Le Maroc et Israël passent à une vitesse supérieure dans la normalisation de leurs relations, décidée en vertu de l’accord signé le 10 décembre dernier.
Israël n’est plus représenté au royaume par un simple chef de bureau de liaison. Celui qui occupait cette fonction vient d’être promu ambassadeur.
Israël a donc un ambassadeur au Maroc. Il s’agit de David Govrin. Ce dernier a annoncé lui-même sa nomination sur les réseaux sociaux.
« J’ai l’honneur de vous faire part de ma nomination en tant qu’ambassadeur de l’Etat d’Israël au Maroc. Nous allons continuer à œuvrer pour aller de l’avant et renforcer les relations entre nos deux pays frères », a-t-il écrit.
Govrin était en poste à Rabat en qualité de chef du bureau de liaison israélien.
Le 10 décembre, Donald Trump, alors président des Etats-Unis, a annoncé la signature d’un accord de normalisation des relations entre le Maroc et Israël, dans le cadre d’un accord tripartite qui inclut aussi son pays et en vertu duquel ces derniers reconnaissaient la souveraineté marocaine sur les territoires occupés du Sahara occidental.
Depuis, le Maroc et Israël n’ont cessé de franchir des pas sur la voie de la normalisation totale. En visite en août dernier au Maroc, le ministre des Affaires étrangères israélien Yaïr Lapid, avait révélé avoir convenu avec son homologue marocain d’ouvrir des ambassades dans les deux capitales respectives dans un délai de deux mois. Une étape prévue dans l’accord annoncé le 10 décembre.
Parallèlement à cette normalisation diplomatique, le rapprochement économique se poursuit également. Des organisations patronales marocaines et israéliennes s’apprêtent à tenir le 28 octobre en cours un webinaire sur les « opportunités commerciales et d’investissement en Israël », a annoncé le président du conseil d’affaires Maroc-Israël.
La RAM et El AL raffermissent leurs liens
Dans le même temps, la compagnie aérienne marocaine Royal air Maroc (RAM) annonçait la conclusion d’un mémorandum d’entente avec la compagnie aérienne israélienne El AL visant à régir leurs relations.
L’accord permettra aux deux compagnies d’explorer la possibilité de conclure un partenariat de « Codeshare » (échange de codes) sur les lignes directes opérées entre les deux pays, ainsi que sur les routes de leurs réseaux au-delà de leurs hubs respectifs, indique un communiqué de la RAM.
La compagnie marocaine s’apprête aussi à lancer prochainement et « dès que les conditions générales le permettront », une route aérienne directe entre Casablanca et Tel-Aviv.
Le 22 décembre, soit juste après la signature des accords de normalisation, les deux parties ont conclu plusieurs conventions de coopération dans les domaines de l’hydraulique, des finances et de l’aéronautique.
En septembre dernier, le site Afrique Intelligence avait révélé que les deux pays développent un projet pour la fabrication de drones kamikazes israéliens au Maroc.
La même source avait indiqué que le projet a fait l’objet de longues négociations avec le constructeur israélien Blue Bird Aerosystems et permettra à ce groupe de fabriquer au Maroc des drones Kamikazes à moindre coût et renforcer ainsi ses capacités d’exportation, selon la même source.
Considéré comme une arme d’attaque, le drone israélien peut voler pendant une heure, parcourir 150 kilomètres et transporter une ogive qui explose une fois en contact avec la cible, désignée par une caméra de reconnaissance, a précisé Afrique Intelligence.
Début juillet, des médias avaient révélé que des commandos marocains ont participé à des exercices d’entraînement en Israël, avec la participation des armées de plusieurs Etats alliés de ce pays.
Avant même les accords de normalisation, la coopération militaire et sécuritaire était concrète entre les deux pays.
En juillet dernier, un énorme scandale d’espionnage a éclaté, impliquant le Maroc dans une vaste opération d’espionnage, visant plusieurs pays dont l’Algérie, via le logiciel espion Pegasus, fabriqué par la société israélienne NSO. Les services marocains utilisaient le logiciel depuis 2017.
source : www.tsa-algerie.com