Selon les représentations des douze tribus, on y voit parfois Yossef parfois pas on y voit Ephraim et Menassé et parfois pas. Alors, qui sont les douze chefs de Tribus ?
Jacob a eu douze fils et une fille. Avec Léa, il a eu 6 enfants : Réouven, Shimon, Lévy et Yéhouda, puis intervint une période de stérilité où Jacob eut deux fils avec sa concubine Zilpah Gad et Asher, puis il eut encore deux fils et une fille avec Léa : Issachar et Zabulon et Dina. Lorsque Rahel s’avéra stérile, elle donna à Jacob comme concubine sa servante Bilhah qui lui enfanta Dan et Naftaly. Puis Jacob eut de sa femme bien-aimée Rahel Joseph et Benjamin.
Or dans la sidra de Vayéhi Jacob bénit aussi ses deux petits-fils, fils de Joseph, Ephraïm et Menassé. Nous arrivons donc à 14 tribus……….
Mais, dès les prémices de la constitution de la famille de Jacob, le patriarche décida que la tribu de Lévi serait LA TRIBU SACERDOTALE et, en tant que telle cette tribu ne recevrait ni lot de terrains ni de parnassa étant donné que les LEVIIM devraient se concentrer uniquement sur le culte et toutes les tâches et obligations que comporteraient la charge de Cohen ou de Lévy. Donc en enlevant Lévy nous retombons au nombre de 13 tribus.
Pour arriver à retomber sur le chiffre 12 il faut ôter du décompte une autre tribu : celle de Joseph. Pour quelle raison ? Joseph ayant eu deux fils, il apparut dès lors que la tribu de Joseph soit partagée en deux demi-tribus.
Jacob avait reçu par deux fois une bénédiction divine qui semblait se répéter : en effet, au chapitre XXXV verset 11 D promit à Jacob qu’un peuple et une assemblée de peuples sortiront de lui. Les commentateurs expliquent qu’en réalité chaque tribu formera par elle-même un peuple mais, à l’époque de la promesse, Benjamin n’était pas encore né et il faudrait comprendre que de Benjamin viendrait le peuple, les autres enfants étant déjà nés et en âge adulte quant à l’assemblée de peuples, cela viendrait par la suite et donc des deux fils nés à Joseph de son union avec Osnath (fille issue de l’union du prince de Shekhem et de Dina conçue lors du viol) c’est-à-dire Ephraïm et Menashé. Ephraïm avait, dès l’arrivée de Jacob à Goshen d’aller étudier la Torah avec son grand père alors que Menashé aidait Joseph dans son travail à la cour de Pharaon.
Lors de la bénédiction donnée à ses enfants Jacob eut une espèce de vision et ce qu’il vit l’attrista : car d’Ephraïm et Menashé ne sortiraient pas des descendants vertueux : leurs descendants amenèrent la décadence qui suivit le royaume d’Israël par l’infidélité à la tradition d’Israël et en même temps à la duplicité en effet d’Ephraïm descendit Jéroboam et Achab alors que du côté de Menashé naquit Jéhu et ses fils et compagnons………….
De même, ces deux tribus d’Ephraïm et Menashé ne devaient pas se partager l’honneur de porter la dépouille de leur grand-père car Jacob avait demandé qu’aucun Egyptien ne le porte et les autres petits-fils étaient issus de Cananéennes…………
Les commentateurs nous expliquent un autre prodige sur la mort de Jacob : précédemment, la maladie n’existait pas. Lorsque l’homme devait mourir, il éternuait et il mourait jusqu’à ce que Jacob ait adressé une supplique au Créateur : il Lui demanda de ne pas le faire mourir subitement sans qu’il n’ait le temps de bénir ses enfants.
Au moment d’entrer en « Terre Sainte », Ephraïm et Menashé ont demandé à Josué un plus grand terrain que celui qui aurait dû être attribué à Joseph à cause de leur grand nombre et Josué leur octroya des terrains en deçà du Jourdain.
Un autre enseignement que nous retirons de cette péricope est ce verset que nous récitons après avoir récité la lecture du Shemâ avant de s’endormir et aussi lors de la tefilath hadérekh (prière du voyage) : « HaMakle’akhhagoëlotimikol râ yevarekhethhanéârimveyikarébahemshemiveshemavotay Avraham ve YItshak veyidegoularovbekerev haaretz :
המלאך הגואל אותי מכל רע יברך את-הנערים ויקרא בהם שמי ושם אבותי אברהם ויצחק וידגו לרוב בקרב הארץ.
« Que l’ange qui m’a délivré bénisse les enfants et que mon nom soit nommé en eux et le nom de mes pères Avraham et Isaac et qu’ils se multiplient à l’infini au sein du pays »……
Ce verset, illustre par le mot se multiplier (וידגו de la racine dag = poisson) le fait que la mitsva de croître et se multiplier doit se faire dans la pudeur et dans l’obscurité comme le font les poissons dans la mer sans qu’aucun œil humain ne puisse les surprendre).
Caroline Elishéva REBOUH