Paracha BEHAALOTKHA : « Terre des Enfants d’Israël » Vendredi 11 Sivan 5782 – 10 juin 2022
Horaires Ashdod/Tel-Aviv : Entrée 19h26 • Sortie 20h30
Chaque personne doit faire rentrer Chabbat avec les horaires de la communauté qu’il fréquente
JERUSALEM Entrée : 19h04• Sortie :20h25
PARIS-IDF :21h35 – 22h59
Marseille 21h00 •21h13
Lyon 21h11 . 22h29
SOIS EN CONSTANTE PROGRESSION
Plusieurs points d’importance sont évoqués dans cette péricope très riche en
enseignements divers sur le plan littéral mais aussi sur le plan allusif comme nous
allons le voir immédiatement avec le nom de cette parasha : BEHAALOTEKHA
s’adresse au Cohen Gadol lorsqu’il « montera » pour procéder à l’allumage de la
menora. Ce mot « behaalotekha » (dans ta montée littéralement et de manière plus
littéraire : lorsque tu t’élèveras) a pour racine les lettres ayin-lamed-hé verbe qui
signifie monter sur le plan physique mais aussi sur le plan spirituel car, lorsque le
Cohen Gadol doit procéder à l’allumage des lumières du candélabre il faut qu’il soit
préparé sur le plan physique (propreté physique et des vêtements) mais aussi sur le
plan spirituel : avec un esprit saint et dévoué disposé à accomplir son sacerdoce pour
le bien-être du peuple. Ces actes doivent être responsables et imprégnés de sainteté.
En conséquence se hisser et allumer n’est pas qu’un acte physique mais démontre
d’une ascension spirituelle.
La Menora sur laquelle nous allons continuer à disserter, est en elle-même porteuse
de nombreux messages : en effet, dans le mot Menorah מנורה se retrouve le mot Ner
נר) lumière ou bougie). La guematriya du mot menora est égale à 301 qui équivaut à
la valeur du mot esh אש = feu celui-là même qui nous a protégés depuis la sortie
d’Egypte et qui est toujours présent dans le Beith HaMikdash.
Nous pouvons aussi lire ce mot légèrement différemment comme ceci :
MéNerHaShem soit De la Lumière d’HaShem : en allumant cette MeNoraH, nus
apportons à nos demeures de la Lumière d’HaShem.
La Menorah a été faite d’une seule pièce dans un bloc d’or pur. Les dimensions de la
menora sont les suivantes : 18 tefahim1 soit pratiquement 1,73 m pour la hauteur ; la
largeur d’une extrémité à l’autre est de 12 tefahim soit 1,15m ; et la branche centrale
est d’une hauteur de 15 tefahim soit 1,44 cette branche se rattachant au socle.
Les commentaires, très nombreux, sur ce thème mettent en relief l’importance de cet
ustensile du Beith HaMikdash dans le judaïsme. En effet, chacun voit dans ce symbole
de 7 branches une implication différente : ainsi, étant donné que les six lumières des
branches latérales se tournent vers la branche centrale, certains y voient le symbole
des six jours de la semaine qui se tournent avec déférence vers la centralité du
shabbat.
D’autres commentateurs évoquent le parallèle existant entre les 7 branches de la
menorah et les 7 planètes toujours dans la même idée de six planètes tournant autour
du soleil.
Certains exégètes pensent que les 7 séphiroth inférieures [les 3 séphiroth supérieures
appartenant à D : Kéter (couronne כתר (Hokhma (Sagesse חכמה (et Bina (Intelligence בינה ,[) les autres séphiroth correspondent au corps humain : Connaissance (daâth
דעת ,(Grâce/Vertu (hessed חסד ,(Guevoura (force/puissance גבורה ,(Tif’éreth
(magnificence תפארת ,( Netsah (victoire נצח’ ,(Hod (Gloire הוד ,(Yessod (Fondement
.(מלכות royauté (Malkhout), יסוד
Shimshon Rephaël Hirsch quant à lui pense que les sept branches font allusion aux 7
sciences indispensables pour que l’esprit humain se développe et il cite : ,עצה, חכמה
ובינה גבורה'(, ה יראת )יראה, דעת c’est-à-dire : la sagesse, le conseil, la connaissance,
la crainte du ciel, la puissance et l’intelligence.
Mais au rang des 7 sciences ce sont d’autres matières qui sont rappelées dans d’autres
sources comme les Mathématiques (y compris la géométrie et l’algèbre) la Médecine
et la botanique, la Musique, l’Astronomie, la Théologie, la Philosophie, et l’ésotérisme.
Enfin, d’autres encore voient dans ces sept branches un rappel des 7 peuples qui ont
été combattus lors de l’entrée en Eretz Israël : les Cananéens, les Emoréens, les
Pherézéens, les Hétéens, les Hévéens et les Jébuséens (Exode chap. III, verset 8) et les
Guirgashéens. Pourtant, ces derniers ne figurent pas dans le verset pré cité alors que
doit-on y comprendre ? C’est que, nous dit la Guemara de Sheviîth du Yéroushalmi au
chapitre 6 les Guirgashéens ont été les seuls de ces sept peuples à partir du pays
lorsque le peuple d’Israël est arrivé dans le pays. Le peuple a eu à combattre les six
premiers peuples mais pas les Guirgashéens !…..
Se cache encore une autre interprétation : celle des 6 millénaires qui débouchent tous
sur le 7ème millénaire, celui de l’ère shabbatique ou messianique, celui de la Guéoula.
Les lumières de chacun des 6 millénaires se tournant tous vers la Guéoula ou ère de
la libération.
Il est à remarquer que la menorah devait être placée du côté occidental, face au Saint
des Saints. Un miracle constant se produisait : la quantité d’huile qui était versée dans
les gobelets du candélabre devait suffire pour quelques heures à peine or, la lumière
de la branche centrale était perpétuelle : elle ne s’éteignait jamais………..
Il existait une possibilité de la voir s’éteindre et cela eût été dans le cas où les Bné Israël se seraient mal conduits et n’eussent pas fait la volonté du Créateur.
Les 42 différentes étapes dans lesquelles les Bené Israël ont séjourné ont eu des
durées variées totalement imprévisibles car là où se posait la nuée les Bené Israël
campaient et lorsqu’au matin ils voyaient la nuée s’élever ils comprenaient qu’ils
devaient partir. Parfois le séjour n’était que de quelques heures/nuit, parfois le séjour
durait davantage comme ce fut le cas à Kadesh Barnéa où les Bené Israël séjournèrent
19 années !
3 – L’enseignement ésotérique explique qu’HaShem prévoyait un « tikoun » 2 dans chaque
endroit et tant que cette réparation n’avait pas été faite les Bené Israël séjournaient
en ce lieu.
Moïse en arrivant à chaque étape demandait à HaShem de « revenir résider au milieu
de Son peuple et, au moment où le camp d’Israël, Moïse répétait sa supplique pour
qu’HaShem redevienne le Guide d’Israël…
Cette liste des 42 stations a été le début du Nom divin en 42 lettres mais il existe aussi
des noms divins en plusieurs autres lettres. Cependant que pour le « shem mab3 » il existe plusieurs versions telles que celle attribuée au Tana Rabbi Hanania ben Hakana intitulée ANA BEKOAH renfermant des abréviations d’une très haute portée cabalistique ou bien encore un ensemble de versets se trouvant dans le livre de l’Exode alors que pour certains autres ce sont les deux premiers versets de la section de Bereshith qui décèlent des secrets ésotériques très puissants en 42 lettres (voir l’article ci-joint).
L’intervention divine se mesurait ainsi deux fois par jour et les Bené Israël obéissaient
sans mot dire. Or, si cette soumission est excellente et exemplaire, l’homme, s’il ressent le désir absolu d’accomplir une mitsva, il se doit d’exprimer son désir de manière humble en s’adressant avec respect au chef spirituel et en démontrant combien lui est chère ladite mitsva tout comme l’ont fait ceux qui n’avaient pu, à cause de leur impureté, sacrifier l’agneau pascal et ont démontré qu’ils désiraient vraiment ardemment procéder à cette mitsva et HaShem accéda à leur demande avec joie.
Conclusion, pour tenter de voir s’accomplir nos pieux désirs, démontrons à l’Eternel
que nous tenons à accomplir Ses paroles.
Caroline Elishéva REBOUH.
1/Selon le Hazon Ish, chaque téfah mesure 9,6 cms.
2/ Tikoun signifie réparation au sens propre comme au figuré. Lorsque l’on conseille à quelqu’un de faire teshouva c’est pour favoriser une réparation spirituelle pour éviter un dommage spirituel ou matériel. Une modification de son comportement ou une prière particulière peuvent constituer un « tikoun ».
3 Mab = les lettres mem et beth forment une valeur numérique de 42.