PARASHAT BERESHIT 5780 – shabbat du 26 octobre 2019 – Horaires Ashdod – 17 h 28 – 18 h 35
Lors de la fête dite de « clôture », l’on procède à la lecture de la dernière section de la Torah (vezoth haberakha dans le Deutéronome) et l’on enchaîne, sans interruption avec la lecture de la première section de la Genèse (BeRéshith).
Symboliquement, nous allons suivre ici le même processus en reprenant quelques éléments de réflexion entre VeZoth HaBerakha et BeRéshith.
Le fait dramatique qui empêcha Moïse de rentrer dans le pays d’Israël qu’HaShem a promis à trois reprises aux trois patriarches n’est pas seulement la faute commise aux Eaux de la Discorde lorsque Moïse frappa le rocher au lieu de lui parler mais parce que Moïse avait atteint l’âge limite de 120 ans que le Créateur fixa déjà comme limite dès les débuts de l’humanité.
Par ailleurs, Moïse, à chaque faute commise par l’ensemble de la Communauté d’Israël, s’est porté garant de façon à faire « fléchir » la Miséricorde divine et faire en sorte que le « pêché » soit effacé mais, lorsqu’HaShem déclara à Moïse sa punition, il ne pria pas immédiatement pour lui-même à l’inverse du comportement qu’il avait adopté systématiquement. Le Midrash rapporte donc, que, constatant la « tiédeur » de cette attitude, le Saint béni soit-IL jura devant les Anges que Moïse ne serait pas autorisé à pénétrer dans le pays. Et les Anges répondirent « Amen! ». Lorsque donc, le grand Homme de D décida de prier pour lui-même, et qu’il traça, comme le font les Cabalistes[1], un cercle au sol pour supplier HaShem de pardonner cette faute, le Créateur lui signifia qu’il était trop tard : Moïse avait toujours prié pour ce peuple qui, lui, n’a pas su prier pour son prophète, mais lui-même n’a pas su prier en temps voulu pour sa propre personne.
Cependant, HaShem, promit à Moïse que son rôle n’était pas terminé puisque, au moment de la Guéoula, lorsque le roi Messie sonnera du Grand Shofar pour signifier que l’heure de la Rédemption est arrivée, Moïse rassemblera autour de lui toutes les âmes disséminées aux quatre coins du monde pour les ramener en Israël.
BERESHIT BARA ELOKIM : les trois premiers mots de la Torah : Au commencement Elokim créa…
Au cours des années précédentes nous avons traité des principaux thèmes de cette péricope qui ont tant préoccupé les générations d’êtres humains qui nous ont succédés qu’en -305 (avant l’ère vulgaire) le roi Ptolémée convoqua 72 Sages pour les enjoindre de traduire la Torah en grec et il isola chaque Sage dans une chambre or, un miracle se produisit qui fit que les 72 traductions furent les mêmes n’offrant aucune divergence possible.
Les scientifiques s’abiment en réflexion lorsqu’ils sont amenés à donner un âge aux roches, par exemple, en décrétant que le monde existe depuis des millions d’années alors que notre calendrier met en relief le fait que l’homme fut créé le 6ème jour de la création il y a à présent 5780 années. Car, le monde, l’univers, tel qu’ils nous apparaissent aujourd’hui sous leur forme actuelle ont été créés il y a 5780 ce qui n’exclue pas la possibilité qu’il y eut des mondes que D créa précédemment et détruisit.
Le monde « animal » soit le monde habité par des créatures dotées d’âmes (anima en latin d’où le mot animal) comporte les animaux vertébrés et invertébrés, volants ou rampants ou évoluant sur quatre pattes, et les insectes et l’être humain.
Toutes ces créatures ont été créées et les animaux évoluant sur quatre pattes sont désignées sous l’appellation de béhéma בהמה mot qui devrait se lire : bah mah c’est-à-dire qu’il y a en elle ce qu’il faut signifiant en cela que cette créature n’a aucun « devenir » elle ne peut se perfectionner au contraire de l’homme qui a la possibilité de « devenir » quelque chose en bien ou en mal selon qu’il décide de se renforcer dans le bien et de lutter contre le mal.
La Torah n’économise pas les détails concernant la création de l’homme : HaShem prit de la terre de tous les coins du globe terrestre de manière à ce que cet être sera chez lui (ou, en « terre de connaissance ») peu importe où il se rendra et, peu importe où il mourra il aura en lui une parcelle de la terre qui a participé à sa création. HaShem[2] « crée » l’homme et le forme (en hébreu il est écrit : ייצר)avec deux fois la lettre youd ce qui fait allusion disent les Sages au fait que l’homme est soumis au spirituel et au temporel ou encore aux deux penchants (deux yetsarim).
Les premières générations ne surent pas ce qu’était la pluie car ils ne savaient pas que les fruits, la végétation tout entière avait besoin de pluie pour se reproduire. Et ils ne surent point qu’il était indispensable de demander cette pluie qui était une bénédiction des cieux. Cette « découverte » fut grandiose et fut celle d’Adam lorsqu’il formula la première prière et que la pluie tomba dit Rav Ashi dans la guemara Houline.
Au cinquième jour, D créa les poissons mais aussi d’autres créatures : נפש חיה ou, une âme vivante. La Torah fait mention de Taninim. Dans le langage moderne, Taninim est traduit par crocodile. Dans le langage de la Torah « taninim » désigne les monstres marins. Les Sages s’expriment à ce propos en disant que depuis la Création seuls des mâles peuplent les océans mais qu’au jour de la Rédemption les monstres marins (le Léviathan) seront réservés aux tsadikim.
Dans la Guemara Bekhoroth Chapitre I page 8a, où il est question de « dauphins » Rashi commente le terme « dauphin » en traduisant par « siréna ». Le Rabad[3] et même le Rav HaHida[4]s’intéressèrent au sujet que d’aucuns considèrent comme mythologique. Cependant, la guemara les décrit comme des êtres mi femme mi poisson vivant dans les profondeurs des mers froides émettant des chants aux consonances étranges destinés à charmer et égarer les marins pour s’emparer de leurs bateaux[5].
Après avoir prouvé à toutes les créatures de l’Univers qu’Adam possédait un esprit supérieur à tous étant donné qu’il s’acquitta fort bien de la tâche qui lui fut confiée de trouver un nom adéquat à chacun des animaux qui se présentèrent devant lui, le récit biblique s’attarde sur la question divine envers Adam, puis envers Caïn : pour Adam la question est : איכה ayéka ou bien en disséquant :אי אתה et à Caïn IL demande : אי הבל. Pourquoi ces questions ? HaShem savait très bien ce qui se tramait… Alors ? איכה ayéka la question posée à Adam exige du protagoniste une confession. Adam : ayéka ? (guematriya = 36) confession : vidouy וידוי= 36 !
Adam est sincère il dit la vérité. C’est là le premier vidouy de l’humanité ! la première confession.
Caroline Elishéva REBOUH.
1-Un grand Tana du nom de « Honi HaMe’aguel » (Honi le faiseur de cercles) avait coutume lorsqu’il priait pour des demandes très importantes de tracer à la craie un cercle sur le sol et, il priait sans cesse sans bouger de ce cercle jusqu’à ce que sa demande fût agréée. Ainsi, un jour, Honi, voyant que la pluie de tombait pas, traça à la craie un cercle par terre et demanda la pluie sans bouger de ce cercle et, HaShem entendit la supplique et fit pleuvoir mais c’était trop léger et Honi entreprit de discuter avec HaShem en lui demandant d’intensifier la pluie et, comme il tomba alors des trombes d’eau, Honi, toujours debout au centre de son cercle, exigea que la pluie fût abondante mais non dévastatrice et HaShem accéda à sa demande.
[2] Il est à souligner que tout au long de la création le Créateur est appelé Elokim dont la guematria est 96 tout comme la dénomination « hatév’a » (la nature). Or, Elokim est le bom du Créateur sous l’attribut de Justice alors, que lorsqu’IL décide de créer l’homme Son nom est le Tétragramme (guematriya 26) = nom d’HaShem sous l’attribut de Miséricorde.
[3] – Rabad : ראב »דou Rabbi Abraham Ben David (1120-1198) de Posquières en Provence qui expliqua ce que dit la guemara sur les sirènes.
[4] – Rav ‘HaHida : Rabbi Hayim Yossef David Azoulay 1724-1806, né à Jérusalem et décédé à Livourne en Italie.
[5]– Le Rav HaHida a consacré des recherches à ce sujet et il en parle dans deux de ses ouvrages מדבר קדימות מערכת ד’ : דג יש בים שקורין סירנ »ה מחציו ולמעלה כדמות אישה בתולה » ו בספר צל עולם חלק ב’.
Il affirme que ces créatures existaient et n’existent plus.