Le demi Chékel
Dans la Paracha de Ki Tissa que nous avons relue récemment lors du Chabbat Chékalim, nous avons reçu l’ordre d’offrir « le demi Chékel » que tout Israël offrait à l’époque du Temple.
Cette Mitsva avait pour propriété de les épargner de toute maladie, et ses secrets sont nombreux. A l’époque du Temple, on annonçait publiquement à tout le peuple à partir de Roch ‘Hodech Adar qu’il devait offrir leurs Chékalim, car ces jours sont appropriés à cette Mitsva.
C’est pourquoi, même de notre époque où nous n’avons malheureusement pas le Temple, nous avons l’usage d’offrir avant Pourim l’argent du « symbole du demi Chékel » à l’instar de ce que tout Israël offrait au temps où le Temple existait.
L’usage est de percevoir l’argent à la synagogue le soir de Pourim avant la lecture de la Méguila, comme nos maitres l’enseignent (Guémara Méguila 13b) :
Il était dévoilé et su devant Celui qui a créé le monde que Haman allait récolter des Chékalim pour anéantir Israël. C’est pourquoi, Hachem fit devancer leurs Chékalim à ceux de Haman ».
Les femmes doivent elles-aussi offrir l’argent du symbole du demi Chékel.
Il est bon d’offrir aussi pour ses enfants en bas âge.
Certain ont l’usage d’offrir aussi pour les bébés dans le ventre de leurs mères.
« Symbole » uniquement
Les décisionnaires écrivent qu’il faut veiller à ne pas nommer cet argent « MAH’ATIST HA-CHÉKEL » (« DEMI-CHÉKEL ») mais plutôt « ZEH’ER LE MA’HATIST HACHÉKEL » (« symbole du demi-Chékel ») car il faut craindre que l’on ne puisse offrir cet argent ailleurs qu’au Beth Ha-Mikdach comme le « MAH’ATIST HA-CHÉKEL » lui-même qui est interdit a tout profit, on ne pourra donc plus le donner à des nécessiteux.
Cette vigilance est mentionnée dans les propos des Guéonim :
« Le fait que l’on publie dans vos contrés le payement des Chékalim (en nommant l’argent de la Tsédakka « demi-Chékel »), n’est pas une bonne attitude, car il est à craindre que l’on ne puisse plus tirer profit de cet argent. »
Par conséquent, il est juste de dire seulement « Zéh’er Lémah’atsit Ha-Chékel » (l’argent qui « symbolise le demi-Chékel »), et s’écarter ainsi de toute crainte.
Quelle est la somme exacte que l’on doit donner pour le « Zéh’er Lémah’atsit Ha-Chékel » ?
Il faut donner une somme qui correspond à la valeur de 10 g d’argent pur (même un peu moins).
Cependant, une personne dont la situation financière est difficile peut se contenter de donner 1 pièce de monnaie en souvenir du demi-Chékel, par exemple, un demi-Chékel en vigueur de notre époque (ou 50 centimes d’Euros en France).
La somme en Shékels israéliens (nis) correspondante au symbole du demi-Chékel qu’il faut donner cette année (5782) pour ceux qui désirent accomplir la Mitsva dans tout son embellissement équivaut à environ 24 Shékel par personne.
À titre indicatif, une once d’argent pèse 31.1 g. Il faut donc diviser le prix de l’once d’argent par 31.1, puis multiplier le résultat par 10, et on obtiendra la somme exacte qu’il faut donner.
Les décisionnaires débattent afin de définir s’il faut donner cette somme en tenant compte des taxes ou non.
Sur le plan pratique, notre maître le Rav z.ts.l nous a indiqué que l’on peut autoriser à ne pas tenir compte des taxes.
La personne qui s’imposera de donner davantage de Tsédaka et qui fera preuve de beaucoup de bonté sera digne de la bénédiction.
Par conséquent, la somme qu’il faut donner cette année (5782) en Israël est d’environ 24 Shekels par personne.
Celui qui s’imposera d’ajouter sur cette somme sera digne de la bénédiction.
En France, cette somme s’élève cette année (5782) à environ 7 € par personne.
Pour les autres pays, la somme varie selon le cours de l’argent pur. C’est pourquoi il est important de se renseigner auprès d’experts en la matière, afin de déterminer avec précision quelle somme exacte on doit donner.
Pour les enfants en bas âge (en dessous de 13 ans pour un garçon et en dessous de 12 ans pour une fille), il est suffisant de donner la moitié de la pièce de la monnaie courante (En France, 50 centimes d’euros par enfant en bas âge. En Israël, 50 Agourrot par enfant en bas âge.)
À qui faut-il donner cet argent ?
Il faut donner l’argent en souvenir du demi-Chékel aux nécessiteux.
Le Gaon Rabbi H’aïm PALLAG’I z.ts.l écrit dans son livre Roua’h H’aïm (chap.694 note 2) qu’il faut donner cet argent à des Talmidé H’ah’amim (des érudits dans la Torah) qui font preuve d’assiduité dans l’étude de la Torah et dont la situation financière n’est pas bonne. Ce don est une Tséddaka très importante.
Celui qui s’efforce de soutenir financièrement les Talmidé H’ah’amim, afin de relever le prestige de la Torah et de ceux qui l’étudient, méritera de voir le prestige d’Israël.
Comme nos maîtres le disent dans la Guémara Bava Batra (10b) :
Grâce à quoi se relèvera le prestige d’Israël ? Grâce à Ki-Tissa (la Paracha où est mentionnée cette Mitsva de donner le demi-Chékel).
3 pièces
Le RAMA écrit (chap.694) qu’il est bon de donner la somme de correspondante au symbole du demi-Chékel en 3 pièces, en rappel aux termes répétés 3 fois dans le verset « offrande pour Hachem » (« Térouma Lachem »).
Cet usage est cité également par le Gaon Rabbi H’aïm FALLAG’I, ainsi que par notre saint maitre le Rav z.ts.l dans son livre H’azon Ovadia-Pourim (page 103).
7 Adar
A la demande de nombreuses personnes, y a-t-il des usages spécifiques au jour du 7 Adar ?
Réponse : Il est enseigné dans la Guémara Kiddouchin (38a) que c’est à la date du 7 Adar (qui tombe demain jeudi) que Moché Rabbenou a quitté ce monde. Les gens d’un très haut niveau de piété (en bonne santé) ont l’usage de jeûner ce jour là, comme l’écrit MARAN dans le Choul’han ‘Arou’h (chap.180). certain ont l’usage de faire une étude sépcial le soir du 7 Adar, et ceci est un bel usage.
Même si 10 hommes jeûnent et sont présents à la synagogue le matin du 7 Adar, on ne sort pas le Séfer Torah pour y lire la Paracha des jours des jeûnes (Vay’hal Moché), car il ne s’agit pas d’un véritable jeûne public (mais seulement une tradition).
L’officiant dira malgré tout le passage de « ‘Anénou » mais seulement dans la bénédiction de Chéma’ Kolénou et non en tant que bénédiction indépendante.
De même, les Cohanim ne diront pas Birkat Cohanim à Min’ha.