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PARASHAT TETSAVEShabbat du 06-03-2020 -Horaires Ashdod 17 h 23–18 h 21

L’HUILE D’OLIVES
Cette semaine, le commentaire de la parasha sera un peu particulier puisqu’il comportera unepetite étude de l’olivier et de sa production, et une petite description des vêtements du Cohen Gadol.

Midrash Tanhouma révèle qu’HaShem confia à Moïse que de tous les sacrifices ceux qui recueillent Sa préférence sont : l’huile d’olives et l’encens. Pour la très simple raison que les sacrifices sont apportés au Temple soit en signe de reconnaissance soit à titre d’expiation au contraire des offrandes d’huile d’olives et des différents ingrédients composant l’encens que le Cohen Gadol faisait fumer deux fois par jour et dont les odeurs délicates s’étendaient jusqu’à Jéricho !!!

En réalité il existe des raisons autres plus allégoriques et plus spirituelles qui se cachent derrière tout cela. Nous tenterons ici d’en évoquer un certain nombre.

Dans la Bible tout entière1 à 27 endroits différents se trouvent cités « tirosh veyits’har » c’est- à-dire le jus du raisin et l’huile d’olives.

Quelles sont les particularités qui font que de tous les arbres de la création l’olivier et la vigne ont été singularisés ?

L’olivier est un arbre qui ne produit pas de fruits dès qu’il est planté, ses fruits sont amers – l’arbre lui-même est amer- Et, pour récolter les fruits ils faut frapper les branches pour que les fruits se détachent et lorsqu’on veut en tirer de l’huile cela se fera après avoir trituré ou écrasé les fruits. L’huile d’olives exigée pour l’allumage de la Menora ou pour oindre rois et/ou prophètes est l’huile que l’on dénomme « vierge extra première pression à froid » il s’agit là du pur jus d’olives obtenu par simple pression sans aucun adjuvant puis, il existe d’autres qualités (moindres) obtenues en chauffant les olives par adjonction d’eau chaude ou par broyage ou encore par broyage des noyaux. Ces qualités sont évidemment moins coûteuses mais moins savoureuses.

Sur le plan diététique et thérapeutique, l’huile d’olives apparaît comme la seule ne se détériorant pas à des degrés élevés comme la friture2 et sans favoriser la formation de cholestérol !

Quant à la vigne, si l’on doit cueillir à la main et délicatement les grappes pour les délivrer des sarments, c’est aux pieds que les fruits sont foulés afin de délivrer le nectar qui après avoir été distillé servira de vin propre à être sanctifié le shabbat, fêtes et autres célébrations.

Il apparaît immédiatement un parallèle entre le fruit de l’olivier et le fruit de la vigne et la bénédiction de fructifier faite à Abraham et aux Patriarches : le peuple se multipliera comme les étoiles du ciel ou comme le sable de la mer : le peuple sera nombreux certes mais, selon s’il se conformera aux mitsvoth de la Torah ou pas, il brillera comme les étoiles du  firmament ou sera foulé aux pieds comme le sable.

Rashi fait une rétrospective à propos de Jacob luttant avec l’ange. En effet, la Torah écrit que Jacob est resté seul et avec l’aide de la Guemara (Houline) nous apprenons que Jacob avait oublié divers ustensiles et qu’il était retourné les chercher. Parmi ces ustensiles, se trouvait une fiole d’huile d’olives provenant du Gan Eden qu’il avait reçue de manière providentielle et il y tenait énormément. Cette fiole par la suite fut transmise de génération en génération jusqu’à la consécration du mizbéah.

Lors du long séjour de l’esclavage en Egypte, il n’y avait pas d’oliviers nous dit la Mishna. Pourtant il en existait en Grèce et à Rome (Italie). Toujours dans le Talmud on y lit que si les olives (si on en consomme beaucoup) favorisent la perte de mémoire, l’huile d’olives, en revanche, renforce la mémoire. Le Zohar préconise l’usage de l’huile d’olives pour renforcer la chevelure et rendre le corps plus souple. La guemara (Baba Bathra) conseille à ceux qui veulent acquérir de la sagesse de consommer de l’huile d’olives.

De l’huile d’olives vient l’abondance enseigne-t-on ainsi, Elishâ HaNavi (le prophète Elisée) avait béni une veuve qui était démunie de tout en lui procurant une carafe d’huile qui ne s’épuiserait jamais.

Les deux seuls arbres qui ne peuvent supporter aucune greffe sont les oliviers et la vigne. Le fruit tiré de cette dernière est censé réjouir le cœur et l’huile d’olives illuminer le visage ainsi qu’il est écrit dans les Psaumes (104,15)

ויין ישמח לבב-אנוש להצהיל פנים משמן ולחם לבב-אנוש יסעד

Le vin réjouit le cœur des hommes, l’huile illumine les visages et le pain fortifie le cœur des hommes.

Dans le Talmud, Rabbi Yohanan ben Zakay conseille de faire teshouva le plus tôt possible et de se tenir prêt, pour le cas où on nous « appellerait » aussi avoir toujours des vêtements blancs et un flacon d’huile d’olives pour s’en verser sur la tête…!!!

Dans les psaumes (128,3), le roi David fait allusion à la vigne et à des plants d’oliviers :

לש ְׁל ָּח ֶנָך

ס ִביב,

זי ִתים–

כ  ְׁש ִת ֵלי

בי  ֶתָך:ב ֶניָך,

ְׁר ְׁכ  ֵתי ב ַי

פ  ִרָּיה–

כ  ֶג ֶפן

א ְׁש ְׁתָך,

Ta femme sera comme une vigne féconde dans l’intérieur de ta maison, tes fils, comme des plants d’olivier autour de ta table.

Ici la parabole évoque le fait que la vigne tout comme l’olivier ne peut supporter ce qui n’est pas naturellement lié à elle (comme par exemple une liaison hors « contrat ») et dans ce cas ses enfants seront comme des pousses d’olivier au fruit parfait, sans aucune souillure, sans aucun défaut (Zohar).

La preuve que l’olivier est résistant ? Il est le seul à avoir résisté au déluge et c’est de lui que la colombe a cueilli un rameau.

Le Juif et le peuple juif ont été choisis par l’Eternel pour servir le Créateur et pour appliquer Ses Lois et Sa Torah. Sans quoi le verset des psaumes 105,13 :

ויתהלכו מגוי אל גוי מממלכה אל עם אחר

Puis ils se mirent à errer de nation en nation, d’un royaume vers un autre peuple

Ce qui revient à résumer l’histoire du peuple errant, parce qu’incapable de s’obliger à obéir à une loi.

Le Zohar assimile l’homme à une chandelle dont le corps est fait d’une mèche et la tête est la flamme. L’homme a dit le philosophe est un roseau pensant cependant qu’il ignore que sans la terre il ne peut vivre car cette terre est nourricière et cette Terre n’est autre que la Torah, les racines étant les canaux par lesquels la Torah nourrit le corps et l’esprit et les branches illustrant ses actions. La tête atteint les sphères supérieures pour en tirer LA SUBSTANCE.

Israël est aussi comparé à la colombe car, ainsi que l’exprime le Zohar, la colombe mâle et femelle veillent l’un sur l’autre à l’image d’un couple humain fidèle et aimant.

Voilà pourquoi l’huile d’olives est un élément important et irremplaçable dans le service pontifical, et pour quelle raison la littérature rabbinique assimile le peuple juif à l’olive et à l’olivier.

Caroline Elishéva REBOUH.

1 Seulement 5 fois dans la Torah : 1 fois dans Bereshit et 1 fois dans Shemot, 1 fois dans Bamidbar et  2 fois dans Devarim.

2 Le degré de friture est à 180 degrés et l’huile d’olives est la seule à supporter ce degré de chaleur sans se détériorer et se transformer.

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