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Religion : l’humilité à l’honneur

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Une mishna du Traité des Pères, ou Pirké Avoth, rappelle à l’homme qui il est :
עקביא בן מהללאל אומר, הסתכל בשלשה דברים ואין אתה בא לידי עבירה : דע, מאין באת, ולאן
אתה הולך, ולפני מי אתה עתיד ליתן דין וחשבון. מאין באת, מטפה סרוחה ולאן אתה הולך, למקום
עפר רמה ותולעה ולפני מי אתה עתיד ליתן דין וחשבוןו, לפני מלך מלכי המלכים הקדוש ברוך הוא.

Akiba, fils de Mehallalel enseigne : considère trois choses et tu ne seras tenté par aucune
faute quelle qu’elle soit : sache d’où tu viens, et sache où tu vas et devant qui tu auras à
rendre des comptes !

D’OU TU VIENS ? d’une goutte puante ! OU TU VAS ?
vers un endroit de poussière où pullulent la vermine et les vers !

DEVANT QUI TU AURAS A RENDRE DES COMPTES ?
Devant l’Eternel, le Roi des Rois, le Saint béni soit-IL ! Devant ce rappel, l’homme n’a en effet pas de raison de s’enorgueillir et bien au contraire, il doit se faire tout petit car, qu’il soit d’une très grande intelligence, qu’il soit très riche ou très beau, il ne doit toutes ces faveurs qu’à HaShem qui lui a permis d’arriver là où il est. Ceci est la marque d’humilité dont les Sages conseillent de faire preuve tout au long de la vie et en toute circonstance.

La Tradition juive transmet plusieurs exemples de la grande humilité dont a fait preuve le
plus grand prophète de l’Humanité : Moïse. En effet, lors de l’épisode du buisson ardent,
lorsqu’il fait « la connaissance de D », le fils d’Amram s’étonne d’avoir été « choisi » pour une
telle mission, lui qui n’était qu’un pauvre berger et, plus loin, lorsque le peuple libéré campe au pied du Mont Sinaï et que celui qui est surnommé « l’homme de D » écrit la Torah sous la dictée du Saint béni soit-IL, il doit inscrire que : « et l’homme Moïse était très HUMBLE ».
Le Midrash raconte ce qui se passa : Moïse ne put agir autrement que d’inscrire le mot
« anav » ou humble mais il l’inscrivit en toutes petites lettres. Plus loin, pour toujours la même raison, lorsqu’HaShem dicta le premier mot du troisième livre du Pentateuque (Vayikra qui signifie et Il appela Moïse), celui-ci pensa qu’il ne pouvait pas écrire ceci car, qui est-il pour que l’Eternel lui adresse la parole alors il inscrivit la lettre alef en plus petit pour faire comme si D avait dit ce qui suit par hasard.

D avait fourni à Moïse la quantité exacte d’encre pour écrire toute la Torah avec toutes les
modifications graphiques que D voulut sauf pour le mot « anav » (humble) et le alef de
vayikra. Le Créateur, à la fin de la rédaction de toute la Torah, essuya la plume que Moïse
utilisa pour l’écriture de la Torah sur le front du grand envoyé de D que la terre porta et c’est ce qui fit que le visage de cet homme saint resplendissait de lumière à tel point qu’il dût jusqu’au dernier jour apposer un voile sur son visage pour ne pas aveugler les hommes. Sur certains tableaux et sur le Moïse de Michael Ange à Rome, Moïse est représenté avec deux petites cornes car ce rayonnement extraordinaire est décrit comme « keranot ohr » ou « cornes de lumière ».

Les différents exégètes traitant de la période où D décida de Se révéler à Moïse, dévoilent
que Moïse possédait d’autres qualités rejoignant son humilité : ainsi, les « tractations » entre
HaShem et celui qui devait devenir le plus grand prophète de tous les temps, durèrent plus
de 7 jours : en effet, Moïse prétexta le fait qu’il bégayait et qu’il ne pourrait donc prendre la
parole devant Pharaon, puis il prétexta que le peuple ne lui accorderait aucune  foi/  attention/1, puis Moïse exprima encore une fois son refus car, dit-il, il redoutait que son
frère aîné, Aharon, ne supportât pas le fait qu’une action de si grande envergure que de
« sauver » le peuple d’Egypte fût confiée à Moïse et non pas à lui l’aîné des enfants d’Amram.
HaShem le tranquillisa en lui confiant le fait qu’Aharon serait Grand-Prêtre et qu’il n’était pas jaloux, bien au contraire….. Moïse n’éprouva aucune crainte de discuter avec l’Eternel tout comme l’avait fait, bien avant lui le Patriarche Abraham…..

Caroline Elishéva REBOUH

1/Ceci fut un procès d’intention considéré comme un acte de médisance qui fut puni immédiatement par un accès de lèpre et guéri aussitôt.

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