L’alphabet hébraïque est plein d’enseignements et de secrets, qui nous permettent de comprendre ce que la Torah veut nous transmettre. La forme des lettres telles qu’elles apparaissent en imprimerie, n’est pas toujours exactement celle qu’elles doivent avoir pour figurer dans un sefer Torah, car certains de ces caractères naissent de la combinaison d’autres signes pour des raisons mystiques. Il s’ensuit que la valeur numérique d’une lettre peut changer selon sa place dans l’alphabet, ou selon la façon d’orthographier le nom de la lettre, ou selon la façon dont elle est formée. Cela étant indépendant de la symbolique de chacune d’elle.
Prenons l’exemple du ALEF, ou première lettre de l’alphabet : א le ALEF a une valeur numérique de 1, et pourtant, elle peut, d’après la façon d’écrire son nom, équivaloir à =111 א+ל+ף. Selon la façon d’écrire le Alef : youd+vav+youd = 26 ! Et, si l’on doit commenter un texte selon la méthode ATBASHGARDAK , alef équivaudra à 400 ! Ne figureront ici que les valeurs numériques selon l’ordre alphabétique, selon le nom (plein) de la lettre, ou selon la valeur numérique de la lettre calligraphiée pour son utilisation en « sofrout » (écriture des sifré Torah, mezouzoth, ou tefiline).
Lettre | Ordre | Valeur | Nom | Valeur nom | numérique | Sofrouth (écriture sefer torah) |
א | 1 | 1 | Alef אלף | 111 | 2 youd et un vav = 26 | |
ב | 2 | 2 | Beth בית | 412 | ||
ג | 3 | 3 | Guimel גימל | 83 | ||
ד | 4 | 4 | Daleth דלת | 434 | ||
ה | 5 | 5 | Hé הי | 15 | Daleth+vav = 10 | |
ו | 6 | 6 | Vav ויו | 22 | ||
ז | 7 | 7 | Zayin זין | 67 | ||
ח | 8 | 8 | Heth חית | 418 | Vav et zayin = 13
Et certains disent daleth et vav = 10 |
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ט | 9 | 9 | Teth טית | 419 | Kaf et zayin = 27 | |
י | 10 | 10 | Youd יוד | 20 | ||
כ | 11 | 20 | Kaf כף | 820 | ||
ל | 12 | 30 | Lamed למד | 73 | Kaf et vav = 26 | |
מ | 13 | 40 | Mem מם | 540 | Kaf et vav = 26 | |
נ | 14 | 50 | Noun נון | 106 | Certains disent vav et youd = 16 | |
ס | 15 | 60 | Samekh סמך | 600 | ||
ע | 16 | 70 | Ayin עין | 780 | Noun et youd = 60 ou noun et vav = 56 | |
פ | 17 | 80 | Pe פה | 85 | Kaf et youd = 30 | |
צ | 18 | 90 | Tsadik צדיק | 204 | Noun et vav inversé = 56 | |
ק | 19 | 100 | Kouf קוף | 906 | Kaf et vav (prolongé) = 26 et certains disent resh et vav=206 | |
ר | 20 | 200 | ריש /Resh ראש | 501/510 | ||
ש | 21 | 300 | Shine שין | 1010 | Noun, vav et youd =66 ou 3 fois youd = 30 ou 3 fois vav = 18 | |
ת | 22 | 400 | Tav תו | 406 | Resh et vav à l’envers= 206 | |
ך | 500 | Khaf sofit‘ כ סופית | ||||
ם | 600 | Mem sofit מם סופית | ||||
ן | 700 | Noun sofit נון סופית | ||||
ף | 800 | Pe sofit פה סופית | ||||
ץ | 900 | Tsadik sofit צדיק סופית |
Les enseignements et les secrets contenus dans chacune des lettres figurant dans le tableau ci-dessus sont immenses, et il serait présomptueux de penser qu’un article peut en venir à bout.
Ces caractères ont de grands secrets à nous livrer. Cependant, juste afin de vous permettre de considérer ces lettres différemment, nous allons analyser certaines d’entre elles.
Le nom de chaque lettre possède une signification particulière : alef c’est apprendre tout comme lamed ; beth, est une maison, mais avec un côté fermé, ceci pourrait signifier que ce qui existait auparavant ne l’intéresse pas ; guimel, est un chameau dont il a l’apparence stylisée, tout en symbolisant le fait de rendre quelque chose (remboursement ou rétribution). Le guimel est une lettre à vocation « dynamique » : il va au-devant de l’Autre. Daleth est une porte, mais il symbolise aussi le paupérisme, c’est-à-dire que celui qui a la possibilité d’aider, viendra ouvrir la porte (déleth), du pauvre (dal). En associant les lettres deux à deux, nous trouvons ainsi des paires tout-à-fait complémentaires. Deux lettres revêtent un caractère particulier : le mem final, et le samekh, qui sont toutes deux entièrement fermées, et à propos desquels il est dit, que lors de la promulgation de la Torah au Sinaï, un prodige se produisit pour chacune de ces lettres, afin qu’elles soient inscrites sur les tables de pierre. Parmi les vingt-deux lettres et les cinq lettres finales, une seule lettre dépasse les autres : il s’agit du lamed, qui signifie enseigner/étudier, comme pour faire allusion, qu’étudier et savoir rapprochent l’homme des sphères supérieures.
Au contraire, le kouf et quatre des cinq lettres finales, dépassent la ligne inférieure de la majeure partie des lettres de l’alphabet ; et en ce cas, l’allusion faite, est que le vav du kouf, ou la partie basse « redressée » du kaf, du noun, du pé ou du tsadé/tsadik, sont vers le bas, comme s’il devait s’agir d’une main tendue pour repêcher celui qui aurait chu, ou comme si cette « jambe » permettait au pécheur de se rattraper…
Dans cet article j’ai tenté de résumer les traits principaux de ces lettres qui sont messagères de tant de secrets à livrer à ceux qui veulent en savoir davantage, et de permettre de la sorte une approche globale des « signes » de la langue hébraïque, considérée il y a encore soixante ans comme une langue morte, mais qui est, aujourd’hui, une langue vernaculaire parlée par au moins 8,000,000 d’Israéliens, et qui n’est pas seulement un idiome consacré à l’étude ou à la liturgie, mais l’hébreu, est une langue bien vivante.
CAROLINE ELISHEVA REBOUH