Accueil Favoris Toute l’équipe d’AshdodCafé vous souhaite «Shabbat Shalom» : date, horaires, paracha –...

Toute l’équipe d’AshdodCafé vous souhaite «Shabbat Shalom» : date, horaires, paracha – Vidéo du Rav Avraham Dray

0

PARASHAT BESHALAH 5781Vendredi 29 Janvier 2021Yom Chichi 16 Chevat 5781″- Horaires Ashdod : Entrée : 16 h 52 – Sortie : 17 h 52

LES SECRETS ENFOUIS DANS LE CANTIQUE DE LA MER ROUGE

Cette péricope est si majestueuse, qu’elle est appelée : SHABBAT SHIRA car c’est alors que le peuple, sortant d’Egypte, a entonné ce cantique de Louanges a l’Eternel car il a eu l’avantage de voir de ses propres yeux la façon utilisée de punir tous ceux qui ont mené des exactions contre le peuple juif.

Ainsi que nous le développerons plus bas, ce cantique a une portée sur le présent de l’action mais aussi une dimension messianique.

Avant de se présenter devant la Mer Rouge avec tout le peuple, Moïse avait une promesse à respecter : lorsque Joseph mourut, il fit jurer ses frères et ses propres enfants de le sortir d’Egypte lorsque le peuple sortirait et, ce serment se répercuta de père en fils. Si bien qu’il était important de savoir où se trouvait le sarcophage renfermant la dépouille de ce fils de Jacob qui régna pratiquement sur l’Egypte. Les différents midrashim nous permettent de participer aux actions importantes qui eurent lieu en cette période si intense :

C’est ainsi que l’on trouve des réponses à certaines questions que nous nous posons et pour lesquelles nous ne trouvons pas toujours de réponse :

Lorsqu’il mourut, Jacob fit jurer à ses fils de le faire enterrer immédiatement à Kyriat Arba/Hébron dans le caveau des Patriarches. Auquel cas : quel est le motif pour lequel Joseph à la fin de sa vie n’a-t-il pas insisté pour être enseveli en Canaan puisqu’autant Jacob avait acquis un terrain à Shekhem (Naplouse) mais il fit promettre à ses fils et aux frères de l’ensevelir en Canaan/Eretz Israël lorsque le peuple serait libéré de l’esclavage ?

Joseph, par prophétie, savait que l’esclavage allait durer très longtemps et, la conjoncture politique en Egypte n’était déjà plus la même que celle au cours de laquelle il avait exercé son ministère. En conséquence, il n’était pas envisageable que celui qui fut considéré comme un roi d’Egypte exprimât son souhait d’être enterré ailleurs, loin de l’Egypte qui sut l’accueillir et le célébrer aux temps de détresse morale.

D’autre part, les Hartoumim d’Egypte qui étaient de puissants devins avaient prévu plusieurs évènements qui devraient intervenir par la suite :

  1. Ils avaient découvert un « lien » puissant entre Israël et l’élément EAU et entre Joseph et Israël ils préconisèrent donc d’immerger le sarcophage de Joseph dans le Nil pour que personne ne sache où il se trouve et qu’ils ne puissent s’approprier le cercueil et la dépouille et fuir.
  2. Ils savaient que le Sauveur d’Israël avait un lien aussi avec l’élément EAU c’est pourquoi, par la suite, les nourrissons mâles hébreux furent jetés dans le même fleuve déifié.

En conséquence, les devins égyptiens conçurent ce plan de faire disparaître la dépouille de Joseph, en l’enfermant dans un cercueil en fer, dans les flots persuadés qu’ils avaient trouvé le moyen d’obliger les Hébreux en Egypte tant que le lieu de sépulture de l’ancien « roi » d’Egypte n’était pas découvert[1] !

Seulement, c’était sans compter sur les capacités de Moïse de faire appel aux connaissances ésotériques que possédait Sérah, fille d’Asher, qui, parce qu’elle avait su prévenir Jacob de manière délicate de l’existence cachée de Joseph[2] eut le mérite de vivre très longtemps et d’entrer au Gan Eden vivante[3]. Ainsi, grâce à ces connaissances-là, Moïse se saisit d’une plaquette de métal et, grava dessus les mots : עלה שור, עלה שור soit : « taureau surgis, taureau surgis ».  Le mot taureau faisant allusion au symbole de la tribu de Joseph et le mot « surgis » formulant ainsi la demande à Joseph de faire en sorte que le sarcophage remonte des profondeurs du grand fleuve et qu’il surgisse et flotte sur l’onde. Le midrash rentre dans les détails : En jetant cette plaquette dans l’eau Moïse s’adressa à Joseph en lui précisant : « nous sommes arrivés au terme du séjour en Egypte, et nous voulons accomplir et tenir notre promesse envers toi : aussi remonte à la surface que nous puissions t’emmener avec nous, sans quoi, nous serions libérés de notre engagement ». Aussitôt ces mots prononcés un bouillonnement se fit entendre et Moïse perçut le cercueil de Joseph arriver vers lui. Le Midrash poursuit : et Moïse se saisit du sarcophage et poursuivit sa route.

Un petit témoin avait assisté à toute la scène : un enfant nommé Mikha (Michée) HaMaâkhti ce surnom qui signifie : celui qui a été écrasé lui fut donné lorsqu’un jour, Moïse vit que les Egyptiens voulaient emmurer vivant un petit enfant juif à la place d’une pierre manquante. Celui qui fut surnommé « le Prince d’Egypte » sauva donc cet enfant.

Mikha se saisit donc de cette plaquette et la conserva. Par la suite, lorsqu’au pied du Mont Sinaî, le feu était allumé pour y fondre l’or collecté dans le camp pour ériger une idole, Mikha, narre le midrash, jeta la fameuse plaquette dans les flammes et alors surgit un veau d’or.

A présent, il nous faut éclaircir plusieurs points en sachant qu’aucun acte ne reste gratuit pour le Saint béni soit-IL. En effet, pour avoir tenu la promesse de retrouver les ossements de Joseph, Moïse reçut une récompense : c’est l’Eternel qui procéda « bikhvodo ou beâtsmo » c’est-à-dire par Lui-même à l’ensevelissement de Moïse, nous enseigne le midrash raba sur Devarim.

Nous savons que Moïse était l’homme le plus humble de la Terre. Nous savons aussi, qu’il accordait si peu d’importance à sa personne qu’à aucun moment de sa vie il ne ressentit de jalousie pour qui que ce soit, rejoignant en cette qualité l’essence de la vie de Joseph qui, lui non plus, ne ressentit jamais de jalousie ni pour ses frères qui l’avaient vendu et qui poursuivaient une vie paisible avec leur famille.

HaShem avait précisé à Moïse que lorsqu’il s’approcherait de la Mer Rouge, il devrait agir d’une certaine manière pour pouvoir faire passer le peuple à pied sec.

Lors donc, Moïse s’adressa à la mer et lui dit, « HaShem t’ordonne de te fendre pour faire passer Son peuple » la mer rétorqua : ce n’est pas encore le moment : lorsqu’HaShem a créé le monde IL a imposé à certains éléments des conditions pour des actes isolés à des dates précises : IL a dit que cet esclavage durerait 400 ans et ce temps n’est pas arrivé, alors Moïse évoqua les mérites d’Abraham  mais cela n’émut pas la mer, il évoqua  les mérites de Joseph mais ceci ne produisit  non plus  aucun effet… En se présentant en tant que Moïse, homme de D, avec son bâton « de saphir » sur lequel était gravé l’un des Noms d’HaShem, rien n’y fit et la mer s’entêta encore davantage en opposant au Prophète le raisonnement suivant : j’ai été créé au deuxième jour et toi au 6ème et tu penses pouvoir me donner des ordres ?

C’est alors que Nahshon se jeta à la mer et que D intima à la mer de se fendre sans commentaire et sans conditions.

Le cortège s’ébranla et le Ari zal évoque comment Moïse organisa la procession : le cercueil de Joseph en premier et Moïse ensuite. Puis, les choses se rangèrent de la façon suivante selon un « schéma » bas » sur la base du Tétragramme et des éléments qui correspondent aux 4 lettres : youd-ké-vav-ké.

En sachant qu’à chacune de ces lettres correspondent certaines des séphiroth de l’Arbre de Vie, et certains des animaux du Char divin (Merkava) :

Au YOUD correspond la Hokhma (sagesse) et le lion

Au KE correspond la Bina (intelligence) et le taureau

Au VAV correspond la Tif’éreth (splendeur/magnificence) et l’aigle

Au KE correspond la Malkhout (royauté) et l’homme.

Ceci pour expliquer que tout était basé sur des calculs cabalistiques très pointus imbriquant des facteurs innombrables et incluant des secrets immenses.  La Majesté divine patronne toute cette opération et, devant ce spectacle surnaturel, tous les cœurs s’unissent pour entonner des louanges à l’Eternel qui a sauvé Son peuple.

D’ailleurs, les Sages s’accordent à dire que, si en chantant ce cantique, on le fait avec une grande joie, toutes les fautes sont pardonnées ! c’est dire à quel point il est important d’entonner ces phrases avec une grande simha.

Le passage de la Mer Rouge commence par les mots : « AZ YASHIR MOSHE OUBENE ISRAEL »…. .אז ישיר משה ובני ישראל En traduisant mot à mot :  Alors, Moïse chantera, et les Enfants d’Israël….

En général, dans la Bible, est utilisé  le « vav conversif » conjonction dont l’usage devant le verbe transforme le verbe qui lui est apposé en futur si le verbe est au passé ou bien au passé si le verbe est au futur. Ainsi : vayomer (il dira) sera traduit il a dit ; ou bien : vehaya (il était) sera traduit il sera…

Le début du cantique nous transporte dans le futur bien qu’il décrive ce qui eut lieu lorsque la mer se sépara en 12 couloirs dont les « parois » transparentes permettaient d’apercevoir les autres tribus simultanément.

Le sens de ce futur est donc bien un futur car Moïse n’est pas enterré en Israël car son rôle de Sauveur n’est pas terminé et, lorsque l’arrivée du Messie sera effective et qu’aura lieu la résurrection des morts, Moïse aura pour mission sublime de ramener tous ceux qui sont morts en dehors d’Israël vers cette Terre qui nous a été offerte.

Le futur employé est donc bien un futur. Cependant, si nous essayons de comprendre le sens de ce cantique, force est de conclure qu’y sont rapportés des faits tragiques frappant les Egyptiens qui furent recouverts par les flots.

Les mots traduisent la morts des cavaliers de Pharaon : certains ont été noyés comme des pierres, comme du plomb, comme de la paille….. quel en est le sens ?

Ainsi que nous l’avons exprimé au début de ce commentaire, les actes, de tout un chacun, sont comptabilisés et mémorisés pour être soldés, en fin de parcours, par la mention « coupable » ou « innocent ». Pour ceux qui ont été jugés « coupables », il existe ce que l’on appelle les 4 condamnations du Beth DINE (tribunal) qui sont la lapidation, la strangulation, la mort par brûlure et la mort par décapitation.

Les cavaliers de Pharaon sont morts par noyade parce qu’ils ont noyé des enfants, ils se sont enfoncés dans la mer comme des pierres pour ceux qui ont emmuré des enfants etc…

Nous en avons un peu parlé au cours de précédents « feuillets » le Rav Hayim Vital dans son Shaarey Kedousha où il expose le fait que les quatre éléments qui règnent dans le monde à savoir : le feu, la terre, l’air et l’eau entrent dans la composition de chaque être humain.

L’eau entre en jeu aussi dans les punitions ainsi, lorsqu’une femme est soupçonnée d’infidélité, elle doit boire des eaux amères dans lesquelles sera effacé un parchemin

Dans la Parashat BeShalah, de même que précédemment nous avons vu qu’HaShem Se présente comme Ehyé asher ehyé ou comme IL S’est fait connaître des Patriarches comme Kel Sha-day, ici, IL dit à Moïse de parler de Lui à Pharaon en tant que : Eloké HaIvriim ou le D des Hébreux.

Abraham a été le premier IVRI et l’explication de cette appellation est qu’il a traversé le fleuve qui était entre la Mésopotamie et Canaan. Joseph est désigné lui aussi comme naâr Ivri (un jeune hébreu). En fait, par cette qualification, on veut désigner ceux qui parviennent à se séparer de la matérialité, à se placer au-dessus de tout ce qui est matériel.

Nous ne pouvons nous imaginer la dimension spirituelle de ces personnages bibliques que nous percevons comme des parents ou des grands parents : la guemara (baba batra) cite des hommes ou femmes exceptionnels sur lesquels même l’Ange de la Mort n’avait de prise sur eux. La guemara cite le nom de 4 personnes qui n’avaient aucune faute sur eux sinon la faute originelle (un éclat de cette faute uniquement) et, leur destin comportait l’obligation de donner la vie à un personnage hors dimension comme Binyamin ben Jacob (dont la descendance devait compter Mordékhay et Esther), Amram père de Moïse, ou Jessé (Ishay) père de David et de la descendance duquel viendrait le Messie ou encore Kileav ben David.

C’est au chapitre 14 de cette péricope que nous lirons les deux versets 19 et 20 d’où est tiré le nom de D en 72 lettres (voir article joint).

Cette sidra, comme la plupart des parashot renferme des trésors d’informations mais, l’espace imparti est restreint.

Caroline Elishéva REBOUH
MA Hebrew and Judaic Studies
Administrative Director of Eden Ohaley Yaacov

[1]  Le fer étant un métal lourd ils pensaient qu’il serait entraîné vers les fonds et ne remonterait jamais.

[2]  Elle lui chantait « od Yossef hay’ (Joseph est encore vivant).

[3]  Voir l’article ci-joint sur les  justes qui sont entrés vivants au Gan Eden.

Quitter la version mobile