PARASHAT VAERA 5782 Vendredi 31 Decmbre 2021–Yom Chichi 27 Tevet 5782 Samedi 01 Janvier 2022-Yom Shabbat 28 Tevet 5782
Horaires Ashdod – 16 h 27 – 17 h 29
SAVOIR RECEVOIR LES MESSAGES DIVINS.
Dans la section précédente, nous ne sommes préoccupés que du début de l’histoire du peuple des Bené Israël ou enfants de Jacob et moins de la dégradation de la condition humaine en terre d’Egypte, sous la domination de cette nouvelle dynastie succédant aux Hyksos. Ceux-là avaient su reconnaître les mérites de celui qui se présente pour la première fois comme un hébreu car, il n’y avait pas encore de « juifs » à proprement parler.
Dans cette même section, Moïse naît, grandit, mûrit, découvre la misère de ses frères et, s’enfuit. Il se trouve dans un milieu d’idolâtres plus ouverts, toutefois, que les Egyptiens.
Son cheminement spirituel au beau milieu de la nature, de l’immobilité et de la méditation lui permet de découvrir ce pour quoi il a été créé. Ainsi, lui qui fut adopté par une égyptienne de sang royal, lui qui grandit à la cour du roi d’Egypte, se retrouve, en pleine nature, sans aucun Juif près de lui et se retrouve chargé de mission auprès de Pharaon… C’est au milieu de cette nature qu’il découvre HaShem ainsi que la guematriya nous en donne les allusions dans le fait que le mot « hatéva » הטבע = la valeur numérique de la nature est égale au nom de D. Elokim = 86. De plus, en se retrouvant isolé dans le désert (midbar = 246) permet à Moïse de s’élever « rom » (de la racine « s’élever » resh-vav-mem). En effet, cet exil en cette région désertique permet au futur libérateur d’Israël de lui faire comprendre ce que le Créateur attend de lui. Et c’est ainsi qu’il commence à gravir les degrés qui vont lui permettre d’atteindre les sommets spirituels au point de devenir le ISH HAELOKIM le plus humble que la Terre ait porté.
Aujourd’hui, Moïse et Aharon, se présentent au palais pharaonique : ils ont pour mission de « déranger » dans son confort quotidien le souverain qui se prend pour le maître du monde doté de dons surnaturels – c’est ainsi qu’il se croit- et, tout au palais atteste de sa mégalomanie : il y a à l’ouverture de cet édifice des lions sauvages destinés à dévorer quiconque s’aventurerait à pénétrer dans la demeure royale sans y avoir été convié et, si d’aventure un quidam réussissait à franchir ce premier barrage, dans la première cour se trouvaient 400 portes devant chacune d’elle se tenait un lion affamé…..
Moïse et Aharon se présentent à la première garde et pénètrent dans la forteresse sans « s’arrêter au contrôle » et, les lions au lieu de rugir, de bondir et de dévorer leurs proies, s’inclinent devant eux, les laissent passer et les escortent.
Les ouvertures étaient faites de telle sorte que quiconque se présente doive se courber pour se prosterner devant le souverain mais, lorsque Moïse et Aharon se présentent, le palais tout entier se soulève pour que les envoyés de l’Eternel ne se trouvent pas en position d’infériorité.
Pharaon connaît cet homme qui se présente devant lui et déclare qu’il vient au Nom de l’Eternel. Son orgueil et sa suffisance vont entraîner le triste personnage sur une pente « savonneuse » sur laquelle il va glisser sans espoir de retour. Les iniquités perpétrées en Egypte sont autant d’actes d’accusation.
Tout va se passer par des allusions, des signes. Moïse, désormais Ambassadeur divin, avec son illustre frère qui va s’exprimer pour lui et va exécuter les plaies pour évoluer vers la reconnaissance du Tout Puissant , reconnaissance qui coûtera la vie des premiers-nés d’Egypte et de la « couronne ».
Sept des dix plaies d’Egypte vont être détaillées sur cette péricope et les trois dernières sur la parashat Bo, la semaine prochaine.
La démarche du Pharaon va être étonnante pour un souverain supposé être d’un niveau intellectuel supérieur au commun des mortels de son peuple mais, il agit comme n’importe lequel des êtres ordinaires : il demande des signes, des preuves… Pour l’heure, il ne demande qu’à vérifier. La lutte du pot de terre contre le pot de fer va avoir lieu… dans un instant.
La première manifestation (pas de plaie) effectuée par Aharon n’est pas prise en considération : Aharon jette son bâton par terre et le serpent se transforme en serpent…. Pharaon hausse les épaules : ses sorciers en font autant mais, c’est après qu’a lieu le miracle que les sorciers ne peuvent pas ne pas constater : c’est que le BÂTON avale tous les serpents et sans que n’augmente sa taille…
Pharaon n’est pas impressionné. A lieu la PREMIERE PLAIE. Le SANG. Le Nil est touché y compris toute la faune trouvée dans le creusé du fleuve élevé au rang de divinité car, sans le Nil, l’Egypte n’est rien. Les poissons se retournent et flottent morts ; toute l’eau appartenant aux Egyptiens devient sang. Les Hébreux vendent de l’eau aux autres habitants et se constituent un joli pécule.
Pharaon n’est pas touché intimement par cette plaie : il fait acheter de l’eau chez les Hébreux.et il n’en manque pas peu lui en chaut (c’est du verbe chaloir).
DEUXIEME PLAIE : les GRENOUILLES. Cette créature aquatique à propos de laquelle le livre de SHIRA dit par la bouche du Roi David qu’elle ne cesse de proclamer des louanges nuit et jour envers le Saint béni soit-IL est une bête très bruyante et peu discrète et elle est dérangeante voire même perturbante. C’est un degré supérieur. C’est là que Pharaon commence à être gêné dans son confort intime : il trouve des grenouilles sur sa couche et elles l’empêchent de se concentrer…. Il commence à se trouver en déséquilibre.
TROISIEME PLAIE : Les POUX . C’est alors que les sorciers comprennent que là ils sont impuissants. Ils ont « combattu » et se sont mesurés à Aharon en faisant croire que les opérations de « magie » effectuées par eux étaient les mêmes mais, pour les kinim, les poux, ils reconnaissent leur impuissance et déclarent : c’est le DOIGT DE D-ieu !!!
Eux, qui vivent dans l’illusion, connaissent la vérité. Ils savent que la lutte est engagée. On pourrait s’étonner du fait que les kinim constituent la 3ème plaie et qu’elle n’ait pas été la première ! Mais, en fait il est plus didactique de faire en sorte de donner sa chance de faire teshouva dès le premier instant où il est possible de se repentir. Petit à petit les évènements vont se succéder. A chaque fois, HaShem donne une bouée de sauvetage : Renvoie mon Peuple pour qu’il ME serve.
La lutte de personnalité est trop forte entre Moïse et Pharaon. Cet enfant d’Hébreu adopté par sa tante après avoir disparu 40 années se signale tout-à-coup et tente de regagner un statut supérieur au sien !……
D’après le Ohr HaHayim HaKadosh , le Pharaon n’a commencé à regretter ses actes lorsque les plaies ont commencé à le gêner personnellement…
Les plaies se succèdent et atteignent tous les domaines mis à la disposition des hommes, le règne végétal, animal, minéral et l’humain… Les 4 éléments de l’Univers se retrouvent dans ces plaies le feu, l’air, l’eau, la terre/poussière.
Pharaon n’a pas encore compris qu’il est en danger véritable et ce n’est que lorsqu’il sentira ses pieds vaciller qu’il fera appel à Moshé Rabbénou et alors, il sera trop tard.
Demander des signes et des preuves n’est pas en soit un acte répréhensible. Eliezer, esclave d’Abraham, n’est pas sûr de lui. Il doit se rendre à Haran pour en ramener une épouse pour Isaac : saura-t-il mener sa tâche à bien ? Il demande à HaShem un signe : qu’elle puise de l’eau pour lui et ses chameaux : il peaufine…
La façon qu’a HaShem de communiquer avec Ses créatures c’est par des signes. C’est à l’homme de sublimer ses instincts pour pouvoir comprendre ce que l’Eternel lui fait comprendre mais il faut aussi savoir parler ce langage.
Caroline Elishéva REBOUH.