PARASHAT Ekev 5781 – VENDREDI 30 juillet 2021 – Horaires Ashdod : Entrée 19 h 19 – Sortie : 20 h 19

Les débats sont très fébriles pour ou contre le vaccin, pour ou contre le masque ?
A l’époque des Patriarches on ne connaissait pas les vaccins mais les épidémies existaient déjà et la Torah nous conseille (Deutéronome IV, 15) « sauvegardez votre âme » dans tous les sens du terme signifie soyez prudent pour préserver votre corps et votre âme……..
Prenez soin de vous !

 

LA TORAH ELIXIR DE VIE

Le mot EKEV qui se rapporte au talon du pied se traduit, en général, comme une suite à donner à quelque chose et parfois dans l’idée de quelque chose qui n’a pu se faire ou avoir lieu « à cause de ».

Ce début de sidra signifie donc que si, nous tous, faisions de cet engagement pris de « naâssé venishmâ » (« nous ferons et nous écouterons ») pris envers HaShem au moment du don de la Torah, nous bénéficierions tous de toutes les bénédictions du Ciel et de toutes les protections possibles. Mais, il est également permis d’interpréter le mot EKEV talon (עקב) différemment : en inversant ses lettres et donc, en ce cas, nous obtenons le mot KEVA fixe (קבע) soit : si nous faisons de la Torah et de ses commandements une règle fixe de vie, alors nous recevrions des bénédictions et une protection pour toujours et ce pays sera celui du bien-être/bonheur et de vie.

De même que dans tout le corps de la Torah certains mots ou expressions se répètent, les quarante années du désert ou les quarante jours des différents « séjours » de Moïse dans les Cieux se répètent dans le corps de cette sidra. Nous verrons plus bas et avec plus de profondeur la raison de cette écriture.

Juste encore une toute petite pause dans le texte avant d’arriver au point que je voudrais analyser aujourd’hui : toujours dans ce chapitre VII qui ouvre son propos sur de nombreux sujets, HaShem, prévoit d’assurer les Enfants d’Israël du concours d’insectes redoutables : les guêpes  ! Des guêpes guerrières dont l’arme secrète est un venin qui, dirigé sur les yeux des ennemis pourrait aveugler l’assaillant sans toutefois mettre en danger un seul des hommes du peuple d’Israël. Le nom de cette insecte est TSIR’A qui s’orthographie en hébreu de cette manière : צירעה, nom propre dont la racine renferme les lettres tsadik – resh et ayin.  Et, le verset qui suit (donc le verset 21) commence par une mitsva  négative n°58 (d’après le classement de Maïmonide) אל תערוץ al ta’arots ne les crains point. Ici aussi le mot ta’arots  תערוץ comprend dans sa racine les mêmes lettres ayin-resh et tsadik dans un ordre différent. Or ces lettres forment le mot tsa’ar tristesse/malheur צער  ce qui invite les bené Israël à comprendre et à intérioriser qu’en faisant de la Torah leur règle de vie permanente, les insectes « guerriers » que sont les guêpes (certains disent les frelons) infligeront du tsa’ar aux ennemis d’Israël qui n’a rien à craindre ni des insectes envoyés et dirigés par D contre les ennemis de la Torah.

Nous voici au chapitre IX, dans lequel nous allons nous arrêter pour analyser les paroles de Moshé Rabbénou. En effet, le prophète désire revenir sur la période où tout le peuple arriva aux pieds du Mont Sinaï pour y recevoir la Torah, puis au moment où une partie du peuple exigea de fondre de l’or pour en faire un veau d’or. Moshé indique qu’il est monté sur la montagne où il fut « englobé » dans les nuages 40 jours et 40 nuits sans manger ni boire.  Pratiquement tous les exégètes s’interrogent sur le fait que le prophète revienne sur ce point des 40 jours et des 40 nuits et sur le fait qu’il n’a pas mangé ni bu.

Avec certains commentaires, nous allons faire un saut en arrière au moment où Moïse est encore berger chez Jéthro, prêtre de Midiane. En effet, à l’instant où Moïse se trouve avec son troupeau au pied du Mont Horeb, et qu’il aperçoit le buisson ardent, l’homme s’approche curieux de voir ce phénomène et, à l’instant-même où HaShem indique à Moshé de se délester de ses sandales, cet homme n’en est plus un c’est-à-dire qu’il n’est plus un homme de chair et de sang mais une créature céleste car,  la chaussure est quelque chose dont disposent les humains pour maintenir le corps, lequel sert de contenant à l’âme, tandis que les créatures célestes ne possèdent pas de chaussures.

Le fait d’ôter ses sandales « coupe » Moïse de la vie matérielle pour lui permettre de mieux pénétrer dans la vie spirituelle. Mais il ne s’agit pas que de cela.

Il est une mishna que, par la suite, les envahisseurs romains de la Judée se sont approprié, c’est que là où tu dois aller conduis-toi comme les personnes du lieu (« A Rome fais comme les Romains »). Dans quelques endroits dans la guemara on recommande parfois de se conduire comme le dicte l’usage du lieu visité. Dans le cas présent, cela signifie tout simplement qu’à partir du moment où Moïse est devenu l’envoyé de D, ou l’homme de D « Ish HaElokim », Moïse n’avait absolument plus aucun besoin de s’alimenter mais il s’est conduit, tant qu’il vécut dans une société humaine, comme les Anges qui rendirent visite à Abraham au troisième jour de la circoncision et ils ont bu et mangé comme des humains.

Que se passe-t-il donc lorsque dans le Ôlam HaBa   Rabbénou BeHayé enseigne que Moshé Rabbénou étant dans les Cieux ne ressentit aucun besoin ni de boire ni de manger tout comme les Anges et tous ceux qui sont dans le Gan Eden : ils se « nourrissent et s’abreuvent » de la Splendeur d’HaShem !!!!  Cette question de nourriture et de boisson étant éclaircie, il nous reste à comprendre pour quelles raisons le prophète dut il séjourner trois fois 40 jours…

La première fois, nous nous en souvenons, c’est lorsqu’HaShem ordonna à Moïse de grimper sur le Mont Sinaï pour y recevoir la Torah puis, au terme de ces 40 jours le spectacle de cette population en délire choqua tant le prophète qu’il brisa les Tables de la Loi que l’Eternel avait gravées de Son Doigt. C’était le 17 Tamouz.

La deuxième fois nous dit Rashi ce fut les jours où les prières de Moïse furent reçues favorablement, après avoir « remis de l’ordre », après avoir réduit le veau en poudre et en avoir abreuvé le peuple entier pour réduire cette idole à moins que rien, Moïse se hâta de grimper à nouveau au Mont Sinaï afin d’intercéder auprès de l’Eternel pour le peuple et pour Aharon parmi tous. Il se prosterna 40 jours durant pour demander grâce, après avoir supplié et plaidé pour ce peuple si difficile. En terme de date, nous pourrons dire que Moïse est resté sur le Mont Sinaï dans les plus hautes sphères spirituelles qu’il peut être donné d’imaginer du 19 Tamouz au 29 Av.

Le troisième séjour de 40 jours et 40 nuits intervint pour le don des secondes Tables de pierre, cette fois, taillées et gravées par Moïse. Ce fut du 1er Eloul jusqu’au 10 Tishré : Jour de Kippour. Là encore il n’a ni bu ni mangé.

Rashi signale que la Torah a signalé une fois que ce grand homme n’avait ni mangé ni bu et en conséquence Moshé ne l’a pas indiqué 3 fois mais deux fois seulement.

A présent nous allons nous intéresser à ce chiffre qu’est 40 car il revient souvent dans l’histoire du peuple juif, dans la Torah. Les Sages du Talmud mettent en évidence le fait qu’entre la conception d’un enfant et le fait d’être appelé fœtus où il est vraiment un être pourvu de tous ses organes vitaux, 40 jours s’écoulent. D’où le fait que le déluge ait duré 40 jours car le genre humain de l’époque déçut le Créateur et, IL détruisit le genre humain, purifia la Terre pour permettre à d’autres humains de naître.

Pendant les 40 jours du séjour de Moïse dans les Cieux, l’Homme de D. apprit diverses sciences et tous les secrets y attenant.

40  se retrouve aussi dans la capacité d’un mikvé (bain rituel) : 40 « séa » (mesure : 8,3 litres donc un mikvé doit contenir au minimum 332 litres d’eau).

Dans les Pirké Avoth on dit de l’homme de 40 ans qu’il a acquis de l’intelligence (maturité dira-t-on ou expérience).

Il y a encore quelques petits « repères » que j’aimerais partager à ce sujet car ils sont prodigieux dirais-je, de recherche et d' »à propos » en effet le Yalkout Shimoni remarque que lorsque le Roi Salomon, après avoir jeûné 40 jours durant a commencé la rédaction du livre des Proverbes (Mishlé), et il commença cette rédaction avec une lettre Mem plus grande que de normale et le livre se termine avec une lettre Mem final (fermé) ce qui fait qu’il commence par 40 et se termine par 40.

La guemara Berakhoth commence par la lettre Mem (Méématay) et se termine par le mot shalom donc avec un mem final. Mais ce n’est pas tout si l’on note la première lettre de chaque premier traité talmudique de chacun des 6 ordres nous aurons ainsi : (en dehors du premier ordre zeraïm avec le traité de berakhoth : mem = 40) pour Moed traité de shabbat commence par la lettre youd = 10 + ordre Nashim avec Yebamoth qui commence par un Heth =8+ Nezikine avec Baba Kama qui commence par un alef = 1 + Kodashin avec zevahim qui commence par un kaf=20+ Tehoroth avec Avoth (hatoum’ea)qui commence par alef =1 pour un total de 40 !!!!

40 est donc plein de symbole mais si nous commençons à faire « teshouva » le 1er Eloul, nous aurons toutes les chances de nous reconstruire en 40 jours et faire pardonner nos écarts envers le Créateur tout comme ceux envers nos semblables…Pour terminer je voudrais juste remarquer que d’avoir traversé toutes ces épreuves et d’avoir voulu intercéder pour le peuple 3×40=120, Moïse vécut 120 ans !!!

Caroline Elishéva REBOUH

MA Hebrew and Judaic Studies
Administrative Director of Eden Ohaley Yaacov