»Summer Camps Israël’‘ rassemble plus de 30 camps et organisations dédiés à la jeunesse pour proposer les meilleures options pour l’été.
Alors que le coronavirus circule encore et que la majorité des Israéliens ont passé le plus clair de leur temps à la maison ces derniers mois, les parents attendent avec nervosité les vacances d’été.
L’été a toujours été une saison compliquée pour les enfants israéliens. Il y a bien quelques camps de vacances, mais la plupart des enfants qui ne sont plus en âge d’aller dans des camps d’été, à partir de 11 ou 12 ans, passent presque tout leur temps devant des écrans, ou, s’ils ont de la chance, à la piscine locale.
Cet été, on espère que plusieurs milliers d’enfants participeront à l’un des 30 camps d’été organisés en Israël, qui durent entre 5 à 14 jours. Certains camps existent depuis des années alors que d’autres sont totalement nouveaux, certains camps ont élargi leur programme quand d’autres cherchent à attirer un nouveau public vers leurs aventures estivales.
« Le camp est plus important que jamais cet été, parce que les enfants ont déjà eu leurs vacances d’été pendant le coronavirus, a expliqué Anat Ben Dror, l’une des deux directrices du forum »Camps d’été Israël ». « Ils se sont déjà ennuyés ».
Le forum a été créé par la philanthrope Shawna Goodman Sone, une immigrante canadienne en Israël qui a passé la plus grande partie de son enfance et de sa vie d’adulte à s’amuser dans des camps d’été.
Goodman Sone était une campeuse au Camp Ramah au Canada. Ses trois fils l’ont suivie dans sa passion pour les camps d’été, même après qu’elle et sa famille ont emménagé il y a cinq ans à Raanana en Israël.
Quand Goodman Sone, la présidente de la commission de la Morris and Rosalind Goodman Foundation, s’est installée en Israël, elle a voulu créer un concept pour développer le système éducatif israélien informel.
« Je voulais apporter quelque chose qui fonctionnait très bien, a déclaré Goodman Sone. « J’ai le sentiment que j’en suis le pur produit et c’est une des raisons pour lesquelles je suis ici ».
En Israël, la grande majorité des programmes d’été sont des camps de jour ou keytanot, où les enfants viennent le matin, et repartent l’après-midi.
« L’été pour les enfants en Israël ce sont des camps de jour, où ils mangent des rolls avec de la pâte à tartiner au chocolat, et à partir du CM1 au CM2, ce sont les amis, l’ennui, la piscine, la même petite routine pendant deux mois, a déclaré Ben Dror. Ils vivent dans un centre commercial et à la piscine ».
L’idée de prendre un sac de couchage, de vivre avec un lit de camp ou une tente et d’être avec d’autres adolescents pendant plusieurs semaines d’été est un concept inhabituel pour la majorité des enfants israéliens.
Afin de voir si l’idée d’un camp où les participants restent dormir pouvait être généralisée en Israël, Goodman Sone a fait intervenir deux professionnels de l’éducation, Dani Rozner et Anat Ben Dror, une ancienne administrative de l’Association israélienne de Scouts, comme co-directeurs du forum. Elle voulait que le projet soit dirigé par des Israéliens convaincus par le concept de camp d’été. Ils pourraient ainsi l’aider à l’adapter à la culture locale.
« Ils savent comment adapter les valeurs du camping dans la société israélienne, a souligné Goodman Sone. Je n’allais pas venir comme si j’étais une missionnaire. J’ai besoin d’actionnaires et si je parvenais à convaincre Anat et Dani de la force éducative des camps d’été, alors j’avais une chance » de réussir.
Ben Dror a fait sa première expérience des camps d’été pendant les années où elle travaillait avec les Scouts pendant des camps d’été. Ces camps duraient quatre ou cinq jours pour les jeunes enfants et huit ou neuf jours pour les adolescents.
« Les parents m’appelaient six mois avant l’été pour me demander quand le camp d’été aurait lieu, parce qu’ils ne voulaient pas que leurs enfants le manquent, c’était des vacances en famille », a-t-elle noté.
Quand Ben Dror et Rozner ont rejoint Goodman Sone, les deux directeurs israéliens du forum ont commencé par regarder quels types de camps existaient dans le pays. Ils voulaient avoir une idée de ce qui fonctionnait et à quoi cela pouvait bien ressembler.
« Nous ne voulions pas ouvrir quelque chose de compétitif, nous voulions voir ce qu’il y avait et aider ceux qui existaient à s’améliorer », a-elle déclaré.
C’était il y a environ deux ans. Avant la crise la crise du coronavirus, le projet était d’avoir 30 camps dans le cadre du forum, avec 14 % de nouveaux campeurs. Cela représentait environ 1 000 jeunes, en plus des
8 000 qui participent à une forme de camps d’été en Israël.
L’épidémie a encore compliqué les choses pour le premier été du forum. Il n’a toujours pas obtenu le feu vert de la part des ministères. Pour l’instant, les organisateurs vérifient les questions d’assurance et de remboursement éventuel du programme, étant donné les inconnus liés au coronavirus.
« Nous voulons vraiment faire venir des enfants dans ces camps cet été, a déclaré Goodman Sone. Chaque jour que le camp n’est pas annulé est une nouvelle chance de renforcer notre réseau ».
Pour l’instant, tous les directeurs de ce forum de camps d’été ont maintenu leurs projets. Le forum comprend des anciens camps comme Kimama, qui aura lieu à la plage à Michmoret ou Kayitz BaKibbutz à Kibbutz Shluchot, un camp co-dirigé par des orthodoxes. Ils organisent des camps d’été sur plusieurs jours depuis des années en Israël.
Et il y a aussi d’autres camps, dont beaucoup ont été lancés par des ONG qui n’ont jamais organisé des camps d’été sur plusieurs jours, ou organisé des expériences de camping pour des groupes plus importants.
Certains camps durent seulement 10 jours, alors que d’autres camps peuvent durer jusqu’à 20 jours. Il y a même des camps qui proposent plusieurs sessions cet été.
L’idée de faire des camps sur plusieurs jours n’était pas simple à présenter aux Israéliens, a reconnu Ben Dror.
« C’était plus simple avec les Israéliens anglophones, ils comprenaient bien ce que nous voulions créer, a expliqué Ben Dror, en référence aux enfants d’immigrants de pays anglophones. Les gens nés en Israël « étaient plus difficile [à convaincre], mais nous voyons cela comme un processus à long terme. Et puis nous savons que les enfants s’ennuient tout simplement en été ».
Il y a aussi l’aspect financier : certains camps sont organisés par des ONG alors que d’autres veulent réaliser des bénéfices. Le forum a pu lever deux millions de shekels auprès d’Israéliens et de donateurs américains. L’argent aidera à l’organisation de camps, le forum et à distribuer des aides aux enfants issus de familles modestes.
« Le plus grand défi est de présenter le concept, a souligné Ben Dror, pour que les parents israéliens sachent que cette solution existe. Les camps d’été sur plusieurs jours sont uniquement considérés comme un mouvement pour les jeunes, pour apprendre l’anglais ou pour les anglophones. Il faut faire bouger les mentalités ».
Le site internet du Summer Camps Israël dispose de menus déroulants pour les enfants et les parents afin qu’ils puissent choisir un camp en fonction de l’âge de l’enfant, de ses centres d’intérêt et de la période qui leur conviennent le mieux. En se basant sur ses éléments, les élèves du CM2 jusqu’au lycée peuvent espérer trouver une expérience de camp d’été focalisé sur le sport, les arts, la technologie, le bénévolat, la nature ou la randonnée.
Ce sera le 20e été où Esther Einstein dirigera le Camp Hineni, un camp de sensibilisation au leadership et aux questions sociales pour les jeunes filles religieuses de quatrième ou de troisième. Le camp accueille normalement 120 campeuses, qui passent 14 jours dans la ville du sud d’Arad. Elle font du bénévolat auprès des différentes couches de la population et participent à des activités estivales amusantes chaque après-midi et chaque soir.
Cette année, le camp aura lieu dans la ville du sud de Yeruham. Alors que le coronavirus a perturbé certains projets d’Einstein, elle espère que plus d’enfants israéliens participeront au camp cette année. Elle espère doubler le nombre de campeuses pour cette expérience de 14 jours qui coûte 2 250 shekels (570 euros) par campeuse.
« J’ai pu faire la promotion du camp plus largement et j’ai un meilleur programme, a expliqué Einstein, une immigrante d’Angleterre. Le forum nous donne le sentiment que s’occuper de camps est un réel emploi, et pas seulement parce que l’on aime les enfants, les camps et organiser des activités ».
Il s’agira de la première fois que Noar Latet organise un camp d’été pour les enfants de cinquième et de quatrième, a déclaré Adi Egozi, le directeur du camp. Noar Latet est la division jeunesse de l’organisation qui travaille à réduire la pauvreté et aide les populations dans le besoin en Israël.
L’organisation propose habituellement des rencontres pour ses participants deux fois par semaine pendant l’année. A l’origine, elle proposait des programmes d’été pour des élèves de troisième, de seconde et de première.
« Nous avons compris que c’était quelque chose de très important pour eux, a déclaré Egozi. Son programme vise à toucher des jeunes en dehors du centre social et géographique d’Israël, qui comprend Jérusalem, mais aussi la ville côtière de Netanya et la ville périphérique de Kiryat Gat.
Pour l’instant, leur camp, coûtant 550 shekels (134 euros) par campeur, durera six jours, du 9 au 14 août à Kfar Salim, une auberge de jeunesse à proximité de Haïfa, située à deux pas de la mer. L’objectif est de rassembler 70 campeurs. Leurs participants habituels vont se tourner vers leurs propres cercles – leurs amis et des proches – afin d’augmenter le nombre de participants.
« Tout ce que nous faisons sera limité par le coronavirus, mais nous espérons réellement que nous serons en mesure de réaliser tout cela, a déclaré Egozi. Les conseils du forum nous ont vraiment aidés. Ils nous ont guidé tout le long du chemin vers l’organisation d’un camp d’été. La plupart d’entre nous ne sommes jamais allés dans de vrais camps, ce forum nous a permis d’entrer en contact avec cet univers ».
Pour plus d’information : ://www.summercamps.co.il/