Dix heures du matin, Israël s’est figé lors de Yom hashoah, en l’honneur des victimes de la Shoah. Israël est le peuple de la mémoire. La veille six torches ont été allumées, symbole des six millions de Juifs assassinés durant la Shoah, ce terme sobre désignant l’horreur jamais égalée dans l’histoire de l’humanité (1).
Durant 12 longues années, de 1933 à 1945, date de la sortie des camps de la mort, le peuple juif a subi les outrages de la barbarie nazie. Le monde savait mais n’a rien fait, ou si peu. En juillet 1938 à Evian, Hitler avait interpellé les nations pour accueillir les Juifs d’Allemagne dont il ne voulait pas, et toutes les nations, sauf une (2) ont opposé un refus catégorique ; le sort des Juifs était scellé. La presse allemande, triomphante, avait titré au lendemain de la conférence : « Juifs à vendre ; même à bas prix, personne n’en veut ! ».
Israël est la conscience des peuples.
Au travers ce que le régime nazi a appelé sordidement « la question juive » et la mise en place des centaines de camps d’extermination, la communauté juive mondiale a failli disparaître… pourtant, trois ans après la sortie d’Auschwitz, Israël renaissait en tant qu’Etat souverain ! Une nation reconstituée après 2000 ans d’errance et une promesse faite 4000 ans auparavant : Abraham avait reçu cette promesse de Dieu : «Je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai ; je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction» – Gen 12.
Les témoins de l’horreur qui ont enfanté la vie…
Malgré les déclarations des négationnistes, les témoins de la Shoah, rescapés des camps de la mort, sauvés de l’enfer nazi, peuvent encore raconter leur histoire. De vrais miracles ! Ces rescapés de l’enfer sont la conscience de l’humanité. Jusqu’au bout de leur vie, ces hommes et ces femmes épargnés sont hantés par le souvenir de leur famille assassinée. Mais quelle fierté de voir des familles reconstituées, les petits-enfants devenus officiers de Tsahal et pilotes de F16, ingénieurs, chef d’orchestre, chirurgiens ou avocats…
Une génération nouvelle qui n’oublie pas le passé et qui a soif de vie, forgeant l’avenir d’Israël et bénissant le monde.
Souviens-toi !
« Souviens-toi! », c’est le commandement de Dieu pour Son peuple, ‘am qadosh – peuple saint, mis à part. Israël, bien que bouc émissaire des nations tout au long des siècles, n’oublie pas son Dieu, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Jacob a lutté avec l’Ange et il en est sorti vainqueur – « Tu sera appelé Israël, car tu as lutté avec Dieu » (Gen 32:28). Alors que Job subissait le pire dans sa vie, perdant ses fils, ses biens, sa réputation, il prit à parti Dieu lui-même, et s’avoua vaincu, confondu par sa grandeur : « Mon oreille avait entendu parler de toi, mais maintenant, mon oeil te voit ! » (Job 42:5).
La destinée d’Israël est unique – trois mots la résument : Dieu, la Thora, la terre. Malgré toutes ces souffrances, Dieu n’abandonne pas Son peuple: « Pour l’amour de Sion, je ne me tairai pas ! » (Esaïe 62). Le prophète Ezéchiel, il y a 28 siècles, a vu de ses yeux, transporté par l’Esprit, une vallée remplie d’ossements desséchés, il a vu ce que le monde a réalisé en 1945 découvrant les milliers de cadavres dans les camps. Ce même Ezéchiel (37:14,28) a pu également voir la renaissance du peuple juif devenu une armée forte, et un peuple vivant – la promesse de Dieu s’est réalisée :
« Je mettrai mon Esprit en vous, et vous vivrez. Je vous rétablirai dans votre pays, et vous saurez que moi, l’Éternel, j’ai parlé et agi… et le monde verra que Je suis l’Éternel qui sanctifie Israël »
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Que Dieu bénisse Israël et console son peuple
L’Atikvah, hymne israélien :
Aussi longtemps qu’en nos cœurs, vibrera l’âme juive, Et tournée vers l’Orient aspirera à Sion, Notre espoir n’est pas vain, Espérance bimillénaire, d’être un peuple libre sur notre terre, le pays de Sion et Jérusalem.
(1) Nous n’oublions pas les nombreux peuples qui ont payé le prix fort, tel les Arméniens, les Tutsi, les Kurdes, les Cambodgiens… Il y a pourtant une spécificité juive, avec la systématisation industrielle en vue de l’extermination d’un peuple entier.(2) Un seul pays a fait exception au refus des nations d’accueillir les « réfugiés » : la République dominicaine, dans les Antilles, dont le dictateur Trujillo souhaitait « blanchir » la population avec l’importation de quelques milliers de Juifs allemands.