Alors que les premiers candidats-vaccins devraient bientôt être commercialisés, des médecins américains invitent les autorités sanitaires et les laboratoires pharmaceutiques à prévenir les populations d’éventuels effets indésirables. L’objectif : les préparer pour qu’ils reviennent se faire injecter la seconde dose.
Depuis les annonces successives des laboratoires Pfizer et Moderna sur la prochaine disponibilité de leur vaccin respectif contre la Covid-19, les gouvernements du monde entier s’organisent pour préparer la vaccination de leur population.
Si cette dernière devrait survenir auprès des populations à risque d’ici à la fin de l’année ou début 2021, la question se pose des potentiels effets secondaires de ces candidats-vaccins.
Or, selon plusieurs médecins américains, les effets secondaires des vaccins de Pfizer et de Moderna pourraient être importants et la vaccination loin d’être agréable.
L’enjeu de la deuxième dose de vaccin
Comme le rapporte le média américain CNBC, la question a été soulevée par plusieurs professionnels de santé lors d’une réunion avec les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Lors de cette entrevue a notamment été mentionnée la nécessité d’avertir les populations sur les éventuels effets secondaires désagréables qui résulteront de la vaccination. « Nous devons vraiment sensibiliser au fait qu’il ne s’agira pas d’une promenade de santé », a ainsi déclaré le Dr Sandra Fryhofer, de l’Association médicale américaine (AMA).
L’objectif : prévenir en amont les patients contre ces « effet secondaires difficiles » mais non graves afin qu’ils reviennent se faire injecter la deuxième dose de vaccin, indispensable à son efficacité.
Des effets secondaires sans gravité
Quels sont précisément ces effets secondaires rapportés lors des essais cliniques de phase 3 ? Si aucun laboratoire n’a noté d’effet secondaire grave, les désagréments observés chez une minorité de volontaires pourraient toutefois dissuader la population de se faire vacciner.
Ainsi, en septembre dernier, Moderna et Pfizer ont indiqué que certains participants à leurs essais cliniques avaient ressenti de la fièvre, des maux de tête, des courbatures ou encore une fatigue intense. Toutefois, ont confirmé les deux laboratoires, bien que désagréables, ces effets secondaires se sont estompés au bout de 24 heures.
De leur côté, les autorités sanitaires françaises ont aussi pris les devants pour informer les populations d’éventuels effets secondaires à la vaccination contre la Covid. « Les effets secondaires dans le cadre d’un essai sont, comme pour une vaccination, la plupart du temps sans gravité. Les effets secondaires éventuels peuvent se manifester par de la fièvre, un malaise, des douleurs musculaires, des maux de tête, une rougeur ou un gonflement sur le site d’injection. Mais dans la majorité des cas, ils disparaissent spontanément en quelques jours », peut-on ainsi lire sur la plateforme Covireivac, l’outil de recrutement de participants aux essais cliniques français développé par l’Inserm.
La plateforme rappelle par ailleurs que « les personnes participant à un essai font l’objet d’un suivi très serré pour traiter rapidement tout effet indésirable éventuel ». Ce suivi consiste en une observation « entre 30 minutes et 4 heures, suivant la phase de l’essai, après l’administration du vaccin, puis font l’objet d’un suivi quotidien la première semaine, puis hebdomadaire pendant un mois ».
De possibles effets secondaires très rares des mois après la vaccination
Reste toutefois une inconnue : les effets secondaires à long terme. Comme le souligne dans un entretien au Figaro la présidente du comité Vaccin Covid-19 Marie-Paule Kienny, « on s’accorde à penser que des événements graves peuvent survenir jusqu’à 6 mois après une vaccination, et il peut exister des effets secondaires très rares que l’on ne verra pas tant qu’on n’aura pas vacciné un très grand nombre de personnes ».
Par ailleurs, les essais cliniques étant principalement menés sur des patients jeunes et en bonne santé, aucun recul n’est pour le moment possible pour connaître l’efficacité des vaccins sur les personnes à risque comme les seniors, les personnes souffrant d’obésité, de diabète ou d’hypertension.
Affaire à suivre…..
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