PARASHAT KI TETSE 5781 VENDREDI 20 Aout 2021 – Horaires Ashdod :
Entrée 18 h59 – Sortie : 19 h 57
Cette section évoque la guerre mais pas seulement elle évoque des questions de
détermination dans le combat, de compassion, de haine, de vengeance et aussi de
faire « comme si », d’usurper pour se faire passer pour ce que l’on n’est pas.
Dans la parasha précédente « Mishpatim » il a déjà été question de guerre et des
conditions dans lesquelles un homme peut être dispensé de prendre le rôle de soldat.
Le désir de nommer un roi à la tête du peuple a également été évoqué et il le sera à
nouveau, dans cette péricope.
Le but de la guerre est d' »effacer le souvenir d’Amalek ». Amalek est un magicien, qui
a beaucoup de pouvoirs et qui pense que rien ni personne ne peut quelque chose
contre lui. La valeur numérique du nom Amalek est de 240. Les sages ont toujours
démontré, que, tout au long de l’histoire, dès que le peuple juif se trouve dans le
« doute » (valeur numérique 240 – safek = ספק )un « Amalek » surgit qui en veut à la
sauvegarde du peuple juif. Lors de la guerre contre les Amalécites, tant que Moïse
gardait ses bras en l’air, la victoire était dans le camp juif et, dès que les bras du grand
prophète faiblissaient (il faut entendre par là que dès que le doute s’emparait du camp
des Israélites) la victoire appartenait aux Amalécites c’est pourquoi Josué et d’autres
hommes se mirent à soutenir les bras de Moïse pour gagner ce combat.
Amalek était un homme orgueilleux, comme il a été dit supra, qui se croyait invincible
et supérieur à tout et à tous. La Torah illustre bien ceci car le siège d’Amalek dont il
est question dans la sidra ne s’écrit pas כסא ,mais כס ,kaf-samekh, sans la lettre alef
qui symbolise la foi, la croyance en D signifiant qu’Amalek ne croyait pas en D et qu’il
défiait le Créateur en quelque sorte. Et, par voie de conséquence, tant qu’Amalek est
présent, le trône du Créateur est incomplet car la foi manque.
D a demandé à Son Peuple de suivre un certain processus afin de pouvoir asseoir et
installer le peuple Juif sur la Terre promise par D :
1 – Choisir un roi
2 – Annihiler Amalek,
3 – Eriger un Temple.
Le roi devra être choisi selon certains critères : il devra descendre, entre autres, de
la tribu de Benjamin car, le mérite de ce dernier est de ne s’être jamais prosterné
devant quiconque et Esaü en particulier, Esaü fut l’aïeul d’Amalek………….
Ce qui causa, la perte de Saül – issu de la tribu de Benjamin, fut qu’il désobéit aux
ordres divins et laissa en vie non seulement la servante qui portait le fruit des
entrailles d’ Agag mais, il n’élimina pas les animaux des Agaguim. Alors on est en droit
de se poser des questions et de savoir pourquoi tuer des animaux ou des servantes ou
encore des enfants parce qu’ils ont appartenu à la descendance d’Amalek ?
Il est un principe toranique qui veut que l’homme ne doit pas se soucier de la justesse
ni de la raison d’être d’un commandement particulier – ni pour Amalek ni pour autre
chose : la consigne passée à Saül fut d’éliminer le camp des Amalécites et tout ce qu’il
contenait : il appartenait donc au souverain d’Israël d’appliquer les ordres à la lettre
et d’ignorer son raisonnement personnel.
Ainsi, la compassion dont Saül a fait preuve à l’égard de la servante d’Agag permit à
cette servante Amalécite de donner naissance à la famille dont descendit Haman. Par
ricochet pourrait-on dire Amalek fut néfaste à l’humanité entière et pas seulement à
Israël tant il est vrai qu’Israël est le « prêtre des nations » et que, par voie de
conséquence, lorsqu’Israël se « porte bien » l’humanité entière baigne dans le bonheur,
mais, lorsqu’Israël va mal, c’est l’ensemble des nations du monde qui souffre.
Compassion se dit hemla en hébreu חמלה .Ce mot comporte les mêmes lettres que
le mot combattant mais dans un ordre différent : לוחם ou lohem ce qui signifie qu’un
combattant ne doit pas se laisser aller à la compassion.
Dans ce même ordre de pensée, la Torah préconise de ne pas céder face aux
sentiments mais de se donner le temps de la réflexion ainsi qu’il est écrit dès le début
de notre péricope : en effet, le combattant n’en est pas moins homme et, la Loi de
Moïse prend en considération les sentiments humains mais, cette jolie femme
étrangère dont aurait pu s’éprendre le combattant juif, après avoir coupé ses cheveux,
ses ongles et s’être affligée un mois durant perdra, peut-être, l’attrait qu’elle avait
exercé sur le soldat juif.
Pourtant, la compassion existe – mais à d’autres niveaux – puisqu’il est interdit
d’abattre un veau et sa mère en même temps et/ou le même jour ou encore dans la
parasha de Ki Tetsé une mitsva concerne le renvoi de la mère-oiseau. Il est ainsi
énoncé : si par hasard on découvrait en chemin un nid d’oiseau tombé ou même sur
un arbre avant de se saisir des œufs, il faut renvoyer la mère pour qu’elle n’éprouve
aucun chagrin en voyant que l’on porte atteinte à sa progéniture. Car nous nous
devons de démontrer d’une certaine compassion envers les animaux, alors que,
lorsqu’Amalek nous a surpris (donc par hasard) alors que nous étions en chemin au
sortir de l’esclavage et que lui, n’a démontré d’aucune compassion en nous attaquant,
par derrière, qu’il nous a surpris (de la racine du mot surprendre ou arriver par hasard
קרה comme במקרה par hasard) , ainsi qu’il est écrit בדרך קרך אשר qui t’as surpris
mais aussi qui t’a refroidi la nuque ou qui a surpris tes arrières et n’a démontré
aucune pitié mais a, au contraire agi avec une détermination calculée et a attaqué les
Bné Israël qui étaient épuisés et sans aucune compassion les a attaqués et tués.
Il est un autre sujet abordé dans la parasha de Ki Tetsé : celui de « ben sorer oumoré »
c’est-à-dire du fils dévoyé que les Sages décrivent comme un fils qui désobéit aux
parents et se conduit mal. La Torah expose ce problème et sa solution en 4 versets.
C’est dans le traité Sanhédrine de 68b à 71a que l’on comprend mieux les dispositions
juridiques prises par rapport à ce sujet. D’une manière abrupte, on peut ne pas
comprendre qu’un fils soit condamné par ses propres parents parce qu’il a exagéré en
nourriture et en boissons. La Guemara nous explique clairement de quoi il s’agit : un
garçon âgé de 13 ans et 1 jour s’il a été bien éduqué doit en principe écouter ce que
lui disent ses parents et ne doit pas être « dévoyé » : il doit se tenir correctement et ne
pas oublier qu’il est un « prince ». Or, le fils « dévoyé » n’est pas « jugé » à cause de ses
fautes passées ou même présentes mais à cause de ce qu’il pourrait être amené à faire
à l’avenir et aussi à cause de la descendance qu’il pourrait avoir et qui prendrait
exemple sur le géniteur. Ce qui est condamné et condamnable est soit le fait que
l’éducation a été déficiente soit que l’éducation n’a pas de prise sur lui et en ce cas, on
se retrouve devant le postulat selon lequel « il nous faut extirper le mal d’entre nous ».
En réalité dans le reproche fait à cet adolescent se trouve le verbe « écouter » nous
avons déjà mis en évidence le fait qu’existe une très grande différence entre entendre
et écouter celui qui entend perçoit des sons, des voix mais celui qui ECOUTE ne perçoit
pas seulement un message mais il l’intériorise et l’applique car l’action est importante.
A ce propos, comme en bien d’autres domaines, l’éducation est très importante et on
ne peut se permettre de badiner avec, d’autant plus que nous savons que la bonne
éducation a été présente avant la promulgation de la Torah : לתורה קדמה ארץ דרך
dérekh eretz kadema laTorah.
Caroline Elisheva REBOUH
1
– Lorsqu’un garçon est « majeur » à 13 ans et 1 jour il a pratiquement les mêmes prérogatives qu’un
adulte même si aux yeux de la société actuelle il n’est pas « majeur » et compte encore comme enfant,
le père d’un « bar mitsva » (13 ans et 1 jour) prononce une bénédiction spéciale qui énonce : « baroukh
shépitérani shel ônesho shel zé » Loué soit Celui qui me dispense de la peine (punition) de celui-ci (le
bar mitsva)זה של מעונשו שפיטרני ברוך . De là, il est facile de comprendre que le père est destitué de
sa responsabilité sur son enfant.
2
– Chaque Juif étant fils de D doit se considérer et calquer son comportement comme quelqu’un
d’honorable…. Comme un prince et, un prince ne s’adonne pas à une conduite répréhensible comme
beuveries ou autres…..
3
– C’est-à-dire condamné à mort par le sanhédrine.