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La Banque Centrale d’Israël augmente son taux directeur : quel impact pour l’économie ? par Arnaud Sayegh

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Pour la première depuis novembre 2018, la BCI – Banque Centrale d’Israël – révise son taux directeur à la hausse, à savoir 0.25 % pour le ramener à 0.35 %, démarche qui s’inscrit dans un contexte de flambée des prix.
La BCI table sur une Inflation à 3.60 % pour 2022 et à 2 % pour 2023. Le PIB devrait augmenter de 5.50 % en 2022 et de 4 % en 2023.

C’est le 11/04/2022, que la commission Monétaire de la BCI a révisé son taux directeur pour la première fois depuis le 26/11/2018, le ramenant de 0.10 % à 0.35 %.

Mais contrairement à la hausse ponctuelle en 2018, la présente hausse n’est que le début d’un processus visant à rompre avec la fin de l’ère des taux bas, voire négatifs, qui grèvent l’Économie depuis quelques années ; en ce sens, la BCI souhaite ramener son taux directeur à terme à 1.50 % sous 12 mois.

Il convient toutefois de rappeler qu’en dépit de cette augmentation, le taux d’intérêt de la BCI reste bien inférieur à l’Inflation, de sorte que le taux d’intérêt réel reste négatif (le taux directeur est, soit notamment celui qui définit la rémunération des épargnes est inférieur à l’Inflation).

Tandis que la BCI table sur un taux directeur de 1.50 % à horizon premier trimestre 2023, les marchés tablent sur 1.55 %.

Au sein des institutionnels, les prévisions oscillent entre 0.25 % et 1.50 % avec une moyenne à 0.92 %.

Pour ce qui est de l’Inflation les prévisions de la BCI sont de 3.60 % pour 2022, soit 0.60 % de plus que la limite haute qu’elle s’est fixée, et 0.80 % de plus que ses prévisions faites en janvier ; concernant 2023, ils la voient à 2 %.

La BCI reste par ailleurs optimiste et estime que la pression à la hausse des salaires, ainsi que l’augmentation des prix de l’Immobilier devraient être modérés et calqués sur l’Inflation, à savoir seulement 3.60 %.

Concernant la Croissance, la BCI la voit à 5.50 % pour 2022 ce qui lui permet de revoir à la baisse ses prévisions de déficit budgétaire qui passe à 1.40 % à la fin 2022, contre 3.60 % lors des précédentes prévisions.

De même, la dette publique, à la faveur de l’augmentation des recettes de l’État, devrait fin 2022 être de 67 % du PIB contre 69 % précédemment.

Pour 2023, la BCI prévoit un ralentissement de la Croissance et révisions ses prévisions à 4 %.

Au cours de la conférence de Presse donnée lors de l’annonce de l’augmentation du taux directeur, le Gouverneur de la BCI, le Professeur Amir Yaron, a tout d’abord salué “la résilience de l’Économie israélienne et sa vigueur au sortir de la crise de la Covid-19 : elle s’est adaptée à la nouvelle situation et les ménages ont appris à faire face au virus et à ses différentes vagues. L’inflation en Israël a été et est toujours nettement inférieure à celle de la plupart des pays membres de l’OCDE”.

En ce sens, il estime que “les conditions sont réunies pour commencer à réhausser le taux directeur, dont le niveau sera fonction du niveau d’activité et de l’évolution de l’Inflation”.

Pour ce qui est de la guerre en Ukraine, “elle peut conduire à un ralentissement de la reprise de l’Économie mondiale. Son évolution affecte les prix dans le monde entier et contribue à la montée des pressions inflationnistes. Toutefois, notre Économie est moins affectée que celles des autres pays par la guerre en Ukraine”.

En dépit du fait que la hausse du taux directeur est un événement majeur qui rompt avec une aire de taux bas, la décision ne fut pas particulièrement difficile à prendre.

De fait, les signes d’inflation dans l’Économie israélienne ont commencé à s’accentuer d’une manière qui ne peut être ignorée – principalement en raison des craintes d’une hausse des salaires qui accélérera la spirale inflationniste. En d’autres termes, et ne serait-ce qu’au regard de l’Inflation, il n’y avait aucune raison de retarder la hausse du taux directeur, un tel retard pouvant être très coûteux.

De manière générale, l’augmentation du taux directeur suscite de sérieuses inquiétudes quant au marché du Travail et au fonctionnement de l’Économie.

Cette fois ci pour autant, la BCI s’attendait à une agréable surprise en raison d’un contexte particulièrement propice à une telle décision : Israël a achevé sa reprise après la crise de la Covid-19, le marché du Travail est en ébullition à la faveur d’une situation de quasi plein-emploi avec un taux de chômage extrêmement bas (3.20 %) ; en conséquence de quoi, la BCI vient tempérer une Économie en pleine ébullition.

Mieux, les recettes fiscales directes et indirectes montrent une activité économique à son apogée, ne risquant pas d’être mise en défaut par l’augmentation du taux directeur.

Enfin, concernant le marché du Logement, cette mesure pourrait être salutaire : tandis que les taux d’emprunt connaîtront une augmentation abaissant d’une part la capacité d’emprunt de certains et pouvant entraîner éventuellement un ralentissement de l’augmentation des prix voire même une baisse dans les villes en Périphérie, les investisseurs pourraient renouer avec d’autres supports, notamment les épargnes bancaires, dont le taux de rémunération augmentant, pourraient parfois proposer des rentabilités plus intéressantes que la Pierre.

Avec l’aimable autorisation de KNE
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