PARASHAT TSAV – Shabbat du 04-04-2020 –Horaires Ashdod 18 h 40 – 19 h 40
Shabbat Hagadol ! Shabbat avant la sortie d’Egypte.. Shabbat avant la gueoula bzH!!
LE POUVOIR DU SUBCONSCIENT
Au cours de cette sidra seront évoqués encore les détails de chacun des sacrifices et comment il sera consumé et consommé.
Apparaît pourtant un point commun à certaines de ces offrandes : le délit. Le public peut enfreindre les interdictions citées dans la Torah de plusieurs façons : de plein gré, par ignorance, par imprudence et autres…
Un verset de cette parasha est présent pour nous rappeler que la volonté de chacun et le pouvoir du subconscient sont intimement liés pour permettre à l’âme de se renforcer et de sublimer nos facultés.
Le verset (Lévitique – Vayikra- VI, 6) אש תמיד תוקד על המזבח לא תכבהUn feu continuel sera entretenu sur l’autel, il ne devra point s’éteindre.
Le sens de ce verset est : la Torah est toujours comparée à un feu, et aussi à la vie car il ne peut y avoir de vie sans Torah mais, également, la Torah fournit à celui qui s’en rapproche et l’étudie, l’énergie et la chaleur nécessaires à la vie…
L’étude de la Torah permet à l’étincelle de sainteté, qui se trouve enfouie dans notre âme, de s’allumer et de faire brûler cette lumière qui dort en nous et faire en sorte que nous puissions nous réveiller et lutter contre le mal qui règne partout et nous incite à le suivre car il apparaît parfois comme plus attrayant et plus facile à suivre.
La Torah met en garde : ולא תתורו אחרי לבבכם ואחרי עיניכם…. (Nombres XV, 39)ne vous égarez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux, qui vous entraînent à l’infidélité !
Les yeux sont attirés par tout ce qu’ils voient mais le cœur (le sentiment en relation avec la raison) ne doit pas se laisser entraîner par ce qui n’est pas en rapport avec le bien et ce qu’enseigne la Torah.
C’est alors qu’entre en jeu le subconscient, cette faculté qui nous permet de différencier entre ce qui est bien et ce qui l’est moins. Car, plus l’esprit est attiré par ce qui n’est pas la voie juste et plus l’âme se défend et se rend imperméable.
La guemara enseigne sur laparashattsav : (קורבן) עולה באה על הרהורי הלבle sacrifice de ôla vient racheter la faute commise à cause des hésitations du cœur qu’est-ce à dire ? A la vue de quelque chose qui n’est pas permis, le doute peut s’insinuer dans l’esprit de quelqu’un qui, sans s’obliger à réfléchir et à se questionner pour savoir si sa pensée « est juste » et en ce cas, s’il n’utilise pas ses facultés pour résister et lutter contre le mauvais penchant, il risque de se laisser entraîner et il chutera de plus en plus.
A l’inverse, en entretenant la flamme de la Torah en lui à force d’apprendre encore et encore chaque jour, le feu continuera à être présent toute sa vie et il ne s’éteindra pas…
mais il est un point sur lequel il est important de s’arrêter. D déclare en effet que le sacrifice de ôla ou holocauste est de « réahnihoahריח ניחוח » c’est-à-dire que ces sacrifices offerts peu en importe la raison sont la preuve de l’attachement de la créature vers son Créateur et c’est surtout en cela que l’odeur des sacrifices est agréable à D.
C’est alors que dans un acte d’amour sublime envers son Créateur, l’homme confesse ses fautes et procède au sacrifice d’une bête pour que le Créateur dans Son Amour intense pardonne les égarements de l’homme. C’est, explique Maïmonide, à cause de cet amour immense et gratuit donné de part et d’autre que l’odeur du sacrifice est agréable à D. le parfum qui parvient à D n’est pas celui de la grillade mais celui de la dévotion mise dans ces sacrifices.
L’holocauste, ôla en hébreu, est un terme qui signifie élévation, ascension. Ce mot vient de la racine ע-ל-הâlo ou monter, c’est de cette racine que découlent les mots de ôl (le joug tel joug du royaume des cieux) ou la âliya (montée ou ascension). C’est-à-dire que les sacrifices qui se disent korbanoth comme nous l’avons signalé la semaine passée démontrent d’une volonté de rapprochement : on fait un sacrifice non pas seulement parce que cela nous est demandé mais dans une volonté, une démarche de rapprochement et, dans le sacrifice de ôla on ne cherche pas seulement à se rapprocher de D mais on prépare notre âme, d’une préparation spirituelle destinée à nous faire gravir des échelons spirituels vers les sphères supérieures. C’est en fait ce que D a voulu signifier à Abraham lorsqu’il lui a demandé de « lier » Isaac : D a voulu demander à Abraham de préparer (spirituellement) son fils unique Isaac à devenir patriarche à sa place et de le préparer à obéir aux mitsvoth pour obéir à D pour pouvoir montrer que notre amour de D ou que notre attachement à D est « gratuit » et non pas comme il est écrit dans les pirkéavoth dans l’attente de recevoir un prix, une récompense.
La mitsva du sacrifice ôla est double : deux agneaux seront sacrifiés l’un le matin et l’autre en après-midi : l’un en rappel de la ligature d’Isaac et donc d’Abraham qui est symbolisé par la prière du matin et l’autre rappelle la soumission intégrale d’Abraham et la succession destinée à Isaac qui représente la rigueur et la prière de l’après- midi. Le matin sera consumée la chair et l’après-midi sera consumée la graisse….. Pourquoi cette séparation ? Car la chair rappelle les personnes actives qui mettent leur corps et leur chair dans leurs efforts physiques pour exécuter ce que D a demandé à l’homme pour avoir Le nécessaire. Et la graisse qui symbolise le superflu est destinée à ce qui est « en plus ». Ce superflu sert au confort, à la béatitude c’est donc pour cela que la graisse est brûlée l’après-midi et que c’est pendant ce temps-là que l’on s’emploie à lire des louanges au Créateur.
Pour éviter que celui qui offre un sacrifice délictif (après un délit) n’éprouve une gêne ou une honte, les holocaustes et les sacrifices délictifs étaient sacrifiés au même endroit.
De retour de Babylone, le prophète Daniel a instauré les 3 prières quotidiennes censées remplacer les sacrifices quotidiens et c’est la raison pour laquelle dans la prière on rappelle les korbanoth et on procède à la récitation de louanges ou à la formulation de demandes (bakashoth) et l’on récite aussi le texte de la Torah rappelant la ligature d’Isaac car D a promis à celui qui réciterait chaque jour ne serait-ce que le verset 11 du chapitre 1 de Vayikra qu’IL l’absoudrait de ses fautes.
Pendant cette semaine, Moïse va aider Aharon et ses enfants à se préparer à la charge de Cohen et de Cohen Gadol. Sept jours de préparation pour l’investiture et c’est pourquoi la sidra de la semaine suivante sera « shemini » c’est-à-dire le jour qui suit la semaine de préparation, qui va mettre les Cohanim en action.
Dans la parasha de Tsav, les commentateurs rappellent qu’Adam choisissait pour les sacrifices les bêtes qui lui semblaient convenir pour cet acte étant donné que tout était à sa disposition. Certains commentateurs écrivent que « tout lui appartenait » et je voudrais en profiter, très humblement pour attirer l’attention sur un point. Il est inexact de penser que nous « possédons » des biens. Car il est très important de comprendre que RIEN NE NOUS APPARTIENT. Tout ce dont nous disposons c’est grâce à D que nous en profitons car, si D ne l’avait pas voulu, le commerce que nous avons fait n’aurait pas réussi, si D ne nous avait pas octroyé de la force ou de l’intelligence pour nous permettre d’avoir un certain savoir-faire ou de l’intelligence pour amasser une expérience, nous n’aurions pas pu réussir et si D n’avait pas décidé de nous maintenir dans une certaine aisance nous n’aurions pu nous maintenir au stade où nous sommes. Qu’est ce qui nous maintient en bonne position ? Notre souci d’observer la Torah, de rendre grâce à D, de prier, de maintenir une société juste, d’avoir des actes, des paroles justes, de tout faire en étant imprégné de l’amour du prochain. Et, ne sont pas rares les exemples de gens fortunés et très puissants qui ont vu leurs biens tels fétus de paille emportés en un clin d’œil sans pouvoir s’expliquer comment. Car nos biens sont les Siens. Les véritables et uniques possessions que nous amassons en ce monde est le salaire qui nous reviens pour nos actes et pour l’étude de la Torah.
Caroline Elishéva REBOUH