoi le Beit HaMikdash s’élèverait-il sur un terrain appartenant à Caïn ?
A leur différence, les frères Aharon et Moïse n’éprouvèrent aucune jalousie l’un envers l’autre et lors de l’approche de la cour pharaonique par Moshé, Aharon n’eut envie que de seconder son « jeune-frère »….
Souccot qui vient de se terminer, était une fête où justement on célébrait l’union des forces ou plutôt le rassemblement des différentes espèces qui existent dans le monde dans une volonté de réunir toutes les créatures avec leurs différences dans l’intégralité des forces et des dimensions de l’Univers dans l’agitation des 4 espèces du « loulav » dans les six dimensions universelles : les 4 directions augmentées des sphères supérieures et des inférieures.
Caroline Elishéva REBOUH.
[1] Le Daât HaZekénim est un ensemble de commentaires de la Torah des « beâlé Tossefoth » des XIIème/XIIIème siècles.