PARASHAT NASSO 5782 en Israel – Vendredi 4 Sivan 5782 – 3 juin 2022
Horaires Ashdod/Tel-Aviv : Entrée 19h23 • Sortie 20h26
Chaque personne doit faire rentrer Chabbat avec les horaires de la communauté qu’il fréquente
JERUSALEM Entrée : 19h• Sortie :20h24
PARIS-IDF :21h29 – 22h53
Marseille 20h55 •21h08
Lyon 21h06 . 22h23
L’IMITATION DES ANGES.
Cette péricope est très longue car elle comprend entre autres 90 versets consacrés aux offrandes des chefs de tribus consacrées au Mishkan. Au cours des années précédentes nous avons traité de ce sujet. A savoir : si toutes les offrandes sont similaires par l’énoncé, pour quel motif la Torah n’a-t-elle pas résumé ces offrandes en un seul verset. La raison en est qu’il fallait que l’on comprenne que mille manières d’offrir existent même s’il s’agit du même cadeau. Chacun des chefs avait ses propres façons et ses propres intentions.
Lorsque le peuple se préparait à recevoir la Torah, il était nécessaire que chacun prît ses propres dispositions car, ils désiraient VOIR HaShem et, pour ce faire il fallait parvenir à un cheminement spirituel particulier.
En effet, l’œuvre divine qui consista à créer l’homme tient du miracle et c’est sans doute pourquoi à plusieurs reprises dans la journée nous articulons la bénédiction d’ « asher yatsar » car il s’agit bien ici d’un prodige l’homme étant constitué d’une partie physico-matérielle et d’une âme spirituelle, l’un des constituant étant physique concret et l’autre étant totalement abstrait or ces deux essences différentes font « bon ménage » jusqu’à la dernière heure où l’homme « physique » retourne à la terre tout-à-fait concrètement tandis que l’abstrait part rejoindre les sphères supérieures où elle sera jugée.
La communion entre ces deux « parties » distingue, l’homme de la bête en trois points. De même que les Anges envient les humains, les hommes jalousent les Anges et veulent leur ressembler pour avoir la possibilité d’admirer la Magnificence divine.
Le Maharal s’était déjà attelé à détailler en quoi l’homme et la bête étaient différent et ce qui séparait aussi les Anges des humains. La Guemara (Haguiga16a) précise : l’homme ressemble aux Anges en ceci : ils ont une connaissance (daâth), ils se déplacent et se tiennent debout et droit, et, ils parlent en s’adressant à HaShem. MAIS, les hommes ressemblent aux bêtes en ceci : ils boivent et mangent de la nourriture ordinaire, ils s’accouplent et se multiplient et, ils expulsent des déchets.
Les Anges mangent de la manne qui peut procurer un délice mais, ils n’ont aucun déchet à évacuer. Moïse, d’ailleurs, à chacun de ses séjours de 40 jours « en Haut » il n’a rien bu ni mangé…..car il était ce que décrit le Psaume 90 : « l’Homme de D » c’est-à-dire que de la taille à la ceinture il était Homme et de la taille aux pieds il était un Ange c’est-à-dire qu’il était un homme mais possédait la faculté des Anges de ne pas être assujetti aux « besoins » humains.
HaShem a voulu accéder aux désirs des humains de Se laisser voir mais pour cela il fallait qu’ils puissent sublimer les pulsions humaines c’est pourquoi d’une part HaShem avait commencé à faire tomber la manne céleste trois semaines avant le don de la Torah et c’est pourquoi IL avait exigé que les hommes s’éloignent de leurs épouses trois jours avant. De cette façon, ils se rapprochaient des Anges tel qu’ils le désiraient.
Il est intéressant de découvrir la complémentarité qui se dégage de מלאכת הקודש : ainsi le camp va être levé et les tâches seront réparties : les cohanim emballeront les ustensiles du mikdash et les léviim les soulèveront et les transporteront, de manière à préserver la vie des Kehatites, des Guershonides et des Mérarites. En effet, la tentation peut être forte pour un Lévi qui pourrait être tenté d’apercevoir les ustensiles dont le cohen gadol se sert dans l’exercice de ses fonctions et il pourrait en mourir comme cela se produisit par la suite lorsque l’Arche traversa Beith Shemesh et que certains ont soulevé un pan de tissu pour apercevoir le contenu de l’Arche ce qui occasionna la mort de soixante-dix hommes sur une assistance de 50,000 personnes !
Nasso noun-sine-alef est une racine qui signifie élever et en réalité toute cette sidra nous entretient d’élévation à différents niveaux matériels ou spirituels. Les « Princes » dont il va être question ici sont des « nessiim » car ils occupent des fonctions élevées et c’est à eux qu’incombe la tâche de présenter l’offrande de chaque tribu. Cependant, la simple lecture des versets concernant ces offrandes montre que chaque « nassi » n’offre en réalité que la même quantité de choses présentées, de la même façon, dans les mêmes ustensiles alors, quelle est la raison qui fait que la Torah consacre 90 versets à cela ? La Tradition expose le fait que les Nessiim, en plein désert, n’ont pas eu d’autre effort à faire que de trouver chacun à l’entrée de sa tente ce qu’il devait offrir pour le Tabernacle, aucun n’a eu à se départir de ses biens au nom de sa tribu, même les pierres précieuses qu’ils devaient offrir pour être enchâssées sur le pectoral se trouvaient à l’entrée de leur tente. Cependant, chacun possédait une mentalité particulière et, c’est en fonction de ces intentions et pensées particulières qu’ils ont été cités.
Dans cette même sidra vont se succéder deux parashot très importantes : celle de la femme sotta (infidèle), puis, il sera question du NAZIR . Comme toujours, les exégètes posent de très nombreuses questions et en l’occurrence : étant donné que l’adage dit : מי שרואה סוטה בקילקולה יזיר עצמו מן היין (phonétique : mi shéroé sotta bekilkula yazir atsmo min hayayine) « Qui voit la dégradation de la femme infidèle doit faire le vœu de ne plus boire de vin ». Qu’est-ce à dire ?
Nous savons de par l’épisode malheureux de Noé qu’à cause de son ivresse il a été victime de « problèmes » sexuels. Il en a donc été déduit qu’afin de se tenir à l’écart de ce genre de problèmes il vaut mieux éviter de se laisser aller à la boisson.
Que signifie le terme dégradation de la femme sotta ? C’est que lorsqu’une femme est soupçonnée d’adultère, le cohen commence par lui ôter son couvre-chef ce qui en soit est déjà un désagrément, puis, le cohen gadol posera les questions d’usage et puis, s’il en est besoin il donnera à cette femme soupçonnée des eaux amères à boire dans lesquelles il aura effacé le Nom Ineffable ce qui provoquera – si la femme a fauté – le fait qu’elle sera frappée d’hydropisie et ce spectacle est des plus affligeants.
Birkat hakohanim, la bénédiction des cohanim, bénédiction triple, dont l’importance cabalistique est d’une très haute portée. La bénédiction comporte quinze mots. Les os formant la main sont au nombre de quatorze comme la valeur numérique du mot yad יד main en hébreu ce nombre vient simplement montrer le rapport qu’il y a entre la main et D : 14+1=15 (la main et D) la main qui va servir de moyen de transmission de la bénédiction des cohanim vers le peuple d’Israël…..et D qui bénit Son peuple par le truchement des cohanim……
En dehors de ce moyen de recevoir une bénédiction divine par l’entremise des prêtres qui font le lien entre HaShem et Ses créatures, il existe aussi d’autres supports pour matérialiser, si je puis m’exprimer de la sorte, en accomplissant certains actes : lorsque nous prenons nos repas, lorsque nous nous alimentons, veillons toujours à nous entretenir de paroles de Torah car c’est par cela que nous pourrons nous assurer une bénédiction mais également au moment où nous récitons la bénédiction de fin de repas ou « birkat hamazone » (bénédiction sur la nourriture) veillons à toujours laisser sur la table un beau morceau de pain (plus d’une bouchée) de manière à pouvoir, le cas échéant, donner de quoi manger à quelqu’un qui viendrait demander à manger et, encore, veillez à avoir toujours une salière sur votre table car, le sel est un ingrédient que l’on doit toujours ajouter (au temps où le Temple existait encore) sur les sacrifices pour « donner du goût ». Aussi ces gestes basiques sont-ils importants car la bénédiction divine reposera sur ces supports.
Tout Cohen n’est pas forcément apte à faire la bénédiction des Cohanim : il suffit qu’il ait un défaut physique ou même verbal pour ne pas être apte à répéter la triple bénédiction la raison est que le Cohen Gadol doit avoir une apparence parfaite, il doit avoir une conduite exemplaire et ne serait-ce que si, de par son métier, il peut avoir les mains ou les pieds teintés (la guemara cite par exemple les tanneurs ou les teinturiers) et ne peut se tenir face au public pour prononcer le nom ineffable.
Caroline Elishéva REBOUH