L’initiative de l’Université Bar Ilan se concentrera sur la région de Galilée, où les cas sont 3 fois plus élevés que la moyenne nationale. 1 million d’Israéliens devraient être diabétiques d’ici 2040.
Dans la tentative non gouvernementale la plus ambitieuse d’Israël de lutter contre le diabète, l’Université Bar Ilan a lancé un programme de 75 millions de dollars sur 10 ans dans la région de Galilée, au nord d’Israël, où les résidents sont particulièrement sensibles à la maladie.
L’initiative a été officiellement inaugurée mardi soir lors d’une cérémonie à Safed, dans le nord du pays. Le projet ouvrira un nouveau centre médical et aidera les gouvernements locaux à lutter contre la maladie en encourageant un mode de vie sain et en fournissant des services de santé.
La Fondation Russell Berrie, basée dans le New Jersey, a accordé une subvention de 20 millions de dollars au projet. L’Université Bar Ilan est sur le point de collecter davantage de fonds auprès du gouvernement, d’autres philanthropes et de subventions de recherche, et de poursuivre ses efforts pour gérer les cas de diabète existants et limiter le nombre de nouveaux cas.
Le ministre de la Santé, Nitzan Horowitz, a déclaré dans un discours que l’initiative « répondrait à l’un des problèmes de santé les plus difficiles du nord », sous les applaudisse-ments des responsables gouvernementaux et de 100 représentants des communautés de Galilée. Les autorités ont signé une déclaration en hébreu et en arabe sur l’importance de lutter contre le diabète pour honorer la population mixte juive et arabe de la région.
Le nouveau centre médical s’appelle Russell Berrie Social Precision-medicine Health Equity Research Endeavour, ou centre SPHERE.
Le Dr Sivan Spitzer, directeur adjoint du nouveau centre, a déclaré que cela donnerait « un élan majeur aux efforts d’Israël contre le diabète ».
D’ici 2040, environ un million de citoyens israéliens devraient être diabétiques. La population actuelle du pays est d’environ 9,3 millions d’habitants.
Les cas sont particulièrement fréquents dans les zones à faible profil socio-économique et ont tendance à être plus nombreux dans les communautés arabes. Les deux sont des caractéristiques de la Galilée, où les résidents sont trois fois plus susceptibles de développer un diabète et de souffrir de complications que d’autres régions d’Israël.
« Nous déployons un modèle unique qui rassemble des partenaires de tous les secteurs de la société et de toutes les disciplines pertinentes pour relever ce défi et avoir un impact sur la vie de la population diversifiée de Galilée », a déclaré Spitzer.
L’endocrinologue à la tête du projet, le professeur Naim Shehadeh, espère, entre autres objectifs, réduire de 50 % le taux de pré-diabète se transformant en diabète.
Shehadeh, actuellement présidente de l’Association israélienne du diabète et directrice de l’Endocrinologie et du métabolisme du diabète au Rambam Medical Center, prévoit de collaborer avec les municipalités, les prestataires de soins de santé, les hôpitaux, les services sociaux, les chefs de communautés religieuses, les organisations de femmes et d’autres partenaires.
L’équipe interdisciplinaire de SPHERE, qui comprend des chercheurs, des cliniciens, des urbanistes et des professionnels de la santé publique, travaillera avec les municipalités des milieux défavorisés pour favoriser un mode de vie plus sain.
Le centre se concentrera sur la fourniture d’aliments sains dans les cantines scolaires, l’éducation sanitaire dans les écoles, la construction d’installations sportives dans les quartiers à taux élevé de diabète et l’amélioration de l’accessibilité aux services de santé avec une unité médicale mobile qui effectuera des examens de santé annuels.
« L’une de nos forces sera notre capacité à adopter une approche très large et à travailler avec une très grande variété de personnes, toutes engagées dans le même objectif de réduire la croissance du diabète », a déclaré Spitzer.
Shehadeh a déclaré que le projet, basé à la faculté de médecine Azrieli de l’Université Bar Ilan à Safed, comprendra également des recherches qui viseront à améliorer les traitements et même à développer des remèdes.
« Il s’agit du plus grand projet du genre dans l’histoire de notre pays », a-t-il commenté. « Je pense qu’il servira de tremplin aux futurs programmes complets nationaux et mondiaux, utilisant des modèles scientifiques de pointe pour améliorer les services de santé pour les communautés défavorisées », a-t-il déclaré.
Lors de l’événement de lancement de mardi, le whip de la coalition Idit Silman a déclaré que le diabète était « une priorité absolue pour le gouvernement ».
« Ce soir, un effort majeur pour réduire les taux de morbidité et devenir un leader dans le domaine du diabète commence. Je vous demande d’étendre le projet à l’ensemble du pays, et de devenir un centre de connaissances de premier plan au niveau international. C’est le lien dont nous avons besoin entre le monde universitaire et le terrain », a-t-elle déclaré.
Université Bar Ilan
