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Variole du singe : qu’est-ce que le niveau d’alerte maximum décrété par l’OMS ?

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L’épidémie de variole du singe progresse. Près de 17 000 cas ont été recensés dans 74 pays, selon les derniers chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Détectée début mai, la recrudescence inhabituelle de cas de variole du singe en dehors des pays d’Afrique centrale et de l’ouest où le virus est endémique, s’est depuis étendue dans le monde entier, avec comme épicentre l’Europe.

Si Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur de l’OMS, a précisé que le risque dans le monde était relativement modéré, sauf en l’Europe où il est élevé, l’institution onusienne a déterminé, ce samedi 23 juillet, que la flambée actuelle de cas constituait une urgence de santé publique de portée internationale, son plus haut niveau d’alerte. Mais de quoi s’agit-il exactement ?

Qu’est-ce que l’urgence de santé mondiale ?

L’urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) est décrétée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et doit répondre à des critères précis. Pour l’OMS, ce niveau d’alerte maximale en termes de santé publique internationale ne peut être décidé qu’en réponse à « un événement extraordinaire dont il est déterminé qu’il constitue un risque pour la santé publique dans d’autres Etats en raison du risque international de propagation de maladies ». L’objectif étant de pouvoir mobiliser une action internationale coordonnée pour tenter d’enrayer la maladie en question, ou du moins de la juguler.

Par ailleurs, une urgence de santé publique de portée internationale ne concerne pas uniquement les maladies infectieuses, elle peut être déclenchée à la suite d’évènements provoqués par des agents chimiques ou radioactifs.

À quel moment la décision est-elle prise ?

La décision est prise dans le respect du cadre juridique du « règlement sanitaire international ». Un accord ratifié en 2005 par 196 pays. Le problème sanitaire posé doit être « grave », « soudain », « inhabituel » ou « inattendu ». Il doit « avoir des répercussions pour la santé publique au-delà des frontières nationales de l’Etat touché de nature à « exiger une action internationale immédiate », explique l’OMS.

En outre, le verdict d’une telle décision dépend des données scientifiques recueillies, des données concernant l’évolution de l’épidémie, de son mode de transmission, de sa dangerosité ainsi que de l’avis d’un comité d’urgence. Toutefois le comité d’urgence peut parfois être divisé et retarder la mise en place de cette urgence sanitaire de portée internationale. Cela avait été le cas fin 2019 lorsque l’épidémie de Covid-19 est apparue en Chine. In fine, seul le directeur de l’OMS peut acter de ce niveau d’alerte maximal.

Quels impacts pour les pays lorsque l’alerte est donnée ?

Dès l’instant où l’alerte est déclenchée, le comité d’urgence mis en place pour évaluer la situation au départ doit se réunir tous les trois mois afin d’émettre des recommandations à l’échelle internationale et nationale pour les pays les plus touchés. Elles concernent généralement le déplacement des populations en s’adressant aux ports, aux aéroports et trains ainsi qu’aux postes de frontières.

En janvier 2020, peu de temps avant de déclarer l’USPPI dans le cadre de l’épidémie de Covid-19, le comité d’évaluation avait indiqué qu’une « urgence de santé publique de portée internationale est une étape importante dans l’histoire d’une épidémie » et que  » la perception d’une telle décision à l’échelle internationale faisait partie des éléments à prendre en compte ».

Peu de déclarations passées

Comme son nom l’indique, l’USPPI est une mesure d’urgence exceptionnelle. Elle a ainsi été décrétée seulement six fois par l’OMS depuis sa création. La première fois était en 2009 lors de la pandémie de grippe A (H1N1), puis en mai 2014 pour Ebola, et en août de la même année pour la Poliomyélite. En 2016, l’alerte est donnée avec l’apparition de Zika. Puis en 2019, Ebola concentre de nouveau les préoccupations après des contaminations en République démocratique du Congo, qui ont fait plus de 2 000 décès.

Enfin, la dernière alerte donnée, en janvier 2020, concernait la flambée de cas de malades en lien avec l’épidémie de Covid-19 partout dans le monde. Le 8 juillet dernier, une réunion du comité d’évaluation se tenait pour la douzième fois à Genève depuis le début de la pandémie. À la suite de quoi, le directeur général de l’OMS a souscrit aux conseils donnés par le Comité concernant la pandémie actuelle de Covid-19 et a « déterminé que l’événement continue de constituer une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) ».

l’Express.fr

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